La Banque du Canada tient compte de trois variantes de l’indice des prix à la consommation (IPC) pour mieux comprendre le comportement des prix dans notre économie. Ces mesures alternatives s’intéressent au plus long terme, soit au-delà des changements temporaires ou qui n’affectent qu’une composante du panier de l’IPC, mais qui ne s’étendront probablement pas aux autres biens et services.

Il est utile de comprendre les prévisions de la Banque du Canada lorsqu’on négocie. En effet, celle-ci se fonde sur ces indicateurs pour fixer le taux d’intérêt, ce qui affecte nos membres de plusieurs façons. Un taux d’intérêt plus élevé a tendance à ralentir la croissance économique, à freiner l’augmentation des salaires et à rendre les gouvernements plus hésitants à dépenser.

Voici les trois mesures de l’inflation utilisées par la Banque du Canada :

L’IPC-tronq exclut de l’IPC les composantes dont le taux de variation, au cours d’un mois donné, est beaucoup plus grand ou petit que les changements moyens. Cela permet d’exclure les variations de prix extrêmes qui affectent des composantes spécifiques du panier de l’IPC.

L’IPC-méd mesure la variation de prix au milieu de la fourchette des variations, soit au 50ième centile. Cela permet d’exclure les variations de prix extrêmes au haut et au bas de la fourchette.

L’IPC-comm suit, à l’aide d’un modèle statistique, les changements des prix qui affectent en même temps différentes catégories du panier de l’IPC. Cela permet d’exclure les variations de prix ayant une cause spécifique qui n’influencent pas les autres composantes. Par exemple, si le prix des ordinateurs augmente temporairement en raison d’une panne dans une usine de fabrication de puces, cela n’affecterait pas les autres prix; ce serait donc exclu de cette mesure.

Ces trois mesures ont augmenté au cours du premier semestre de 2021, ce qui était prévisible, puisque l’économie a rebondi après l’allègement des restrictions de santé publique qui étaient en place pendant la majeure partie de la dernière année et demie. De plus, les trois mesures se situent toutes dans la fourchette d’inflation cible de la Banque du Canada, qui est de 1 à 3 %. L’IPC-tronq se rapproche toutefois de la limite supérieure, mais devrait bientôt se stabiliser. Ce que nous voyons en ce moment pour cette mesure est en partie causé par des effets associés à l’année de référence (lorsque l’inflation semble importante parce que l’on compare les chiffres à des prix temporairement bas). L’IPC-tronq compare une année à l’autre, et l’année dernière a été inhabituelle et extrême. Il faut donc interpréter cet indicateur avec prudence pour le reste de 2021.

Les économistes prévoient que le Canada connaîtra une augmentation moyenne globale de l’IPC de 2,6 % en 2021, avec une hausse plus rapide des prix en Atlantique.

L’augmentation du salaire de base en 2021 est légèrement inférieure à celle de 2020 dans la plupart des provinces. L’Alberta fait bande à part : après des hausses salariales de seulement 0,1 % en 2020, elles atteignent 2,4 % en 2021.

Cela signifie que pour la plupart des gens, le salaire ne suit pas l’inflation. Le SCFP offre à ses membres un outil pour mesurer l’inflation et vérifier si leur salaire suit l’évolution des prix dans leur région. Consultez-le au scfp.ca/calculateur-ipc.

Les mesures de l'inflation de la Banque du Canada

Augmentation des salaires et des prix