Le gouvernement fédéral doit redevenir un véritable partenaire dans l’éducation postsecondaire.
Pourquoi est-ce important ?
- Une éducation postsecondaire accessible, de haute qualité et financée par l’État contribue à faire en sorte que les citoyens s’impliquent, qu’ils soient bien informés et qu’ils aient les compétences requises pour participer à une économie en mutation.
- Elle contribue aussi à aplanir les disparités socioéconomiques et au développement économique, culturel et intellectuel de notre pays.
- Or, le sous-financement chronique du gouvernement provoque une crise : l’éducation postsecondaire est en voie de se transformer d’un bien public à un avantage privé dont bénéficient les riches.
- Les postes de professeurs et d’employés se précarisent, mettant en péril la qualité de l’éducation.
- Le contrôle de l’enseignement supérieur et de la recherche par l’entreprise privée s’accentue, menaçant la liberté universitaire.
- Les conséquences pour notre société et notre économie sont graves. Les étudiants accablés de dettes et les travailleurs qui ont des contrats à court terme et un salaire peu élevé ont de la difficulté à participer pleinement à la vie collective.
Les politiques actuelles ne suffisent pas
- Les transferts fédéraux pour l’éducation postsecondaire sont maintenant près de 40 pour cent moins élevés par étudiant qu’il y a vingt-cinq ans.
- Il y a trente ans, les universités recevaient plus de 80 pour cent de leur budget d’exploitation de l’État. Aujourd’hui, ce financement atteint à peine 50 pour cent.
- Depuis 1990, les frais de scolarité dans les universités canadiennes ont augmenté de trois fois le taux d’inflation.
- Depuis 1990, la dette moyenne de l’étudiant a augmenté de 40 pour cent, alors que le salaire réel moyen a stagné.
- Au Canada, depuis dix ans, plus de la moitié des membres du corps professoral sont contractuels (des chargés de cours).
Que faut-il faire ?
- Adopter une loi sur l’éducation postsecondaire assortie de conditions claires et d’un financement encadré par des mesures de responsabilisation comprenant :
- le respect de la liberté universitaire;
- des normes d’emploi équitables, avec des limites strictes dans le recours aux contractuels et à la sous-traitance;
- des restrictions sur le financement, les autres dons et les contrats provenant du secteur privé, dans le but de limiter le contrôle des entreprises sur les décisions prises par les universités;
- un rapport périodique sur le ratio entre professeurs à plein temps et étudiants, le ratio entre cadres supérieurs et étudiants, le recours aux contractuels, les places réservées aux populations traditionnellement mal desservies, les frais de scolarité et l’endettement étudiant.
- Un paiement de transfert du fédéral dédié à l’éducation postsecondaire, avec une augmentation du financement fédéral d’au moins 40 pour cent, pour revenir au niveau de financement par étudiant de 1993.
- Le gouvernement fédéral doit œuvrer avec les provinces pour réduire et éventuellement éliminer les frais de scolarité dans l’enseignement postsecondaire.