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Le 22 mars, les militants de l’eau du monde entier célèbrent leurs victoires et renforcent leur lutte pour assurer des services publics d’eau pour tous. Le SCFP est fier de faire partie du mouvement pour l’eau publique au Canada et ailleurs dans le monde.

Les délégués au congrès national du SCFP de 1997 ont déterminé que la défense de l’eau serait notre prochaine grande lutte. Dans la décennie qui s’est écoulée depuis, le SCFP a été au cœur de l’action dans la lutte contre la privatisation des services de distribution d’eau potable et de traitement des eaux usées. Nous avons remporté de grandes victoires et nous avons tiré d’importantes leçons qui nous permettent de préciser notre stratégie pour les luttes à venir.

Cette année, nous nous joignons à des alliés nationaux et internationaux pour exiger la reconnaissance de services d’eau publics sûrs et accessibles en tant que droit fondamental. Ce droit est de plus en plus menacé.

La privatisation, le sous-financement, la pollution et la volonté de traiter l’eau comme une marchandise échangeable constituent des obstacles importants à la mise en place et à la consolidation des services d’eau publics.

Au Canada, le financement fédéral pour l’infrastructure communautaire – dont l’eau – n’a pas suivi les besoins croissants de nos villes et villages. Des entreprises profitent de ces manques à gagner et privilégient la privatisation en faisant la promotion de partenariats public-privé auprès des municipalités et des collectivités des Premières Nations.

Le gouvernement s’est joint à plusieurs provinces pour obliger des collectivités à conclure des PPP en imposant des conditions à un financement public très nécessaire. Ces tactiques intimidantes réduisent la démocratie locale et empêchent les collectivités de décider de la façon dont les services devraient être fournis. La privatisation de l’eau peut aussi déclencher l’application de règles de commerce international accordant aux entreprises des pouvoirs qui empêchent les gouvernements de réglementer dans l’intérêt de la population.

Pourtant, malgré le baratin de vente des entreprises, la propriété et l’exploitation de la très grande majorité des systèmes de distribution d’eau potable et de traitement des eaux usées du Canada sont toujours publiques – et beaucoup fonctionnent grâce à des membres du SCFP. Cette situation est le résultat direct du travail communautaire effectué par les membres du SCFP, en coalition avec le Conseil des Canadiens, Kairos et d’autres groupes de défense de l’environnement et de la justice sociale.

Sous la bannière « Eaux aguets », le SCFP continuera à s’opposer à la privatisation de l’eau. De la lutte livrée contre une PPP de l’eau à Sackville, au Nouveau-Brunswick, jusqu’à une grande campagne en faveur du traitement public des égouts à Victoria, en Colombie-Britannique, le SCFP est là.

Le SCFP continuera à travailler avec des coalitions qui ont endigué la vague de privatisation de l’eau dans de nombreuses collectivités du Canada. Nous maintiendrons aussi la pression pour un financement public stable et à long terme de l’infrastructure publique.

Le gouvernement fédéral doit également prendre des mesures immédiates pour assurer une eau potable salubre et un traitement des égouts efficace aux collectivités des Premières Nations, dont beaucoup souffrent des suites de décennies de laisser-aller. L’état des services dans de nombreuses réserves est une honte nationale, un scandale exacerbé par l’importance croissante du surplus fédéral. Ces enjeux doivent être pris en considération dans l’élaboration d’une politique nationale de l’eau qui protège notre approvisionnement en eau et privilégie les services publics.

Le Canada a aussi un rôle critique à jouer dans la crise mondiale de l’eau. Le SCFP demande au premier ministre Stephen Harper de revenir sur l’opposition du Canada à la reconnaissance du droit à l’eau aux Nations Unies. Notre pays s’est attiré les critiques du monde entier en refusant de reconnaître ce droit fondamental. Il est temps de faire preuve de leadership.

En défendant le droit à l’eau et en fournissant aux gouvernements des pays en développement les ressources voulues pour faire respecter ce droit, il est possible d’aider des millions de personnes du Sud, en particulier les femmes et les enfants, à se sortir de la pauvreté. Le SCFP s’est joint à Oxfam Canada pour mener une campagne sur les services publics visant à mettre fin à la pauvreté dans le monde et à promouvoir les droits des femmes.

Le Canada peut aider à accroître l’accessibilité à une eau salubre à coût abordable pour toutes les populations pauvres du Sud. Dans le cadre de notre travail avec Oxfam, nous demandons au Canada de hausser sa contribution à l’aide au développement à 0,7 pour cent du PIB et de veiller à ce que cette aide serve à réduire la pauvreté, à promouvoir les droits de la personne et à édifier des services publics comme l’eau potable et les systèmes d’assainissement.

Le SCFP se joint aussi aux affiliés de l’Internationale des services publics pour  montrer que l’eau est un enjeu lié aux droits des femmes et pour faire pression sur les gouvernements afin qu’ils assument leurs responsabilités dans la prestation de services d’eau de qualité à tous. Ce sont les femmes et les filles qui sont le plus touchées par le manque d’accès à l’eau.

Il y a beaucoup de travail à faire sur de nombreux fronts. Mais ensemble, nous sommes forts. 

Aujourd’hui, nous levons notre verre d’eau du réseau public aux victoires que nous avons remportées au cours de la dernière décennie. Lorsque les privatiseurs disent que le SCFP est leur plus grand obstacle, nous savons que nos efforts portent fruits!  Nous savons aussi que d’autres défis nous attendent et nous engageons notre syndicat à poursuivre l’édification d’un mouvement pour l’eau publique intelligent, stratégique et efficace. Nous demandons à tous nos membres de se joindre à cette lutte. Pour savoir comment, visitez scfp.ca/water

En toute solidarité, 

Le président national,                      Le secrétaire-trésorier national, 

Paul Moist                                          Claude Généreux

World_Water_Day_2007-fr.pdf