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Les gouvernements, au Canada, sont responsables de toute l’histoire de la « définition » des peuples autochtones. Des manières complexes de « définir » les personnes amérindiennes ont été mises au point depuis plus de cent ans, avec l’intention première d’en réduire le nombre.

Les Statuts du Bas-Canada de 1850 définissent pour la première fois les « Indiens » comme étant toutes les personnes « de sang indien », de même que les personnes mariées avec des Amérindiens et les enfants issus d’un mariage mixte et demeurant parmi les Amérindiens.

Ensuite vinrent les définitions de la Loi sur les Indiens. La première Loi sur les Indiens ne définissait pas qui était « indien », mais présumait que la compétence du gouvernement s’étendait à tous les individus considérés comme « membres d’une bande indienne ».

En 1869, des modifications à la Loi sur les Indiens autorisent les bandes à « émanciper » les Amérindiennes mariées à des non-Autochtones. Ces modifications créèrent une méthode de définition des « Indiens » qui ne reconnaissait comme légitime que la filiation fondée sur l’ascendance paternelle. En 1871, la méthode dite « scrip », c’est-à-dire l’octroi d’un montant forfaitaire ou d’une terre contre la cession de droits autochtones, aboutit à l’« émancipation » de la Nation des Métis au complet, c’est-à-dire à son exclusion de l’application de la Loi sur les Indiens. La disposition de la Loi sur les Indiens concernant le mariage à une personne ne pouvant être inscrite en tant que « membre d’une bande d’Indiens » priva automatiquement des générations de femmes autochtones, ainsi que leurs enfants, du statut de personne amérindienne de plein droit. Cette situation fut corrigée en 1987 par un amendement à la Loi sur les Indiens. À ce jour, environ 150 000 femmes et enfants ont été admis à être inscrits comme ayant le statut de personnes amérindiennes.

Des lois sur les Indiens adoptées ultérieurement restreignirent davantage la possibilité d’être reconnu comme « membre d’une bande ». Le système actuel de la Loi sur les Indiens, avec le « Registre des Indiens » et les cartes comme preuves du statut de personnes amérindienne inscrite, fut introduit en 1951.

Avant l’adoption du registre des Indiens, le fait d’être reconnu par une agence indienne comme étant membre d’une bande était dans une large mesure une question d’interprétation. Avant 1951, en réalité, la Loi sur les Indiens confondait les termes désignant une personne amérindienne visée par un traité et une personne amérindienne qui ne l’était pas.

Dans les parties du Canada où aucun traité n’avait été signé, la distinction entre personnes amérindiennes inscrites et personnes amérindiennes non inscrites a toujours été claire. Mais dans les régions où il y a eu des traités, une grande confusion s’est installée, car les communautés ont tendance à assimiler la personne amérindienne visée par un traité et personne amérindienne inscrite en vertu de la Loi sur les Indiens. En fait, un Amérindien inscrit n’est pas forcément visé par un traité et celui qui est visé par un traité ne possède pas forcément le statut d’Amérindien inscrit.