Les municipalités subissent de plus en plus de pression pour accepter des projets de PPP pour le transport en commun. Pourtant, la récente table ronde de l’enquête publique sur le train léger d’Ottawa a illustré pourquoi on ne peut pas compter sur les PPP pour fournir des services sûrs, fiables, efficaces et accessibles. Du 13 juin au 07 juillet, l’enquête publique de la Commission du TLR d’Ottawa a entendu plus de 40 témoins pour enquêter sur les circonstances qui ont mené aux pannes de la première phase du nouveau réseau de transport collectif. Le 28 juillet, La Commission du TLR d’Ottawa a organisé une table ronde avec des panélistes ayant l’expertise pour se pencher sur la question des PPP.

Les panélistes n’ont pas tiré de conclusions précises, mais ils ont décrit de nombreux problèmes qui accompagnent les projets en PPP : les sociétés privées donnent la priorité aux actionnaires ; le manque de transparence porte atteinte à l’intérêt public ; les coûts de gestion d’un contrat PPP sont élevés ; il y a souvent des litiges coûteux ; en fin de compte, le gouvernement doit assumer tous les risques résiduels. 
 
Les PPP sont attrayants parce qu’ils promettent de transférer les risques au secteur privé. Cependant, la commission a pu entendre que de confier la responsabilité du projet au consortium privé Rideau Transit Group (RTG) représentait un gros pari.

La volonté de contrôler les coûts du projet a fait en sorte qu’on a tourné les coins ronds dans sa conception, notamment en raccourcissant le tunnel du centre-ville et les quais des gares.  
 
RTG a choisi un modèle de train de véhicules légers qui n’avait jamais été testé en conditions réelles, ce qui a entraîné une cascade de pannes. 
 
RTG a également échoué à un critère de sécurité critique : 12 jours consécutifs d’essais sans problème. Les erreurs du consortium ont inévitablement mené à un déraillement qui a entraîné un arrêt de service de deux mois. Le Bureau de la sécurité des transports du Canada a identifié un entretien incomplet comme la cause d’un second déraillement en septembre 2021.  
 
Le public a été laissé complètement dans l’ignorance des détails des contrats du projet. Le contrat d’entretien du TLR, d’une valeur de cinq millions de dollars par mois, est affiché sur le site Web de la Ville, mais sous forme abondamment caviardée. Un grand nombre de conseillères et conseillers municipaux ont déclaré ne pas disposer des informations nécessaires pour approuver la deuxième phase du projet.