Candace Rennick | Secrétaire-trésorière nationale
Rassembler les membres pour élever notre niveau de vie est l’une des choses les plus importantes que fait notre syndicat. Nous le faisons pour négocier avec les employeurs ou pour faire pression sur les gouvernements afin d’obtenir de meilleures protections sociales.
Les programmes gouvernementaux comme les régimes de retraite universels, les soins dentaires gratuits, l’assurance médicaments accessible et abordable, l’assurance emploi, les congés de maladie et les congés parentaux payés, sont essentiels à notre bien-être et à celui de nos proches. C’est pourquoi on les appelle parfois des salaires sociaux et les syndicats doivent se battre pour eux autant que pour une bonne rémunération.
Le SCFP milite depuis longtemps pour des programmes sociaux universels et des services publics complets. Cet effort revêt une importance renouvelée devant l’imminence d’une récession et des gouvernements qui parlent d’importantes réductions de dépenses.
Prenons, par exemple, les services éducatifs à la petite enfance, qui ont souffert de sous-financement chronique pendant des décennies, d’une pénurie de main-d’œuvre causée par une perception systémique et souvent sexiste de son personnel, et de conditions salariales et de travail peu reluisantes.
En 2021, nous avons fait une percée lorsque le gouvernement fédéral a accepté de bâtir un système pancanadien d’apprentissage et de garde des jeunes enfants. Il s’agit de la première nouvelle initiative sociale à grande échelle depuis l’assurance maladie. Elle aura de profondes répercussions pour tout le monde, pas seulement pour les parents.
Les mères qui ont accès à des services éducatifs à la petite enfance abordables peuvent participer pleinement au marché du travail et gagner plus d’argent. Cela rend les familles plus solides financièrement. Et des services à la petite enfance de qualité offrent à tous les enfants, surtout aux plus vulnérables, des opportunités d’apprentissage équitables.
De plus, les services éducatifs à la petite enfance présentent des avantages économiques considérables. Le coût des services éducatifs universels pour l’État est plus que remboursé par les recettes fiscales plus élevées qui accompagnent l’augmentation du nombre de personnes qui travaillent.
Une étude économique conclut qu’un programme universel de services de garde éducatifs à l’enfance créerait plus de 200 000 emplois dans ce secteur et 80 000 autres dans les secteurs qui l’approvisionnent. L’étude estime que jusqu’à 725 000 Canadiennes intégreraient le marché du travail. Cela représente une création d’emplois massive dans toutes les collectivités canadiennes. Ce programme ferait aussi augmenter le PIB annuel et les recettes de l’État, ce qui aiderait à combattre la récession qui se dessine en raison des hausses de taux d’intérêt et des compressions financières.
Bien sûr, promettre un programme de services éducatifs à la petite enfance, c’est une chose. Le bâtir correctement, de manière à augmenter le salaire des personnes qui y travaillent, en est une autre.
En 50 ans à plaider pour de bons services éducatifs à la petite enfance, nous avons appris ce qu’il faut faire pour obtenir de meilleurs programmes sociaux. Nous devons consacrer des ressources à ce défi. Nous devons renforcer le soutien des membres comme nous le faisons lorsque nous négocions un contrat. Nous devons convaincre les sceptiques. Nous devons mobiliser toute la puissance de notre syndicat, en travaillant main dans la main avec les autres qui désirent un changement.
Nous avons démontré à maintes reprises que notre mouvement syndical est fort lorsqu’on s’en prend à nos droits. Nous nous défendrons les uns les autres, comme une grande famille. Et après chaque victoire, nous continuerons à nous battre pour que personne ne nous enlève les précieux gains que nous avons réalisés.