Plus de 200 membres et dirigeants du secteur municipal se sont réunis à Winnipeg en octobre pour participer à la deuxième Conférence du Conseil national des secteurs du SCFP. Ils ont discuté des grands enjeux d’importance affectant leur travail. La question qui a le plus retenu l’attention a été le rapatriement des services à l’interne. Les participants ont exploré diverses stratégies pour contrer la sous-traitance des services municipaux et ramener à l’interne le travail présentement effectué par le secteur privé.
Le conseiller municipal de Winnipeg, Jason Schreyer, a fait une présentation fort appréciée lors de la réunion sectorielle. Le fils de l’ancien gouverneur général Ed Schreyer, une voix progressiste et pro-syndicale au conseil municipal, a parlé de ce que peuvent faire les syndicats pour contribuer à la bonne gouvernance municipale.
Les expériences de négociation partagées ont démontré qu’une solide convention collective permet de protéger les travailleurs municipaux contre la sous-traitance. Par exemple, la section locale 500 (travailleurs municipaux de Winnipeg) a négocié une clause empêchant la municipalité de sous-traiter des tâches que les employés municipaux peuvent effectuer à un coût équivalent ou moindre. Cette clause a fourni aux travailleurs les munitions nécessaires pour lutter contre la sous-traitance et exiger de la Ville qu’elle fasse preuve de transparence dans l’évaluation des coûts des différents services.
D’autres enjeux d’importance pour le secteur municipal, comme les régimes de retraite, la gestion des présences et la santé mentale au travail, ont aussi été abordés. Pour chacun de ces enjeux, des participants ont fait la démonstration que les sections locales du secteur municipal défendent leurs membres par toutes sortes de moyens créatifs et efficaces. Malheureusement, certaines conventions collectives ne permettent pas de soutenir adéquatement la création de bons emplois dans le secteur municipal. Il est donc primordial pour les membres du secteur de collaborer davantage et d’apprendre des réussites comme des échecs de leurs homologues.
Les participants ont aussi parlé du recrutement de nouveaux membres dans leurs communautés. Qu’ils soient travailleurs de cafétéria, à l’emploi du service des loisirs, chargés de la collecte des ordures ménagères ou de l’entretien, les travailleurs les plus marginalisés (travailleurs précaires, personnel à temps partiel, femmes, jeunes travailleurs, etc.) sont souvent ceux qui ont le moins voix au chapitre dans nos sections locales. Les participants en sont d’ailleurs bien conscients. Ils estiment aussi que les travailleurs municipaux devraient pouvoir vivre dans les communautés où ils travaillent, ce qui est de plus en plus difficile dans des villes comme Toronto et Vancouver. Les participants ont renouvelé leur engagement à s’épauler les uns les autres et à aider les travailleurs non syndiqués et occupant des emplois précaires.
Une déclaration sur l’avantage syndical dans le secteur municipal a été rédigée. Elle a mis en lumière une réalité bien connue dans le secteur municipal : les services que fournissent les travailleurs municipaux sont d’une importance vitale pour les citoyens et ceux qui les offrent doivent jouir de bons emplois et de conditions de travail justes. De plus, les membres du secteur contribuent au développement des municipalités et de leur économie. De bons emplois dans le secteur municipal et de solides services publics sont donc avantageux pour tout le monde.