Colleen Butler | Employée du SCFP
En mars 2021, le Conseil exécutif national (CEN) du SCFP mettait sur pied le Groupe de travail national pour un milieu syndical sécuritaire (GTNMSS), en réponse à des inconduites graves au sein de notre syndicat. Ce groupe de travail est composé des femmes membres du CEN.
Depuis la publication de son premier rapport d’étape, au printemps dernier, le GTNMSS a poursuivi ses travaux visant à transformer la façon dont le SCFP aborde la violence sexuelle et sexiste et les autres formes de harcèlement et de discrimination dans le milieu syndical.
Le rapport d’étape s’appuyait sur les résultats de sondages auprès des membres, de groupes de discussion et de sessions d’écoute. Il concluait qu’il y a des membres du SCFP qui ne participent pas au sein du syndicat parce qu’ils ne s’y sentent pas en sécurité.
« Ce que nous avons entendu, c’est que les membres — en particulier les femmes et en particulier les membres de groupes en quête d’équité — ressentent et subissent du harcèlement et de la discrimination au SCFP », explique Karen Ranalletta, vice-présidente régionale du SCFP pour la Colombie-Britannique et le Yukon et membre du groupe de travail. « Pour beaucoup d’entre nous, ce n’était pas une surprise. Mais c’était quand même accablant. Et culturellement, dans notre syndicat, nous ne parlons pas tant de ça. Il faut que ça change. »
« Lorsque nos membres les plus touchés par la discrimination approchent leurs consœurs, confrères et ami(e)s au syndicat et ont besoin de soutien et de solutions, nous devons nous mobiliser et réagir », ajoute Gina McKay, vice-présidente régionale du SCFP pour le Manitoba et membre du groupe de travail. « C’est ainsi que nous bâtirons un mouvement qui unit les membres du SCFP à travers le pays. »
Afin de créer ce changement de culture, le rapport a identifié plusieurs étapes pour prévenir et répondre à la violence, au harcèlement et à la discrimination au SCFP. Ces étapes incluent des changements aux formations, l’ajout d’une formation sur l’intervention des témoins et la lutte contre l’oppression, et l’examen des processus de plainte, de la procédure régissant les procès et du programme d’ombudspersonne du SCFP, entre autres.
Le groupe de travail a commencé à déployer ces initiatives aux événements du SCFP tenus cet automne et a présenté une table ronde à la conférence du Conseil national des secteurs à Ottawa, en octobre, pour informer les membres de son travail. Les personnes déléguées à la conférence ont aussi participé à une formation sur l’intervention des témoins qui faisait partie du plan pour un milieu syndical sécuritaire. La séance, dirigée par le Service de l’éducation syndicale du SCFP, a enseigné aux membres comment repérer les comportements harcelants et se sentir capables d’intervenir pour y mettre fin.
Puis, à la Réunion des comités de novembre, à Vancouver, le travail pour un milieu syndical sécuritaire s’est poursuivi, offrant aux participant(e)s une formation sur les pratiques de justice réparatrice. Les membres des comités nationaux ont appris l’utilité des processus réparateurs pour renforcer les capacités d’action syndicale, en plus de parfaire leurs compétences en écoute réflexive. Le GTNMSS cherche maintenant des façons d’intégrer les pratiques réparatrices et la médiation aux processus de règlement des plaintes du SCFP.
Avec l’intensification des attaques de la droite contre le mouvement syndical, l’ensemble des membres du SCFP doivent se sentir en sécurité, bienvenus et aptes à participer au travail du syndicat. Comme le souligne la secrétaire-trésorière nationale et coprésidente du groupe de travail, Candace Rennick, chaque membre du SCFP a un rôle à jouer pour que cela se produise : « Changer notre culture, rendre notre syndicat sécuritaire pour tout le monde, c’est une responsabilité collective. Nous devons tous et toutes y travailler. Nous sommes un syndicat progressiste et fort. Mais nous pouvons faire mieux. »
Le GTNMSS encourage tous les membres du SCFP à se renseigner et à agir contre la violence et le harcèlement dans le milieu syndical. Le groupe de travail invite aussi les sections locales à participer aux projets pilotes pour un milieu syndical sécuritaire qui seront lancés sous peu.