Sarah Ryan et Karin Jordan | SCFP

La « nouvelle » approche du gouvernement libéral pour financer les infrastructures publiques n’a en fait rien de nouveau. Les libéraux misent tout simplement sur la privatisation. La Banque de l’infrastructure du Canada (BIC) misera sur le financement privé, consenti à fort taux, pour construire ou réparer nos systèmes d’eau et d’eaux usées, nos réseaux de transport en commun, nos routes et nos réseaux électriques. Il s’agit de domaines où les membres du SCFP sont bien présents.

La BIC accordera aux entreprises et aux prêteurs privés un contrôle sans précédent sur nos infrastructures publiques. Les libéraux ont inséré les dispositions créant cette banque dans leur projet de loi omnibus sur le budget. La BIC devrait commencer ses activités vers la fin de 2017.

La banque de la privatisation

La banque concentre ses efforts sur les infrastructures qui peuvent générer des revenus pour les investisseurs privés. Cette volonté de favoriser le profit privé par la privatisation des infrastructures publiques va faire augmenter les tarifs et les péages qui sont imposés aux usagers. De plus, puisque le fédéral va payer plus cher pour ces infrastructures construites par le privé, il restera moins d’argent pour nos autres besoins en matière d’infrastructures.

Nos installations publiques risquent d’être privatisées par l’entremise de partenariats public-privé (PPP). Dans bien des cas, l’entreprise privée qui participe à un PPP reçoit un contrat de 30 ans pour le financement, l’entretien et l’exploitation. Le gouvernement fédéral pourrait même vendre nos ports et nos aéroports au privé, en tout ou en partie.

Les travailleurs vont payer le prix de cette privatisation. Cela exerce une pression à la baisse sur les salaires, les avantages sociaux et les conditions de travail de tous ceux qui travaillent dans les secteurs ciblés par la BIC, les syndiqués du SCFP y compris. Pour augmenter ses profits grâce aux infrastructures publiques, le privé n’hésitera pas à recourir à la sous-traitance et à favoriser la précarité d’emploi.

Se défendre contre la privatisation

Les sections locales peuvent se protéger contre cette nouvelle menace de privatisation. Voici trois mesures à prendre :

1.      Renforcer votre convention collective :

Utilisez votre convention collective pour protéger vos membres contre la privatisation. Certaines sections locales du SCFP ont négocié une clause exigeant que le syndicat soit avisé, informé et consulté à propos des volontés de privatisation. Certaines ont une clause qui empêche la sous-traitance. D’autres sections locales réussissent à rapatrier des services à l’interne. Pour en savoir plus, consultez le document Notre meilleur moyen de défense.

2.      Détecter les signes annonçant la privatisation :

Gardez votre employeur à l’œil. Parlez régulièrement avec les superviseurs, les directeurs et les politiciens locaux. Trouvez des bénévoles qui assisteront à toutes les assemblées publiques de l’employeur. Portez attention aux déclarations des directeurs et des politiciens dans les médias et lors des événements publics. Dans le secteur municipal, vos membres devraient parler de la Banque de l’infrastructure du Canada à leur maire et à leurs conseillers municipaux. Identifiez les entrepreneurs déjà présents dans votre milieu de travail et déterminez les autres tâches dont ils pourraient s’occuper.

3.      Prendre connaissance des faits :

Le SCFP a produit du matériel pour aider ses membres, la population et les décideurs à comprendre pourquoi l’offre publique de services est plus avantageuse que l’offre privée. Consultez les ressources suivantes :

Pour plus d’information, communiquez avec votre conseiller syndical ou visitez le scfp.ca/privatisation.