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Professeure à lUQAM, Karen Messing sintéresse aux questions de santé-sécurité du travail qui touche particulièrement les femmes. « Une bonne façon de comprendre, cest dabord dobserver attentivement ce qui se passe sur le terrain » , a expliqué Karen Messing en conférence, samedi matin. « Cest dailleurs ma formation initiale en biologie qui ma appris limportance de lobservation », a-t-elle précisé.

Dentrée de jeu, elle a fait remarquer que, même en 2004, les femmes restent toujours cantonnées dans certains emplois (par exemple, caissière, vendeuse, infirmière, etc.) et que la nature des tâches confiées aux femmes font quelles se trouvent forcément exposées à des problèmes de santé-sécurité distincts de ceux de leurs collègues masculins.

Pendant une heure et demie, tout en appuyant ses propos de nombreux exemples, Karen Messing a partagé, avec les membres du SCFP présents, plusieurs observations et conclusions quelle et son équipe de recherche ont pu faire.

Des apparences parfois trompeuses

Il est courant dans les hôpitaux, par exemple, de distinguer lentretien ménager lourd de lentretien léger, le premier confié le plus souvent aux hommes. À première vue, on pourrait croire que les risques de malaise au dos sont plus élevés dans lentretien lourd. Mais, selon Karen Messing, cette perception ne résiste pas à lépreuve des faits. Les problèmes de dos sont plus fréquents dans lentretien léger. Pourquoi? Postures accroupies, petits gestes répétitifs provoquent plus de maux de dos que les postures plus neutres de lentretien lourd.

Autre cas où il ne faut pas se fier aux apparences. Dans une enquête menée en milieu hospitalier, les infirmières ont très majoritairement répondu quelles demandaient plus souvent de laide aux hommes quaux femmes. Or, cette perception sest avérée non fondée. Une étude de plusieurs mois, sur le terrain, a démontré que les hommes étaient surtout sollicités pour certains tâches particulières, mais que dans lensemble cest très largement aux autres femmes que les infirmières faisaient appel.

Des sources de stress invisibles

Dans son allocution, Karen Messing a souligné que plusieurs sources de stress restent « invisibles » et quil faut apprendre à les reconnaître. Elle a expliqué comment les horaires irréguliers dune téléphoniste, mère dun enfant de moins de 12 ans, entraînaient une série de contraintes se répercutant sur la vie familiale de lemployée. « Cela devient un travail à temps plein de tenter de concilier lhoraire de travail et les contraintes familiales quand ce nest pas lhoraire de la gardienne », a-t-elle fait remarquer.

La chercheuse universitaire a terminé sa présentation en précisant que les femmes ont développé des stratégies de gestion des contraintes quelles rencontrent au travail. Mais, elle a aussi ajouté que, dans plusieurs cas, ces stratégies de suffisent plus, en raison principalement de la détérioration des conditions de travail. Elle a conclu en demandant aux syndicats de les appuyer.