Au cours des deux dernières années, le Groupe de travail national sur la participation des femmes a amorcé, avec les membres du SCFP, une discussion sur la situation des femmes dans nos lieux de travail, dans notre société et dans notre syndicat.
Notre discussion a eu lieu dans un contexte politique hostile à l’égalité des femmes, comme en ont fait foi les attaques lancées par le gouvernement conservateur de Stephen Harper. Les importantes compressions imposées à Condition féminine Canada, l’annulation du projet national de garderies et l’élimination du programme de contestation judiciaire ont ramené l’égalité des femmes des décennies en arrière.
En même temps, les membres d’autres groupes en quête d’égalité exigent de plus en plus que nos structures syndicales reflètent plus fidèlement la diversité de notre effectif. Le Groupe de travail a été créé notamment parce que la représentation des femmes à la haute direction du SCFP est à son plus bas depuis le début des années 70, même si les femmes forment maintenant les deux tiers des membres.
Les femmes sont nettement sous-représentées aux postes de direction, tout comme les membres de tous les autres groupes en quête d’égalité.
Le Groupe de travail national sur la participation des femmes, formé de 16 membres qui reflètent la diversité des femmes du syndicat, avait une immense tâche à accomplir. Nous avons reçu le mandat de consulter la pleine diversité de nos membres au syndicat sur les larges enjeux liés à l’égalité des femmes.
Nos discussions ont dépassé la question de la représentation des femmes au syndicat et ont inclus les luttes que mènent les femmes pour la sécurité économique et un travail acceptable. Et nos consultations ont tenu compte de toute l’ampleur de l’expérience et des besoins de femmes différentes, dont les lesbiennes, les transgenre, les femmes handicapées, les femmes racialisées et les femmes autochtones.
Pendant nos consultations, nous avons constaté que les femmes sont très actives au syndicat, surtout au niveau local. Nous avons aussi constaté que les femmes font preuve d’une résilience, d’une créativité et d’une force incroyables pour surmonter la multitude de problèmes rencontrés au travail, tout en tentant de trouver un équilibre entre leur militantisme communautaire et leur vie familiale.
Pourtant, trop souvent, les femmes ne trouvent pas le temps, dans leur vie très occupée, de jouer un rôle actif au syndicat. Nous avons été touchées par les récits personnels de femmes qui ont deux ou trois emplois, qui luttent pour soutenir leur famille comme mères monoparentales ou qui se font réprimander par leur patron à cause de leurs activités syndicales. Nous avons écouté des consoeurs qui font face au racisme quotidiennement, des consoeurs qui se sentent invisibles et exclues à cause d’une déficience et des consoeurs qui sont incomprises ou victimes de haine à cause de leur orientation sexuelle.
Il nous est apparu clairement que les pressions subies au travail, les attentes sociétales et familiales à l’égard des femmes et certains comportements et pratiques que l’on retrouve au syndicat empêchent toujours la pleine participation des femmes. Cette participation au syndicat devient encore plus difficile pour les femmes des groupes en quête d’égalité qui subissent les effets de préjugés profondément enracinés dans la société et d’un héritage de colonialisme.
Même si le Groupe de travail a parlé à un très grand nombre de membres dans le cadre de ses consultations, nous aurions aimé joindre encore plus de femmes d’autres groupes en quête d’égalité. Nous savons qu’avec plus de temps et de ressources, nous aurions pu creuser plus profondément et aller plus loin que la réalité des militantes actuelles pour mieux refléter la diversité des membres du SCFP.
Le processus a été immensément gratifiant pour toutes les membres du Groupe de travail. Nous avons été inspirées par les membres que nous avons rencontrés et dynamisées par le regain de militantisme constaté chez les femmes du syndicat.
Le présent rapport résume le travail accompli par le Groupe de travail national sur la participation des femmes et présente les faits saillants de ce que nous avons appris dans le cadre de nos consultations auprès de plus de 7 000 membres du SCFP. Notre rapport énumère également les changements qui, selon nous, devront être mis en oeuvre pour que nous puissions bénéficier de la force et de l’énergie de la pleine diversité des femmes du SCFP.
Les changements recommandés dans le présent document feront de notre organisation un meilleur syndicat pour tous ses membres. Beaucoup d’hommes qui ont participé à nos consultations ont soulevé certaines des mêmes préoccupations que les femmes. Par exemple, certains trouvent difficile de jouer un rôle actif au syndicat en même temps qu’ils jouent leur rôle de parent et Rapport du GTNPF, septembre 2007 3 d’autres ont aussi exprimé le souhait que la culture syndicale soit plus respectueuse.
Le Groupe de travail a ouvert la porte à l’approfondissement des discussions sur les enjeux d’égalité dans notre syndicat. Nous devons en faire tellement plus pour régler les problèmes classiques vécus par les femmes et les hommes du SCFP qui sont encore plus marginalisés par leur race, leurs déficiences physiques ou mentales ou leur orientation sexuelle. Nous constatons que notre syndicat devra faire tomber bien des barrières pour répondre efficacement aux besoins de tous ses membres.
Nous incitons les membres et les dirigeants de toutes les instances de notre syndicat à s’engager à mettre en oeuvre les recommandations proposées dans le présent rapport.
Nous vous remercions de nous avoir offert l’occasion de servir les membres et nous vous soumettons respectueusement notre rapport final.