Le gouvernement Trudeau a manqué une occasion en or de réformer l’ALENA et rompu sa promesse de négocier un accord commercial moderne et progressiste pour les Canadiens. L’accord États-Unis–Mexique–Canada (AÉUMC) est tout sauf « progressiste ». Il fait même reculer le Canada sur des enjeux cruciaux comme l’assurance-médicaments.
Le SCFP se réjouit de l’élimination du « chapitre 11 », le mécanisme de règlement des différends entre investisseurs et états de l’ALENA, qu’il réclamait depuis longtemps. Il est toutefois regrettable que le Mexique y reste soumis. À cause du chapitre 11, le Canada était devenu le gouvernement le plus poursuivi en justice parmi les pays développés. Les gouvernements canadiens ont été poursuivis près de 40 fois pour avoir exercé et défendu leur propre processus démocratique de prise de décisions. La facture collective a été de près de 250 millions de dollars, de l’argent public qui a été versé à des entreprises privées.
Au total, l’accord ne respecte pas les objectifs progressistes que le gouvernement libéral s’était fixés. En fait, le nouvel accord ne s’en approche même pas. « Justin Trudeau nous avait promis qu’il négocierait des articles forts et exécutoires sur l’identité de genre, l’environnement, les droits des travailleurs et les droits des Autochtones. Malheureusement, il revient les mains vides », a souligné le secrétaire-trésorier national du SCFP, Charles Fleury.
Il est également extrêmement décevant de voir la protection des brevets prolongée pour les produits biologiques, ce qui entraînera une augmentation spectaculaire du coût des médicaments et menacera la viabilité d’un éventuel régime national d’assurance-médicaments. « Les libéraux ont beaucoup parlé publiquement d’instaurer un régime d’assurance-médicaments et de réduire le coût des médicaments afin de sauver des vies. Mais derrière des portes closes, ils ont accepté de faire monter le coût des médicaments en flèche », a conclu le président national du SCFP, Mark Hancock.