People protesting, holding photos and signs
Légende photo : Les enseignant(e)s réclament la libération des syndicalistes et des enseignant(e)s arrêtés depuis le 1er mai 2022.

Le SCFP est profondément préoccupé par les récentes arrestations de militant(e)s syndicaux, d’enseignant(e)s, de défenseur(e)s des droits civils et d’artistes en Iran. Le 1er mai, Journée internationale des travailleuses et travailleurs, les autorités iraniennes ont réprimé les manifestations syndicales pacifiques organisées pour dénoncer les salaires médiocres, l’inflation élevée, la corruption, le pillage des biens publics, les injustices endémiques et les violations des droits de la personne.

Le syndicat des employé(e)s des autobus de Téhéran, un partenaire du SCFP, et d’autres organismes syndicaux, ont rapporté que les manifestations nationales se sont poursuivies malgré une répression généralisée, des arrestations de plus en plus nombreuses et la mort de plusieurs manifestant(e)s résultant de l’intervention policière. Plus de 10 employé(e)s d’autobus qui faisaient la grève pour obtenir une augmentation de salaire ont été arrêtés ces derniers jours. Le syndicat des employé(e)s des autobus est affilié à la Fédération internationale des travailleurs des transports.

Reza Shahabi, un membre bien connu de l’exécutif syndical, et Hassan Saeidi, un membre du syndicat, ont été arrêtés lors de descentes des services de renseignement à leur domicile. Reza Shahabi a été arrêté à de nombreuses reprises et a passé des années en prison pour ses activités syndicales. Les services de renseignement ont également fait une descente au domicile de Davood Razavi, un autre membre de l’exécutif syndical, mais il était absent.

Le Conseil de coordination des associations professionnelles d’enseignant(e)s iraniens et l’Internationale de l’éducation rapporte aussi que des dizaines d’enseignant(e)s des écoles publiques ont été arrêtés et emprisonnés depuis le 1er mai. Certains ont même été soumis à des interrogatoires.

Le syndicat des employé(e)s des autobus de Téhéran condamne les arrestations et les accusations sans fondement et dénonce la désinformation que les services de renseignement propagent au sujet de ses membres et d’autres détenus.

Le SCFP appuie la demande du syndicat pour la libération immédiate et sans condition de l’ensemble des travailleuses et des travailleurs emprisonnés, des enseignant(e)s et des militant(e)s sociaux, y compris Reza Shahabi, Hassan Saeidi, Anisha Asadollahi, Reyhaneh Ansarinejad, Keyvan Mohtadi, ainsi que des enseignant(e)s détenus depuis le 1er mai, dont Rasoul Badaghi, Jafar Ebrahimi, Eskandar Lotfi, Mohammad Habibi, Mohsen Omrani, Shaban Mohammadi, Masoud Nikkhah, Mahmoud Malaki, Reza Amanifeste et Hadi Sadeghzadeh.

Ces arrestations et détentions constituent des violations de la liberté d’association, du droit d’organisation et de la liberté d’expression. Le SCFP exige également que l’on mette fin à la détention et au harcèlement en cours envers les personnes qui réclament pacifiquement la libération de leurs collègues.

Le SCFP appuie les demandes faites au gouvernement iranien par les syndicats et les fédérations syndicales:

  • abandon sans condition toutes les accusations contre les syndicalistes et les défenseur(e)s des droits de la personne emprisonnés.
  • respect et défense des droits des travailleuses et des travailleurs à la syndicalisation et à la liberté d’association et de parole, ainsi que du droit de tenir des rassemblements pacifiques, sans crainte d’intervention de l’État.
  • respect des droits et de la vie privée des membres de la famille des militant(e)s syndicaux emprisonnés et obligation d’assurer leur sécurité et leur bien-être.

Photo : Le Conseil de coordination des associations professionnelles d’enseignant(e)s iraniens.