Au Canada, les membres du SCFP luttent avec détermination pour garder publiques la propriété et l’exploitation de nos systèmes d’eau. Sentant le cartel de l’eau en attente à l’extérieur de nos frontières, nous avons uni nos luttes et lancé une campagne nationale en 1997. Nous faisons partie d’un mouvement syndical mondial qui travaille à tous les niveaux pour défendre, améliorer et élargir les systèmes d’eau publics.
Nous savons que des systèmes publics d’eaux potables et usées sont la seule façon de garantir une eau propre, salubre et économique accessible à tout le monde. La plupart de nos systèmes d’eau sont toujours solidement publics. Mais notre expérience en matière de privatisation, incluant les soi-disant partenariats public-privé, montre clairement que l’accroissement du rôle du secteur privé ne permettra pas de développer les systèmes d’eau dont les pays du tiers monde ont éminemment besoin.
Nous refusons de laisser les multinationales profiter du désespoir et des besoins grandissants en matière d’eau. Nous nous engageons à élaborer et à promouvoir des solutions publiques qui répondront aux besoins des gens, tant ici au Canada que dans le reste du monde.
Grâce à la solidarité internationale, nous voulons partager l’expérience et les connaissances qui permettront d’améliorer et d’agrandir les systèmes publics de l’eau. Nous croyons que ce type de soutien international – contrairement à la privatisation forcée que préconisent les institutions financières internationales comme la Banque mondiale et le Fonds monétaire international – est essentiel à l’édification de systèmes d’eau accessibles, redevables et durables.
Tous les peuples ont droit à des systèmes d’eau dont les responsables doivent leur rendre compte et dont la propriété et le contrôle sont communautaires, des systèmes qui prévoient une contribution significative de leurs travailleuses et travailleurs. Tous les pays doivent avoir le droit de gérer leurs propres ressources, dans l’intérêt de leur population et celui de la planète.
Le SCFP s’oppose aux accords de commerce internationaux comme l’Accord général sur le commerce des services (AGCS) de l’Organisation mondiale du commerce, l’Accord de libre-échange nord-américain (ALÉNA) et le projet de Zone de libre-échange des Amériques (ZLÉA). Ces accords, et les forces qui les sous-tendent, cherchent à transformer l’eau et les services de l’eau en marchandises à acheter et à vendre d’un pays à un autre, avec des conséquences dévastatrices.
La privatisation et la marchandisation de l’eau nous inquiètent sérieusement d’un point de vue environnemental. L’exportation d’eau en vrac peut causer des dommages irréversibles aux sources d’eau et ne contribue en rien à éradiquer les causes profondes des pénuries d’eau. Cette exportation est le déclencheur de commerce international qui fournit aux entreprises privées les outils dont elles ont besoin pour s’ingérer dans les collectivités et les pays afin de les dépouiller de ressources vitales. Les entreprises se préoccupent de profits, non de conservation ou de protection des ressources naturelles. Nous devons les tenir loin des services d’eau, au nom de l’environnement mondial.
Le SCFP demande la création d’un organisme mondial qui accordera la priorité aux besoins des gens plutôt qu’à ceux des entreprises, en répondant d’abord aux besoins du monde en matière d’eau. Nous croyons que les travailleuses et les travailleurs, les organisations non gouvernementales, les citoyennes et les citoyens et les gouvernements ont tous un rôle essentiel à jouer dans ce processus urgent. Il n’y a pas de place à la table pour les profits.
Syndicat canadien de la fonction publique - www.scfp.ca
Kyoto, Japon - Mars 2003