Certaines provinces autorisent les cliniques de collecte de plasma sanguin à but lucratif. Elles ont tort.

Le saviez-vous ?

  • Dans les années 1980, 30 000 Canadiens ont contracté le VIH-sida et l’hépatite C à cause de produits sanguins contaminés. C’est la pire crise évitable de santé publique dans l’histoire du Canada.
  • Partout dans le monde, on voit le don de sang non rémunéré comme la source de sang la plus sûre.
  • Après le scandale du sang contaminé, la Commission Krever a conclu que le sang est une ressource publique dont il ne faut pas tirer profit et pour laquelle il ne faut pas payer les donneurs.
  • Le plasma est devenu le premier matériau humain à se vendre au Canada. Les cliniques à but lucratif veulent vendre notre plasma aux Américains.
  • La Société canadienne du sang, un organisme sans but lucratif, veut ouvrir des dizaines de lieux de collecte de plasma pour permettre au Canada de devenir autosuffisant en produits sanguins. Les cliniques à but lucratif comme Canadian Plasma Resources menacent ce projet.
  • Le fédéral et les provinces ne s’entendent pas sur le don de plasma rémunéré. Trois provinces (Ontario, Québec, Alberta) l’interdisent, d’autres le soutiennent ou le tolèrent. Or, pour protéger nos réserves de sang, nous avons besoin d’une politique nationale : interdire le don rémunéré partout au pays.

Le sang n’est pas une marchandise dont on devrait tirer un profit.

Payer pour du sang, c’est dangereux :

  • Le risque d’infection sanguine est plus élevé chez les donneurs rémunérés, parce que ceux-ci, motivés par l’argent, sont plus susceptibles de mentir pour se qualifier comme donneur.
  • Ça affaiblit les programmes de don, ce qui met en péril les réserves nationales. En minant le principe du don à titre gratuit, on décourage les donneurs de longue date ; certains cessent de donner, d’autres se tournent vers les cliniques de don de plasma rémunéré. Le volume et la régularité des dons aux réserves nationales diminuent.

Le plasma à but lucratif, c’est immoral :

  • Le privé est motivé par le profit, pas par le bien-être et la sécurité du citoyen. Il vend et exporte son plasma au plus offrant, sans obligation de s’en servir pour sauver des vies canadiennes.
  • Le sang est une ressource publique. Personne ne devrait le recueillir, influencer les réserves de sang ou profiter du sang à part notre système public. Sauf que le plasma est très rentable. Les multinationales achètent du plasma canadien, le mélangent à du plasma étranger et fabriquent des produits pharmaceutiques qu’elles revendent ensuite au Canada. Ces produits peuvent coûter jusqu’à 7000 $ par traitement ou plus de 200 000 $ par année.

Il faut que le fédéral et les provinces interdisent la rémunération des dons de sang et de plasma, qu’ils interdisent la privatisation en refusant l’ouverture de cliniques privées de don et qu’ils favorisent l’autosuffisance de nos réserves nationales.

Les solutions publiques en donnent plus, pour tous et pour moins cher.

Le plasma humain n’est pas une marchandise qu’on peut vendre et acheter. Mettre la population en danger pour exploiter les donneurs de sang, c’est inacceptable. Nous méritons mieux.

Demandons au fédéral et aux provinces d’agir dès maintenant.

Pour en savoir plus, visitez : https://scfp.ca/des-solutions-publiques-en-sante ou écrivez-nous à solutions-publiques@scfp.ca.