Quelques questions pour le ministre de l’Éducation de l’Ontario, Stephen Lecce, qui se prépare à éviter encore les élèves, le personnel et les écoles cette annéeLe meilleur ministre de Doug Ford en ce qui a trait aux égoportraits et à l’interprétation biaisée des faits, celui de l’Éducation, a annoncé sa première séance photo de l’année scolaire 2023-2024. Le personnel scolaire de première ligne en profite pour lui proposer un petit examen : huit questions auxquelles les travailleuses, les travailleurs et l’ensemble de la population ontarienne attendent des réponses claires.

« Stephen Lecce va devoir répondre à ces questions s’il veut prouver qu’il comprend bien son portefeuille, l’actualité, les principes constitutionnels et la réalité des élèves et du personnel dans les écoles financées par son ministère », déclare Laura Walton, présidente du Conseil des syndicats des conseils scolaires de l’Ontario (CSCSO) du SCFP.

Question 1 : Qu’est-ce qui est le moins élevé ?

  1. l’inflation depuis 2018, date à laquelle le gouvernement Ford est arrivé au pouvoir;
  2. ou l’augmentation du financement par élève du gouvernement de l’Ontario au cours de la même période ?

Réponses :

Rapport de recherche du CCPA : « En tenant compte de l’inflation, les conseils scolaires recevront en moyenne 1 200 $ de moins par élève au cours de l’année scolaire 2023-2024 que ce qu’ils ont reçu en 2018-2019. Le graphique ci-dessous montre que le financement a diminué au cours de la première année du gouvernement Ford, puis a augmenté entre 2019-2020 et 2020-2021 en raison d’une enveloppe ponctuelle en lien avec la pandémie. Mais cet argent s’est presque tout évaporé et le financement diminue fortement. »

https://monitormag.ca/articles/inflation-adjusted-school-funding-is-down-1-200-per-student-since-the-ford-government-came-to-power/

Vidéo de la porte-parole de l’opposition officielle : « L’IPC a augmenté de 17,3 % depuis 2018. […] Savez-vous de combien le financement par élève a augmenté depuis 2018 ? […] 6,8 %. […] C’est nettement moins que le taux annuel d’inflation. »

https://twitter.com/ChandraPasma/status/1668984043436736512

Question 2 : Votre gouvernement et vous ne semblez pas comprendre ni l’effet de l’inflation sur la valeur d’un dollar au fil du temps ni les coupes de services que doivent faire les conseils scolaires quand vous n’augmenter pas le financement au rythme de la hausse des dépenses. Pourtant, vous croyez qu’on devrait rendre la littératie financière obligatoire pour les élèves. Pourquoi ?

Question 3 : Dans un rapport accablant, la vérificatrice générale a mis au jour de la collusion entre le ministre du Logement (et votre collègue au Cabinet) Steve Clark et des promoteurs milliardaires. Allez-vous réclamer la démission de M. Clark ?

Question 4 : Si vous avez répondu non (ou si vous n’avez pas donné de réponse claire) à la question 3, quand demanderez-vous au ministre Clark de démissionner, en guise de preuve de responsabilité ministérielle et d’effort minimum pour restaurer la confiance de la population dans la capacité de votre gouvernement à gouverner dans l’intérêt public ?

Question 5 : Si, lors du prochain remaniement ministériel, vous êtes nommé ministre du Logement, rétablirez-vous les frontières de la ceinture verte afin d’y ramener les parcelles de terrain offertes en cadeau l’an dernier à des promoteurs immobiliers favorables aux conservateurs ?

Question 6 : Le projet de loi 98, devenu loi en juin, vous permet, entre autres pouvoirs, d’obliger les conseils scolaires à vendre des bâtiments et des propriétés scolaires sans réelle mesure de contrôle. Quels terrains scolaires envisagez-vous de vendre à des promoteurs ?

Question 7 : À quand remonte la dernière journée que vous avez passée dans une classe ou une école publique à observer une travailleuse ou un travailleur scolaire de première ligne (aide-enseignant[e], éducateur ou éducatrice de la petite enfance, concierge, secrétaire, etc.) ?

Question 8 : Si une travailleuse ou un travailleur scolaire de première ligne vous invite à le suivre une journée entière au travail, cette année scolaire, pour découvrir la réalité des élèves et du personnel dans une école ontarienne, accepterez-vous ?

Le Conseil des syndicats des conseils scolaires de l’Ontario (CSCSO) réunit 55 000 membres du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP) qui travaillent dans les systèmes scolaires public, catholique, anglophone et francophone de la plus grande province du Canada. Les membres du CSCSO sont aides-enseignant(e)s, éducatrices et éducateurs de la petite enfance, employé(e)s de bibliothèque scolaire, intervenant(e)s auprès des enfants et des jeunes, adjointes administratives et adjoints administratifs, secrétaires, concierges, gens de métier, monitrices et moniteurs, travailleuses et travailleurs des services d’alimentation, technologues audiovisuels, informaticien(ne)s, surveillant(e)s de la sécurité scolaire, préposé(e)s de cafétéria, travailleuses et travailleurs sociaux, etc.