Les recommandations découlant de l’examen du cas Northwood n’offrent pas de solutions immédiates aux problèmes de recrutement et de rétention dans le secteur des soins de longue durée, estime la présidente du SCFP-Nouvelle-Écosse, Nan McFadgen. « Nous n’avons pas le temps d’élaborer une “vision pour l’avenir”. Le gouvernement doit agir tout de suite. Nous avons absolument besoin de plus de personnel soignant et de plus de personnel d’entretien ménager, de buanderie, de loisirs et d’alimentation. Ces employés sont tous essentiels au maintien de la santé et de la sécurité dans un établissement de soins de longue durée, mais ils sont sous-valorisés par le gouvernement libéral. »

« Le ministre ne peut pas se contenter de formuler quelques vagues commentaires sur les possibilités et les délais, ajoute-t-elle. Nous avons besoin d’un engagement à augmenter le nombre d’heures allouées pour faire le travail et à embaucher plus de personnel dès maintenant. »

« Les recommandations sont muettes sur une augmentation salariale bien méritée pour le personnel de soins de longue durée. Pourtant, cette mesure permettrait à bon nombre de travailleurs d’arrêter de cumuler plusieurs emplois pour se consacrer à un seul établissement. »

« De plus, le projet pilote qui consistait à embaucher des “aides-soignants” n’a pas aidé la situation. Ces postes sont souvent occupés par des personnes qui n’ont aucune formation concrète. Cette pseudo-solution ne saurait se substituer à l’embauche d’aides-soignants en bonne et due forme. Pour assurer la sécurité des installations, on a besoin de personnel qualifié. »

« Le ministre minimise le fait que la pénurie de main-d’œuvre dans le secteur existait avant la pandémie; elle ne résulte pas de celle-ci. C’est comme si les libéraux voulaient réécrire leur propre histoire. »

« Depuis son arrivée au pouvoir en 2013, le gouvernement libéral n’a ajouté aucun lit en soins de longue durée; la plupart des employés n’ont pas reçu d’augmentation de salaire significative. Si le secteur des soins de longue durée de la Nouvelle-Écosse était dans cette position précaire, mal préparé à la pandémie de COVID-19, c’est en grande partie à cause des décisions du gouvernement actuel. C’est l’héritage de McNeil. »

« Le fait de ne pas publier le rapport intégral ne va pas dans le sens de l’intérêt public. Seules la vérité et l’ouverture peuvent mener à des décisions politiques fortes et à de meilleurs résultats. Il est alarmant de constater qu’en vertu de la Loi sur la protection des informations en vue d’en améliorer la qualité [Quality Improvement Information Protection Act], les experts qui effectuent des examens ne sont autorisés à divulguer que les détails de leurs enquêtes qui reçoivent l’approbation des politiciens, d’autant plus que leurs recommandations ne sont pas contraignantes. »

« Le ministre Delorey a parlé de recommandations qui nécessiteront des modifications législatives pour “verrouiller en place” les meilleurs modèles. Le gouvernement libéral est-il prêt à “verrouiller en place” un ratio minimum de 4,1 heures de soins directs par résident et par jour ? »

« Le ministre mâchait ses mots lorsqu’il a déclaré qu’il faudra peut-être du temps pour rédiger les textes législatifs nécessaires à la mise en œuvre de certaines des recommandations. Je suis sûre que les libéraux pourraient faire adopter le projet de loi rapidement, s’ils sont aussi motivés dans ce dossier qu’ils l’étaient lorsqu’ils ont fait adopter à toute vitesse une loi visant à geler les salaires de dizaines de milliers de Néo-Écossais, dont les travailleurs en soins de longue durée. »