L’annonce du gouvernement conservateur de l’Ontario concernant le financement de l’enseignement postsecondaire est un théâtre politique et rien de plus, affirment les représentant(e)s du SCFP des travailleuses et travailleurs universitaires de l’Ontario.

« Le financement annoncé est inférieur aux compressions budgétaires que les conservateurs ont déjà imposées aux universités et ne changera rien au fait que l’Ontario se situe au dernier rang en matière de financement par étudiant(e) parmi toutes les autres provinces du Canada », a déclaré David Simao, président du comité du SCFP représentant les travailleuses et travailleurs universitaires.

Lundi, les conservateurs du gouvernement Ford ont annoncé qu’ils octroieraient 1,3 milliard de dollars sur trois ans aux universités et aux collèges de la province. En revanche, pour augmenter le financement par étudiant(e) au niveau de la moyenne canadienne uniquement dans les universités, et non dans l’ensemble du secteur de l’enseignement postsecondaire, il faudrait 2,53 milliards de dollars dès la première année.

« Après avoir accentué la crise du financement dans les établissements postsecondaires en effectuant des compressions, les conservateurs essaient maintenant de donner l’impression de faire quelque chose pour aider. De toute évidence, ce n’est que du théâtre politique. Non seulement cette annonce n’augmente pas le financement par étudiant(e), mais elle présente un fonds temporaire alloué en fonction de la capacité des établissements à surmonter un certain nombre d’obstacles, notamment à faire preuve de “gains de productivité”, et non en fonction d’une augmentation égale ou permanente du financement de base. Cette annonce ne réglera rien au vrai problème », a déclaré Fred Hahn, président du SCFP-Ontario.

Dans les sommes annoncées, seulement 903 millions de dollars sur trois ans sont consacrés à la viabilité financière, ce qui représente une moyenne de 301 millions de dollars par année. Pour mettre les choses en contexte, on estime que le gouvernement Ford dépensera 300 millions de dollars pour construire un seul stationnement pour le nouveau projet de spa à la Place de l’Ontario. Le financement, réparti entre 48 universités et collèges publics (et la province n’exclut pas non plus les écoles à but lucratif), ne représente qu’une petite somme pour chaque établissement.

La province affirme également qu’elle consacrera 167,4 millions de dollars sur trois ans aux réparations et à l’équipement. Le comité d’examen mandaté par le gouvernement lui-même a évalué les coûts d’entretien différé du secteur à 6,4 milliards de dollars.

De plus, le gouvernement impose des restrictions au financement, de sorte que seuls les établissements qui répondent à une demande non dévoilée de « gains de productivité » recevront du financement.

« Les travailleuses et travailleurs universitaires sont déjà à bout de souffle. Même le comité d’examen choisi par le gouvernement a rapporté que les restrictions salariales ont été plus sévères dans l’enseignement postsecondaire que dans d’autres secteurs, a déclaré David Simao. Les travailleuses et travailleurs doivent se nourrir. On doit loger notre famille. On a besoin de solutions, pas de jeux politiques. »

Le SCFP représente plus de 30 000 travailleuses et travailleurs dans 17 universités de l’Ontario, notamment des enseignant(e)s et des chercheur(se)s, des gens de métier, des concierges, des préposé(e)s à l’entretien des terrains et des employé(e)s des services alimentaires.