Après huit ans sans augmentation de salaire, les 230 employées et employés de soutien de la division scolaire Buffalo Trail viennent de ratifier un contrat qui prévoit des augmentations bien supérieures au « mandat » du gouvernement provincial de 2,75 % sur trois ans.
Ces membres du Syndicat canadien de la fonction publique ont obtenu des « ajustements au marché » de 3 $ l’heure pour presque tout le monde, ainsi que des augmentations salariales qui avoisinent 6 % la deuxième année du contrat. De nombreux membres verront leur salaire augmenter de plus de 20 % sur la durée de la convention collective, voire de 25 % dans certains cas.
Les membres du SCFP ont voté en faveur de l’entente de principe à 85 %.
L’employée Joyce Baker a rendu hommage aux membres, qui se sont exprimés haut et fort lorsque la division scolaire a tenté de négocier une entente moins généreuse.
« Nos membres ont porté du mauve pour protester contre la misère des salaires. Ils et elles nous ont dit clairement qu’il était hors de question d’accepter le mandat de l’UCP, raconte-t-elle. Leur travail et leur détermination en disaient long; la division scolaire n’a pas eu le choix de les écouter. »
Selon le président du SCFP-Alberta, Rory Gill, son syndicat est confronté à des luttes similaires dans près de 30 autres districts scolaires. Il explique que la main-d’œuvre scolaire en a marre des salaires de misère, en ajoutant qu’il voit ce règlement comme un signe avant-coureur.
« En ripostant, on peut obtenir une bonne convention collective, dit-il. Même devant un gouvernement qui veut plafonner les augmentations de salaire en dessous de l’inflation, on peut gagner. On vient tout juste de le prouver. »
M. Gill précise qu’en Alberta, une travailleuse ou un travailleur scolaire gagne en moyenne 34 300 dollars par année. C’est encore moins pour les aides-enseignant(e)s : 26 388 $ par année, soit environ 20,58 $ l’heure. À cause de l’inflation, ce salaire vient de tomber tout juste en dessous du seuil de la pauvreté, qui est de 26 550 $ en Alberta.
L’Alberta affiche le plus bas financement par élève au Canada. Elle a aussi le plus grand nombre d’élèves par enseignant ou enseignante au pays.