Thunder Bay generating stationLe Syndicat des travailleurs du secteur énergétique (SCFP 1000) déplore la courte vue d’Ontario Power Generation qui a décidé de fermer, à Thunder Bay, la plus grande centrale au monde à avoir été convertie du charbon à la biomasse avancée.

« À terme, le pôle d’innovation de la biomasse établie dans la région va disparaître, avec les bienfaits économiques, environnementaux et sociaux considérables qu’il procure », prévient Mel Hyatt, président du STSÉ. « Nous croyons qu’il serait plus opportun de développer ces bienfaits au lieu de les éliminer. »

Depuis dix ans, l’Ontario a investi 200 millions de dollars dans le pôle d’innovation en biomasse de la région, principalement pour la conversion des centrales publiques de Thunder Bay et d’Atikokan. Des millions de dollars ont été investis dans la recherche novatrice sur la biomasse au Collège Confederation, à l’Université Lakehead et au Centre de recherche et d’innovation en bioéconomie.

Ce secteur soutient 230 emplois dans les communautés des environs : 124 dans la production d’électricité, 50 dans la fabrication de granulés de bois : et les autres dans la foresterie, les transports, la recherche et le développement. La centrale d’Atikokan paie environ 2 millions de dollars chaque année en taxes municipales; celle de Thunder Bay paie le double.

La centrale d’Atikokan est la plus grande centrale nord-américaine à avoir été convertie du charbon aux granules de biomasse faible en carbone. Malheureusement, la chaleur dégagée par les deux centrales est gaspillée.

Les contrats d’électricité avec la Société indépendante d’exploitation du réseau d’électricité (SIERE) de l’Ontario régissent les opérations des deux centrales. Ils arriveront à échéance en 2024. Les deux centrales peuvent fournir une base fiable en tout temps et s’ajuster rapidement aux pics de demande en électricité, mais leur capacité est sous-utilisée. Cette sous-utilisation fait diminuer les achats de granulés de bois produits localement.

« Nous soutenons les parties prenantes du nord qui estiment qu’il est rentable d’investir stratégiquement dans ce pôle, des investissements qui bonifieront les bienfaits pour la région, dit M. Hyatt. Il faut commencer par accorder à ces deux centrales des contrats d’électricité plus généreux. »

En soutenant ces ressources locales, on assurerait la sécurité énergétique de la région en répondant à la demande prévisible des communautés connectées au réseau distant, du Cercle de feu et d’autres projets miniers de la région.

L’OPG prétend économiser 40 millions de dollars par année en fermant la centrale de Thunder Bay. Cette économie n’inclut pas les coûts substantiels de déclassement de l’installation ni la perte des revenus provenant de cet actif qui appartient au consommateur-contribuable.

Selon une analyse indépendante, les écarts de capacité en période de pointe devront être couverts par les centrales au gaz naturel du sud de l’Ontario, qui dépendent des importations, au coût de 7 à 24 millions de dollars de plus par an.

À court terme, le STSÉ et d’autres membres de la collectivité réclament la bonification des contrats de la SIERE pour les deux centrales, en y incluant l’utilisation de la chaleur perdue. À Thunder Bay, cette chaleur pourrait alimenter un complexe de serres adjacent pour produire des légumes locaux frais et ce, toute l’année. La chaleur perdue pourrait aussi servir à fabriquer des granulés de bois ou à chauffer des bâtiments. On pourrait faire la même chose à Atikokan.

« Voyez ce qui se fait en Europe et en Asie, invite M. Hyatt : on y trouve un marché en pleine croissance pour les produits et services de biomasse. Nous disposons de vastes ressources de biomasse renouvelables et à faible émission de carbone. Nous avons les ressources humaines et le savoir-faire nécessaires pour faire de cette région un chef de file en matière d’innovation dans le domaine de la biomasse. »

Investir dans la production de biomasse et dans le pôle économique qui en dépend, c’est ce que les élus de la région disent vouloir pour le nord. Ces investissements sont également conformes à la stratégie forestière de l’Ontario, qui vise la création d’emplois et la prospérité économique du Nord, comme à la Stratégie fédérale pour la prospérité et la croissance du nord de l’Ontario.

Le moment est venu de revenir sur la décision de fermer les centrales. Allons plutôt de l’avant avec des investissements rentables qui garantissent la sécurité énergétique et la croissance économique de la région, tout en maintenant les emplois dans le Nord.

Pour plus d’info : www.poweringthenorth.ca (en anglais seulement).