Il y a près de trois semaines, les intervenant(e)s et le personnel de soutien en protection de l’enfance de Family and Children’s Services of Lanark, Leeds and Grenville (FCSLLG) ont déclenché une grève pour améliorer les services à la communauté et les conditions de travail afin d’accroître le recrutement et la rétention du personnel. Aujourd’hui, ces gens ont ratifié une nouvelle convention collective qui prévoit des mesures progressives pour répondre à ces besoins.

L’entente améliore les salaires, l’indemnité de kilométrage et les dispositions concernant la charge de travail, mais elle a été adoptée de justesse, avec 43 voix pour et 40 contre.

« Que cela serve de signal d’alarme à notre organisme et à l’ensemble du Ministère. Les travailleuses et les travailleurs ne sont pas contents, pas plus que les communautés auprès desquelles on travaille », lance Arlette Carrier, présidente du SCFP 2577. « Les gens nous ont soutenus en grand nombre parce qu’ils savent que les familles et les enfants méritent mieux. On a ratifié cette entente de principe parce qu’on veut aider les gens qui ont besoin de nous, mais on va continuer de se mobiliser et de maintenir la pression afin d’obtenir les ressources dont on a besoin pour soutenir les familles. »

Les membres ont obtenu des augmentations de salaire totalisant 6,75 % sur la durée du contrat, qui sera en vigueur jusqu’en 2024. L’indemnité de kilométrage passera de 52 cents à 58 cents en 2024. C’est bien en deçà des 68 cents que recommande l’Agence du revenu du Canada, mais c’est tout de même une amélioration dont avaient grandement besoin ces membres qui ratissent un vaste territoire. C’est la question de la charge de travail qui a fait le plus de remous à l’assemblée. Le nombre de dossiers qu’une personne peut avoir avant qu’une rencontre ne soit automatiquement planifiée avec son ou sa gestionnaire pour examiner sa charge de travail a été diminué d’un. Selon Mme Carrier, cette mesure est un début pour atténuer le problème de l’épuisement professionnel et améliorer la qualité des services prodigués aux familles.

La grève de trois semaines a révélé des clivages entre le FCSLLG et le ministère des Services à l’enfance et des Services sociaux et communautaires. En effet, le président-directeur général de l’organisme a demandé au Ministère d’annuler les coupes budgétaires qui font mal à la communauté, tandis que le Ministère a nié avoir procédé à des coupes.

« Il y a des patates chaudes dans le secteur de la protection de l’enfance à la grandeur de la province, et ça ne changera pas tant que le gouvernement Ford ne joindra pas le geste à la parole en investissant dans la main-d’œuvre et les enfants vulnérables », estime Fred Hahn, président du SCFP-Ontario. « Je suis très fier du courage de nos membres. J’espère que toutes les sociétés d’aide à l’enfance de l’Ontario examineront de près les problématiques soulevées lors de la grève et qu’elles se rendront compte qu’on est avec elles dans la lutte pour améliorer la vie des enfants et des familles. Il faut que les employeurs et l’Association ontarienne des sociétés de l’aide à l’enfance agissent et fassent preuve ne serait-ce que d’une fraction de l’incroyable force morale déployée par ces travailleurs et ces travailleuses. »

L’entente de principe doit encore être ratifiée par l’employeur. Le piquetage est terminé et les membres devraient reprendre le travail le 8 août.