Les leaders des organisations syndicales représentant le personnel en soins infirmiers et cardiorespiratoires déplorent le manque de collaboration pour convenir, ensemble, des solutions pouvant améliorer les conditions de travail et répondre à la crise importante de pénurie de personnel en soins infirmiers et cardiorespiratoires.
À la suite de rencontres intensives pour ramener les travailleuses et les travailleurs de la santé dans le réseau et implanter le changement de culture tant réclamé par leurs membres, les représentants ministériels ont écouté une partie des propositions syndicales sans juger bon de faire un retour.
Les leaders voulaient que ce comité de travail se penche sur des solutions pérennes, valorisantes et reconnaissantes de tout le travail accompli dans le quotidien par le personnel de la santé. Elles proposaient des solutions sans mesure coercitive, disqualifiante et inéquitable pour les membres. Cependant, l’exercice des derniers jours était tronqué et a escamoté notre volonté de trouver de telles solutions.
Depuis le début de la pandémie, le ministre de la Santé et des Services sociaux a cherché systématiquement à écarter les syndicats des discussions. Il a préféré la coercition, la division et la menace, plutôt que de s’engager dans la voie légitime de la concertation pour atteindre ses objectifs.
« On a l’impression de faire partie d’une belle stratégie de relations publiques du gouvernement, mais, à la suite de ces rencontres, nous refusons de servir de légitimation aux actions de ce dernier. Encore une fois, nous apprendrons lors d’une conférence de presse les pistes de solutions retenues par le ministre et celles qu’il a rejetées. Pourtant, les organisations syndicales sont d’avis que ces solutions sont à considérer dans une perspective globale et non à la pièce », dénoncent ensemble la FSQ-CSQ, la FIQ, la FSSS-CSN, le SQEES-FTQ et le SCFP.
Il a été largement démontré que le bâton, soit gouverner à coup d’arrêtés ministériels (155 depuis la déclaration de l’urgence sanitaire, dont 105 visant des conditions de travail) contre les travailleuses et des travailleurs de la santé, ne donne pas les résultats escomptés, bien au contraire.
Par exemple :
- L’arrêté ministériel 2020-007 a accentué la détresse et l’épuisement des travailleuses et des travailleurs de la santé, de même qu’il a accéléré leur départ vers le privé.
- Les mesures restrictives et coercitives contenues dans l’arrêté 2021-071 concernant les primes d’attraction et de rétention sont un frein massif au recrutement, alors que le réseau peine à offrir les soins et les services essentiels à la population et que les bris de services se multiplient. Plusieurs des mesures vont aussi carrément à l’encontre du nouveau contrat de travail. Un travail de collaboration dans la mise en place de ces mesures aurait pu faire en sorte d’éviter qu’elles soient reçues assez froidement sur le terrain.
L’urgence sanitaire utilisée de façon abusive pour se faire du capital politique
Pour les leaders syndicaux, l’urgence sanitaire n’est plus une excuse pour justifier le gouvernement de continuer à imposer des mesures inéquitables et discriminatoires, et passer outre les conditions prévues au contrat de travail négociées en toute bonne foi.
« Les syndicats sont les seuls agents négociateurs légitimes pour parler au nom des travailleuses et des travailleurs de la santé. Le gouvernement doit agir en conséquence et discuter avec nous pour en arriver à une entente lorsqu’il est question des conditions de travail de nos membres. Il ne peut pas unilatéralement imposer ses volontés et nous interpeller seulement lorsque ses initiatives autoritaires échouent », expliquent les leaders syndicaux.
« Le ministre de la Santé est en train de saborder ses propres mesures visant l’attraction et la rétention du personnel. Nos membres sont à bout du manque de respect et de reconnaissance. L’abus de pouvoir et la division ne conduisent jamais au succès. Il est temps que le ministre le réalise », concluent les leaders syndicaux.