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L’échec spectaculaire d’un projet privé de rénovation d’une partie du métro de Londres en Angleterre devrait servir de leçon aux femmes et hommes politiques canadiens et particulièrement aux libéraux du Québec qui sont à privatiser la construction de deux nouveaux hôpitaux et d’un bout d’autoroute.

En 2003, une entente de PPP de 30 milliards de livres sur 30 ans pour la modernisation du métro a été signée malgré l’opposition du maire de Londres, Ken Livingstone. Il voulait financer les travaux par le biais d’obligations municipales et faire effectuer les travaux à l’interne, mais il a perdu la contestation judiciaire qu’il avait lancée pour faire annuler l’entente. L’un des plus ardents défenseurs de cette entente était Gordon Brown, l’actuel premier ministre de Grande Bretagne. Le projet a presque tout de suite attiré l’attention du Bureau du vérificateur général.

Dans le cadre de cette entente, le consortium Metronet a obtenu un contrat de 17 milliards de livres pour l’entretien et la remise à niveau de 9 des 12 lignes du réseau. Seulement 4 ans plus tard, Metronet s’est écroulé et est sous tutelle parce qu’il n’a pas réussi à obtenir un nouvel apport de fonds destiné à compenser pour des dépassements de coûts de plus de 2 milliards de livres. Le consortium ne respectait pas ses échéances et était vertement critiqué pour sa mauvaise gestion. Il y a un lien avec le Canada dans ce fiasco. L’un des partenaires du consortium Bombardier, détenait 20 % des parts du consortium. L’entreprise canadienne a radié une somme de 164 millions de dollars américains à la suite de cet effondrement.

À la fin juillet, le SCFP-Québec a écrit à la ministre des Transports, Julie Boulet, afin de lui faire remarquer que les PPP ne sont pas à l’abri des dépassements de coûts et des retards de livraison. Le directeur adjoint du SCFP-Québec, Michel Parenteau et le président de la section locale 1983 du SCFP, Claude Benoît, soulignent aussi que ce sont les contribuables qui doivent ensuite payer les frais liés aux poursuites, aux arbitrages et aux autres démarches juridiques destinées à démêler l’écheveau de ces ententes de PPP. La rédaction de ce contrat de PPP a coûté 500 millions de livres en frais d’avocats et de consultants – un autre gaspillage de deniers publics.

Enfin, ils avisent la ministre que le transfert de risque n’est qu’une illusion. Lorsque la situation se corse, le gouvernement n’a guère le choix, il doit assumer les coûts engendrés par les faiblesses et les échecs du secteur privé. Dans le cas de Metronet, le gouvernement municipal a hérité d’une facture de 2 milliards de livres.

L’experte britannique en PPP, Allyson Pollock, a déclaré aux médias que la principale justification du recours aux PPP est le transfert des risques par le gouvernement, un argument qui vole en éclats devant des telles aventures. Mme Pollock qui enseigne à l’Université d’Édimbourg ajoute que ce dont nous sommes témoins ici est le retour du risque vers le secteur public à un coût beaucoup plus élevé que si le gouvernement avait tout simplement accordé un contrat selon ses méthodes habituelles.