L’élimination des obstacles pour les personnes sourdes, devenues sourdes, sourdes oralistes ou malentendantes est un pilier de la mission d’inclusivité de la Société canadienne de l’ouïe (SCO). Mais selon les employés en grève de l’organisme, lorsqu’il s’agit de son propre personnel, la SCO s’attaque aux dispositions des congés de maladie et aux prestations d’assurance-maladie initialement établies pour « éliminer les obstacles » et aider les employées à prédominance féminine issues de la communauté des personnes sourdes et malentendantes à accomplir leur travail stressant et exigeant.
« Notre travail est difficile sur les plans mental, émotionnel et physique. Les congés de maladie et le régime de santé qui ont été négociés depuis une quarantaine d’années nous soutiennent. Il est difficile de comprendre le changement qui est survenu récemment dans la philosophie de gestion de la SCO », a dit Stacey Connor, présidente de la section locale 2073 du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP).
La SCO demande des réductions majeures des congés de maladie. Elle demande entre autres le remplacement du régime existant par des options qui anéantiraient le régime de congé de maladie et exigerait l’intervention d’un évaluateur externe pour déterminer qui est admissible à la couverture.
« Notre travail est fondé sur l’élimination des obstacles pour les personnes sourdes en Ontario afin de leur donner accès à un monde inclusif. Le fait que la SCO s’attaque aux dispositions des congés de maladie qui nous permettent (dans un lieu de travail constitué en majorité de femmes dont plusieurs sont sourdes ou malentendantes) de faire notre travail, est extrêmement difficile à accepter. Nous sommes des modèles dans notre communauté. Nous n’avions pas d’autre choix que de faire la grève », a dit Connor.
Les 227 grévistes comprennent des conseillers, des enseignants en alphabétisation, des audiologistes, des orthophonistes, des spécialistes en formation d’interprètes, des employés de soutien, des coordinateurs de programmes, des adjoints aux programmes, des spécialistes des technologies de l’information et d’autres employés des 24 bureaux de la SCO de l’Ontario. Ils sont en grève légale depuis le lundi 6 mars.
Sur les lignes de piquetage dans toute la province, les grévistes constatent un appui formidable de la part des personnes qui comptent sur les services de la SCO. Il y a également un appui important en ligne de la part de nombreux usagers des services de la SCO, qui expriment clairement leurs préoccupations concernant les changements dans l’organisme, qu’ils considéraient déjà comme négatifs bien avant le début de la grève.
« Les personnes qui utilisent nos services savent pourquoi nous sommes en grève. Elles s’expriment en ligne depuis un certain temps concernant les changements qu’elles désapprouvent à la SCO. Leur gentillesse et leur soutien sont précieux beaucoup pour nous. Mais comme nous, ils veulent la résolution du conflit de travail et un nouveau contrat », a dit Connor.
Par l’intermédiaire du médiateur nommé par la province, le SCFP a fait plusieurs tentatives auprès de la SCO, pour indiquer que nous sommes « plus que disposés à revenir à la table des négociations cette semaine », a déclaré Barbara Wilker-Frey, membre du personnel du SCFP national. « Même si la SCO a annoncé aux médias qu’elle voulait retourner aux négociations contractuelles, mardi soir elle n’avait toujours fourni aucune réponse pour proposer une date pour la reprise des négociations. Si la SCO se préoccupe réellement de la communauté, ce qui constitue la priorité de sa vision et de sa mission, elle doit revenir à la table pour négocier une entente afin de permettre à nos travailleurs de première ligne de retourner à leur travail qui est crucial pour les communautés de personnes sourdes ou malentendantes. »
L’équipe de l’employeur a manqué de respect envers le processus de négociation tout au long des pourparlers, selon Wilker-Frey, « en flânant, en nous faisant perdre notre temps et en arrivant régulièrement en retard, jusqu’à la fin de la période allouée aux interprètes nécessaires pour faciliter les pourparlers ». « La prolongation des journées de négociation n’est pas possible pour notre groupe en raison des exigences physiques et mentales requises lors des négociations collectives avec interprétation. Nous ne sommes pas comme les autres équipes de négociation, et nous devons respecter les heures de négociation établies. Ces principes ont pour but de garantir l’accessibilité et l’égalité pour notre équipe, et nous nous attendions à ce que l’employeur les respecte, mais visiblement, il ne l’a pas fait », a dit Wilker-Frey.