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Au SCFP, la stratégie de recrutement des travailleurs autochtones a évolué au fil des ans. Lorsque nous avons commencé à syndiquer les lieux de travail et à établir des contacts dans les réserves, nous nous sommes butés à de nombreux obstacles : mauvaise image des syndicats dans la communauté autochtone, opposition des chefs autochtones, questions de compétences dans les relations de travail et nécessité d’adapter les méthodes de recrutement.

Nous avons appris que nous devions bâtir une image positive de notre syndicat et des syndicats en général et adapter notre matériel aux communautés autochtones. D’emblée, nous avons constaté que le recrutement de travailleurs autochtones ne pouvait pas se faire de la manière habituelle.

D’abord, les organisateurs eux-mêmes devaient être autochtones pour comprendre la culture et les traditions et établir une relation de confiance. Il faut une approche plus personnelle, différente de la stratégie conventionnelle, qui consiste à convoquer une rencontre des travailleurs intéressés. Nos organisateurs autochtones ont pris le temps de s’asseoir et de parler en tête-à-tête avec les gens.

Nous avons aussi dû revoir nos attentes quant à la façon dont doit évoluer une campagne de recrutement. Un jour, nous recrutions dans un lieu important de travail autochtone de la Saskatchewan. Après de nombreuses réunions, au moment où les travailleurs semblaient sur le point de signer leur carte de membre, ils nous ont dit qu’ils devaient d’abord parler à leurs aînés. C’était frustrant, parce que nous étions si près du but. Mais nous avons dû respecter leur processus et faire preuve de patience.

Le SCFP a discuté de différentes méthodes de recrutement pour les autochtones, comme organiser une fête, une activité qui ferait participer non seulement les membres potentiels, mais aussi l’ensemble de la communauté. L’une de nos personnes ressources a suggéré que tout le monde puisse voter sur l’idée de la formation d’un syndicat. Nos organisateurs ont aussi créé une base de données et une liste de contacts de tous les établissements autochtones des réserves et des villes en Saskatchewan et sont allés présenter des exposés dans les écoles de certaines réserves.

En réfléchissant à ces différentes approches, nous devons nous demander quel est le rôle du syndicat dans la collectivité. Les syndicats souscrivent à l’idée du syndicalisme social, c’est-à-dire que les syndicats ne se bornent pas à lutter pour le pain quotidien, mais qu’ils ont aussi un rôle à jouer dans la création d’une société meilleure. Lorsque nous voyons les conditions de vie dans les réserves – chômage élevé, logement inadéquat, taux de suicide tragique et eau insalubre – il devient évident que le syndicat peut jouer un rôle plus important.

L’un des moyens que prend le SCFP est de soulever la question de l’eau insalubre dans les réserves et de contester la stratégie dominante qui consiste à chercher la solution du côté des partenariats public-privé. De plus, le syndicat met en garde ses membres contre les stéréotypes et les préjugés raciaux sur les peuples autochtones et vise à accroître l’appui accordé au droit à l’autodétermination des autochtones, au respect des traités et ainsi de suite. Nous profitons de la Journée nationale des autochtones, le 21 juin, pour attirer l’attention sur ces enjeux.

Dans nos réunions de stratégie avec d’autres militants autochtones et membres du personnel du SCFP, nous passons beaucoup de temps à discuter des conditions économiques dans les communautés autochtones. La seule solution est de permettre aux autochtones de travailler et de contribuer au système fiscal au lieu d’en vivre.

Par Don Moran