Les services paramédicaux en Ontario sont soumis à de fortes pressions. La demande des services d’ambulance terrestre est en augmentation, et il y a de plus en plus de retards causés par l’impossibilité de transférer les patients dans les hôpitaux. Par conséquent, trop souvent, les services d’ambulance en Ontario sont dangereusement compromis, ce qui met la santé et la sécurité des Ontariennes et Ontariens à risque. En raison de contraintes de financement, les municipalités n’ont pas réagi en augmentant le nombre d’heures des services d’ambulance. On demande plutôt aux travailleuses et travailleurs de ne pas prendre leurs pauses et d’augmenter leurs heures supplémentaires afin de fournir les services désespérément nécessaires.

En 2019, le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP) a soumis des demandes en vertu de la Loi sur l’accès à l’information municipale et la protection de la vie privée aux 22 administrations locales, municipalités ou régions où des ambulanciers sont représentés par le SCFP. Nous avons aussi présenté une demande d’accès à l’information au ministère de la Santé et des Soins de longue durée, et avons examiné les données publiques du ministère et de l’Association des chefs paramédicaux de l’Ontario.

Les statistiques qui en découlent soulèvent de très importantes préoccupations. Le volume total des appels d’urgence en Ontario est en hausse, et le taux de croissance le plus élevé dans la catégorie des appels est celui des interventions les plus urgentes. Le nombre de demandes de services d’entraide entre les organismes d’aide est aussi en augmentation. Le nombre d’heures prévu pour les services d’ambulance ne suit pas le rythme de l’augmentation du volume des appels.

Les ambulanciers sont eux aussi confrontés à des retards croissants lorsque vient le temps de transférer les patients aux soins des hôpitaux. Le nombre d’incidents de retard du débarquement des patients et la période d’attente pour les ambulances sont en augmentation.

Par conséquent, il arrive beaucoup trop souvent que très peu d’ambulances - ou même aucune - ne soient disponibles dans une région pour répondre aux appels d’urgence.

La double pression du volume croissant des appels et des délais du débarquement des patients a aussi des répercussions importantes sur la charge de travail des ambulanciers. Le nombre d’heures supplémentaires exigé des ambulanciers augmente chaque année. De plus, on exige de plus en plus souvent des ambulanciers qu’ils ne prennent pas de pauses.

Les ambulanciers continuent de faire un travail exceptionnel en fournissant des soins aux Ontariens dans des circonstances difficiles, mais il est clair que cette situation a d’importantes répercussions. Près de 2700 demandes de prestations pour maladies ou blessures au travail sont présentées chaque année, et le coût des demandes à la Commission de la sécurité professionnelle et de l’assurance contre les accidents du travail a monté en flèche.

Il est temps que le gouvernement de l’Ontario et les gouvernements municipaux prennent cette crise au sérieux et prennent des mesures immédiates pour veiller à ce que les services médicaux d’urgence soient offerts aux personnes qui en ont besoin, sans pousser nos ambulanciers à tomber malades ou à se blesser en raison du surmenage. Nous recommandons quatre mesures :

  1. Le gouvernement provincial devrait augmenter le financement des services médicaux d’urgence.
  2. Le gouvernement provincial devrait augmenter le financement des hôpitaux et des programmes de santé publique.
  3. Les gouvernements municipaux devraient adopter une approche stratégique pour planifier les services médicaux d’urgence.
  4. Le gouvernement provincial devrait obliger les municipalités à recueillir et à fournir régulièrement des renseignements sur les services médicaux d’urgence.