Après près de deux ans de négociation, les membres du SCFP 2936.02 et 2936.03, qui œuvrent tous et toutes dans les services aux personnes ayant une déficience intellectuelle chez Intégration communautaire Oshawa Clarington (ICOC), ont rejeté une entente de principe.
Les négociations portaient sur un rattrapage salarial comparativement aux autres organismes d’intégration communautaire de la région, la fin de la sous-traitance qui permet à des gens de l’extérieur de gagner beaucoup plus que nos membres, et l’élimination des obstacles à l’avancement professionnel qui maintiennent des personnes hautement qualifiées et expérimentées dans des postes à temps partiel. L’entente de principe ne répondait guère à ces préoccupations.
« Notre lieu de travail n’arrive pas à retenir son personnel et on sait pourquoi : la direction n’apprécie pas notre travail », explique Angela Muir, travailleuse des services aux personnes ayant une déficience intellectuelle et présidente d’unité. « La directrice générale s’est accordé une augmentation de 11 % au cours des deux dernières années, mais elle nous a offert des miettes. Pourtant, d’autres employeurs offrent un meilleur salaire de départ aux personnes expérimentées. »
ICOC vit un exode de sa main-d’œuvre ces derniers temps. Les gens sont attirés par d’autres organismes qui offrent un salaire plus élevé et un poste à temps plein, sans même exiger un diplôme. En revanche, ICOC, qui peine à recruter suffisamment de personnel à temps plein, applique des politiques qui coincent dans des postes précaires des personnes sans diplôme qui comptent des dizaines d’années d’expérience.
« Notre organisme préfère se tourner vers du personnel d’agences de placement, des gens qui ne sont pas formés à nos normes et qui ne peuvent pas administrer de médicaments, au lieu d’accorder la sécurité d’un emploi à temps plein à nos employé(e)s chevronné(e)s mais non diplômé(e)s », ajoute Dianna Daly, elle aussi travailleuse des services aux personnes ayant une déficience intellectuelle et présidente d’unité. « Nos membres à temps partiel travaillent 80 heures par semaine et sont obligés de rester pour couvrir les quarts de travail non pourvus, sans horaires prévisibles et avec des avantages sociaux moindres. Cette pratique doit cesser. »
La pratique consistant à désavantager les personnes non diplômées n’est pas courante dans la province. D’autres organismes reconnaissent l’étendue de l’expérience comme équivalente à un diplôme. « On nous dit, essentiellement, qu’il est impossible de progresser dans sa carrière sans une feuille de papier, même si on a des dizaines d’années d’expérience, s’indigne Mme Daly. Nous avons des mères célibataires qui occupent deux ou trois emplois, mais qui ont fait leurs preuves chez nous. Quand auraient-elles le temps de retourner à l’école ? Notre organisme dresse des obstacles au lieu de renforcer ses effectifs. »
Ce rejet intervient quelques semaines seulement après un vote de grève quasi unanime. Les unités de négociation et l’employeur se reverront le 12 décembre pour une séance de conciliation.