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Le protocole de Kyoto, les émissions de gaz à effet de serre, le réchauffement de la planète, tous ces mots nous sont familiers, ne serait-ce que parce nous en entendons souvent parler aux nouvelles. Pourtant, bien des membres du SCFP, comme beaucoup de Canadiennes et de Canadiens, n’en connaissent pas la véritable signification. Et bien que certains puissent penser que ces enjeux n’ont pas grand chose à voir avec nos collectivités, d’autres, comme Danny Cavanagh, voient la chose d’un autre œil.

« Regardez ce qu’a subi la Nouvelle-Écosse l’année dernière, avec les inondations, l’ouragan et la gigantesque tempête de neige de cet hiver, ou encore l’ouest du Canada, avec les feux de forêt, sans parler de tout ce qui s’est passé ailleurs au pays, dit M. Cavanagh, président de la section locale 734 du SCFP et travailleur des eaux à la ville de Truro, en Nouvelle-Écosse.

Le changement climatique a-t-il été le facteur majeur qui a déclenché ces événements météorologiques anormaux dans la région de l’Atlantique ? »

En 2001, les membres du SCFP ont adopté l’énoncé de politique Reprendre le contrôle de nos collectivités, qui affirme que la protection de l’environnement et la durabilité sont des conditions nécessaires à la santé des collectivités. Le SCFP accorde en outre clairement son appui au protocole de Kyoto et Danny Cavanagh croit qu’il est maintenant temps que les travailleuses et travailleurs s’en mêlent.

« Comme membres du SCFP, dit-il, nous devons nous demander si nous pouvons continuer de menacer l’avenir de nos enfants et de nos petits-enfants. Et comme travailleuses et travailleurs, nous devons changer notre façon de penser, de travailler et de vivre. »

En 2002, le Canada ratifiait le protocole de Kyoto et liait les Canadiennes et les Canadiens à l’accord international établissant des objectifs en matière de réduction d’émissions de gaz à effet de serre, responsables des changements climatiques. L’usage de combustibles fossiles et la coupe à blanc des forêts ont entraîné une augmentation constante des niveaux de gaz carbonique, qui sont maintenant supérieurs de 30 pour cent à ceux de la révolution industrielle. L’augmentation des émissions réchauffe la terre et produit des changements climatiques qui provoquent de violents orages, étendent les déserts, entraînent la fonte des calottes polaires et haussent le niveau de la mer.

Mais beaucoup doutent de l’engagement du Canada envers le protocole de Kyoto. Déjà, nous avons renié la promesse faite au Sommet de la Terre de 1992 : au lieu de réduire les niveaux d’émission de gaz à effet de serre à ceux de 1990 en l’an 2000, le Canada les a accrues de 15 pour cent !

Trudy Grebenstein est Albertaine et présidente de la section locale 3550 du SCFP. Travailleuse de l’éducation depuis 27 ans, elle dit voir beaucoup d’enfants asthmatiques dans les écoles, même des enfants qui font du patinage artistique qui se « tiennent près de la bande avec leurs pompes » à tenter de reprendre leur souffle entre leurs prestations.

« Il y a plus d’enfants asthmatiques dans le nord de l’Alberta que dans le reste de la province », déclare Mme Grebenstein, qui demeure à Edmonton.

Elle dit que même si l’on reconnaît les problèmes et que de nombreuses entreprises sont devenues proactives en matière d’environnement, certaines craintes demeurent, dont beaucoup sont liées aux industries du gaz et du pétrole de la province.

« Le protocole de Kyoto peut avoir un impact sur les affaires et les gens se demandent si leur emploi sera touché », croit Mme Grebenstein, qui ajoute qu’elle y a pensé à deux fois avant de présenter une résolution au congrès de la division de l’Alberta l’année dernière. Mais sa résolution a été adoptée sans problème.

« Il n’y a même pas eu beaucoup de débats, se souvient-elle. Au fond, il s’agit de décider si nous voulons respirer de l’air pur. Et si nous voulons que nos enfants respirent de l’air pur. Bien entendu, la réponse est oui. »

Tim Maguire est travailleur des services sociaux à Toronto et membre de la section locale 79 du SCFP. Il a joué un rôle actif dans la campagne Eaux aguets de sa section locale, qui a réussi à préserver le contrôle municipal des services d’aqueducs et d›égouts. Pour lui, il est temps que le protocole de Kyoto devienne une priorité pour les travailleuses et les travailleurs, en particulier pour les membres du SCFP.

« Protection de l’environnement et promotion des services publics vont souvent de pair – et il faut veiller à ce que ces services ne soient pas à but lucratif », lance-t-il.

La section locale 79 du SCFP participe activement à la campagne « des transports en commun publics pour le bien public », coordonnée par le conseil du travail régional de Toronto et York. Tim Maguire soutient que si les gouvernements fédéral et provinciaux finançaient correctement les transports en commun, les problèmes d’embouteillage seraient réglés.

De plus, il souligne que la section locale 416 du SCFP a organisé des exposés sur les solutions de rechange à l’incinération, qui produit des dioxines. Il y a quelques années, en collaboration avec l’Alliance pour l’environnement de Toronto, la section locale a publié Green Jobs and a Green Future (Des emplois verts et un avenir vert). Le rapport proposait un plan de gestion durable des déchets qui créerait des emplois à Toronto.

Selon M. Maguire, les gens devraient demander au nouveau premier ministre du Canada de préciser sa position sur le protocole de Kyoto et l’environnement.

« Si des pays comme le Canada, qui peuvent jouer un rôle de rapprochement – notre rôle traditionnel – ne font rien, le protocole de Kyoto pourrait disparaître », selon M. Maguire, qui pense que le SCFP doit inciter le gouvernement à agir.

Quant à Danny Cavanagh, il croit que les prochaines élections seront une occasion à ne pas manquer pour les travailleuses et les travailleurs.

« À l’approche des élections fédérales, dit-il, nous pouvons centrer le débat sur le protocole de Kyoto. » Il dénonce du même souffle « l’échec du gouvernement fédéral à élaborer un plan de mise en œuvre concret pour les travailleuses et les travailleurs ».

« Si, comme membres du SCFP, nous insistons auprès du gouvernement pour qu’il améliore les transports en commun, rénove les maisons et les édifices commerciaux pour en accroître l’efficacité énergétique, produise des véhicules moins énergivores, investisse dans des sources d’énergie renouvelable et modifie les pratiques de l’industrie, beaucoup de personnes croient que si les changements sont faits correctement, le nombre d’emplois augmentera au lieu de diminuer. »

« Et c’est là que nous intervenons, comme membres du SCFP. Nous devons veiller à ce que tout soit fait correctement », conclut-il.

Doreen Meyer