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WINNIPEG – Les employés municipaux de Winnipeg, qui sont notamment chargés d’alimenter leur ville en eau potable, ont décidé de joindre leur voix à toutes celles qui réclament que la communauté autochtone de Shoal Lake 40 soit desservie par une route praticable 12 mois par année. 

« Il est injuste que les gens qui vivent dans la communauté où se trouve notre source d’approvisionnement en eau potable soient obligés de faire bouillir leur eau depuis 17 ans, en plus d’être souvent complètement privés d’accès à une eau de qualité et de services de base », déplore le président de la section locale 500 du SCFP, Mike Davidson.

« En tant que travailleurs qui acheminent cette eau aux Winnipégois, nous croyons qu’une eau propre et traitée par une infrastructure publique devrait être disponible pour ceux qui vivent justement à côté du bassin où nous nous approvisionnons. » 

Le 21 juillet dernier, le SCFP du Manitoba a officiellement adhéré à la campagne d’appui à la construction de la « route de la liberté » pour la communauté de Shoal Lake 40. À ce titre, une lettre a été envoyée au chef Erwin Redsky pour l’assurer du support des employés municipaux de Winnipeg, et une autre correspondance à été acheminée au ministre des Affaires autochtones Bernard Valcourt, à qui on a demandé d’agir immédiatement pour améliorer les conditions de vie des citoyens de Shoal Lake 40.

« Nous saluons la Ville de Winnipeg et la province du Manitoba pour leur engagement à participer à la construction d’une route menant à Shoal Lake. Tout le monde semble comprendre l’urgence de la situation, sauf le gouvernement fédéral », critique la présidente du SCFP manitobain, Kelly Moist.

Le gouvernement fédéral refuse de s’engager à participer au financement de ce projet routier, qui vise pourtant à permettre à la communauté de Shoal Lake 40 d’avoir accès à de l’eau potable et à toutes sortes de services. Pendant ce temps, des Canadiens provenant de toutes les couches de la société civile prennent des initiatives pour supporter ces citoyens, notamment en signant des pétitions, en écrivant aux députés fédéraux et en participant à des levées de fonds.

La section locale 500 du SCFP s’est clairement et souvent prononcée contre la privatisation de l’eau et contre la privatisation du traitement des eaux usées, en plus de plaider constamment pour un financement fiable et durable des infrastructures publiques d’alimentation en eau.

« Nous bénéficions tous de l’eau potable de qualité qui nous provient de Shoal Lake. Il est inacceptable que cette communauté souffre de la privation de cette ressource », d’ajouter Moist. 

Quelques brèves informations à propos de Shoal Lake

La communauté autochtone de Shoal Lake 40 est située à la frontière du Manitoba et de l’Ontario, au sud de l’autoroute transcanadienne. L’eau potable qui alimente Winnipeg provient de Shoal Lake depuis 1919, grâce à un aqueduc long de 153 kilomètres.    

La population de Shoal Lake 40 s’élève à 270 personnes, et ça fait 17 ans que la communauté doit faire bouillir son eau avant de la consommer. Les citoyens de Shoal Lake 40 dépensent environ $100 000 par an pour acquérir des bouteilles d’eau potable alors que le lac et le réservoir près duquel ils vivent alimente 700 000 Winnipégois. 

Il n’y a pas de route permanente qui permette d’accéder à Shoal Lake. En été, on peut s’y rendre par bateau alors qu’en hiver, un pont de glace permet d’y acheminer des denrées et de l’eau potable. Au moins neuf membres de la communauté sont décédés en effectuant ce trajet.  

Les coûts de construction de la « route de la liberté », qui relierait la communauté de Shoal Lake à l’autoroute transcanadienne, sont estimés à $30 millions. Le gouvernement provincial du Manitoba et la Ville de Winnipeg se sont tous deux engagés à investir $10 millions dans ce projet, mais le gouvernement fédéral ne participe pas, ce qui laisse la communauté dans des conditions inacceptables.

Le SCFP estime que l’accès à une eau de qualité est un droit fondamental. Il y a  beaucoup trop de communautés, à travers le Canada, qui doivent faire bouillir leur eau avant de la consommer. Et le SCFP entend continuer à militer pour que tous puissent avoir accès, par l’entremise d’infrastructures publiques, à une eau saine et de grande qualité.

La section locale 500 du SCFP représente environ 4200 employés municipaux de Winnipeg.