« On peut décrire l’affirmation “le gouvernement Ball veut connaître les attentes de la population envers son budget” comme un fait alternatif », raille le président du SCFP-Terre-Neuve-et-Labrador, Wayne Lucas.

« Ces jours-ci, on constate, en politique, une tendance à utiliser des faits alternatifs pour promouvoir son programme caché, poursuit-il. Or, et c’est un fait alternatif : les consultations dans le cadre de l’examen des bibliothèques provinciales ont permis au citoyen d’avoir son mot à dire dans l’avenir de nos bibliothèques. »

« Aura-t-on droit à une répétition du déroulement des consultations sur les bibliothèques ? demande-t-il. Parce que c’est à cela que ressemblent ces consultations budgétaires : une grande représentation théâtrale sans valeur concrète. »

En effet, certains signes laissent croire au simulacre. Premièrement, alors que le tiers de la population de la province se situe dans la péninsule d’Avalon, on n’y tiendra que deux séances de deux heures : une à St. John’s le 2 février, l’autre à Harbour Grace le 9.

Deuxièmement, on a annoncé le processus de consultation uniquement par l’entremise d’un communiqué dissimulé sur le site Internet du gouvernement, une semaine à peine avant les séances.

En outre, on y posera quatre questions « principales » qui seront formulées, à n’en pas douter, de sorte d’empêcher les participants d’aborder les enjeux qui importent réellement à leurs yeux.

« Si la ministre Bennett souhaitait réellement “travailler plus intelligemment et fournir les services avec plus d’efficacité”, souligne M. Lucas, elle prendrait le temps d’écouter les citoyens qui comptent sur ces services et les travailleurs qui leur fournissent. »

« C’est un simulacre de processus de consultation auquel participeront uniquement des groupes d’intérêt choisis et peut-être quelques centaines de personnes, conclut-il. Nous réclamons des consultations budgétaires qui permettent à un nombre beaucoup plus grand de Terre-Neuviens et de Labradoriens d’influencer le contenu du budget. »