Selon un nouveau rapport de recherche du SCFP, l’emploi se précarise de plus en plus dans le secteur universitaire de la Colombie-Britannique. Rédigée en janvier par Edward Kroc, un membre du SCFP, cette étude s’appuie sur des données obtenues de six sections locales SCFP réparties dans trois institutions : l’Université Simon Fraser, l’Université de la Colombie-Britannique et l’Université de Victoria.
La précarité d’emploi est le contraire de la sécurité d’emploi. Elle est associée à des horaires de travail imprévisibles et une faible garantie d’un revenu stable. Les personnes dans cette précarité doivent organiser leur vie autour de cette incertitude, ce qui est une source de stress.
Le travail temporaire et à temps partiel est répandu parmi le personnel enseignant du secteur universitaire, surtout parce que les assistants à l’enseignement sont aussi des étudiants. Cependant, ce type de travail n’est plus confiné aux sections enseignantes.
Le rapport explique que la proportion et le nombre absolu de postes à plein temps ont diminué au fil du temps, tandis que les postes à temps partiel et occasionnels augmentent.
La surutilisation des postes occasionnels
Selon les conventions collectives universitaires du SCFP, les postes occasionnels doivent servir à compléter, au besoin, la main-d’œuvre constante et saisonnière. Ceux-ci ne requièrent pas d’affichage et durent moins de trois mois. Or, dans les faits, leur utilisation dépasse ce cadre restreint. Cette surutilisation est préoccupante, puisque les travailleurs occasionnels sont rarement capables d’accumuler de l’ancienneté, leurs avantages sociaux sont limités et ils sont mal protégés contre le congédiement arbitraire.
Un gros segment de l’effectif du SCFP occupe un poste occasionnel. Par exemple, il représente 25 pour cent des cols bleus de la section locale 917 (Université de Victoria). De cette proportion, un nombre croissant se trouve en situation « excessive ». Par exemple, 17 pour cent des cols blancs de la section locale 2950 (Université de Colombie-Britannique) occupent un poste occasionnel depuis plus de trois mois, avec plus de 75 heures par mois.
Il est fréquent de voir des employés à temps partiel accepter un poste occasionnel représentant quelques heures de plus, ce qui évite à l’employeur de créer de nouveaux postes à temps partiel. Certains services, comme la garderie et la bibliothèque de l’Université de Victoria, emploient des occasionnels à longueur d’année. La fréquence et la durée des mandats occasionnels montrent qu’on pourrait les remplacer par des postes permanents à temps partiel, mais l’employeur aurait alors plus d’obligations envers son employé.
Collecte et suivi des données
Il est difficile d’obtenir un portrait d’ensemble de la surutilisation des postes occasionnels. Pour ce faire, il faudrait pouvoir recueillir des données et les analyser. Idéalement, la convention collective des sections locales nous donnerait accès à un état triennal de la situation de l’effectif, avec classe d’emploi (régulier, temporaire et occasionnel), poste, service ayant embauché et nombre d’heures. Le SCFP peut préparer des outils pour les sections locales qui souhaitent suivre et analyser le recours aux postes occasionnels. En saisissant mieux comment l’employeur utilise ces postes, la section locale pourra tenter de renforcer sa convention collective en conséquence.