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Les agents de sécurité du gouvernement iranien ont brutalisé et écroué une soixantaine de syndicalistes, dans le cadre d’un raid en pleine assemblée annuelle du Comité de coordination de l’aide à la formation d’organisations ouvrières. C’était le 15 juin dernier à Karaj, en Iran. Neuf syndicalistes sont toujours détenus à la prison Rajai Shahr de Karaj. 

En guise de protestation, des membres de l’Alliance internationale en appui aux travailleurs iraniens (AIATI) à Ottawa ont organisé une manifestation devant l’ambassade iranienne. Les manifestants ont réclamé la libération immédiate de ces prisonniers politiques, le droit à l’organisation syndicale, ainsi que la liberté d’expression et de réunion en Iran.

Farid Partovi, président du SCFP 4772 et organisateur à l’AIATI, a participé à l’organisation de cette démonstration, dont il a aussi été l’animateur. Le président national du SCFP, Paul Moist, y a pris la parole : « Aujourd’hui, nous demandons au gouvernement canadien qu’il exige la libération de ces travailleurs et le rétablissement du droit des travailleurs iraniens à se syndiquer. Nous ne serons pas des syndicalistes libres tant qu’on piétinera les droits de travailleurs quelque part dans le monde. Aujourd’hui, nous soutenons en bloc les travailleurs iraniens. »

Selon l’organisme Human Rights Watch, le gouvernement iranien mène une campagne visant à affaiblir grandement la société civile. Pour ce faire, il cible des journalistes, des avocats, des militants et des étudiants. Le nombre d’exécutions est monté en flèche depuis 2010 et les autorités contrôlent fermement l’accès à l’information. En mars 2011, le Conseil des droits de l’homme de l’ONU a répondu à l’aggravation de la situation en Iran en nommant un rapporteur spécial sur l’Iran, mais les autorités iraniennes lui refusent toujours l’accès au pays.

Les travailleurs ne peuvent pas exercer leur droit à se regrouper en associations et en syndicats indépendants du gouvernement et de leurs employeurs sans faire face à une répression violente. Les autorités iraniennes ont arrêté des dizaines, voire des centaines de syndicalistes depuis quelques années. Plusieurs d’entre eux ont été harcelés, torturés et condamnés à de longues peines d’emprisonnement.

Les conditions de travail en Iran sont difficiles. Le taux de chômage atteint 24 %. Des millions d’Iraniens vivent sous le seuil de la pauvreté. Selon la Confédération syndicale internationale (CSI), plus de 70 % des travailleurs iraniens ont un emploi temporaire sans sécurité d’emploi. Dans un tel contexte socioéconomique, le besoin d’une réelle représentation syndicale est fondamental.