Un projet de loi provincial qui vise à réformer la régie des transports du Grand Vancouver (Greater Vancouver Transportation Authority), connue sous le nom de TransLink, « ressemble à un coup monté contre le réseau de transport de notre région au profit des grandes entreprises », s’indigne Barry O’Neill, président du SCFP de la Colombie-Britannique. Selon lui, le projet de loi ouvre la voie aux PPP dans les transports sans consultation publique et accorde des pouvoirs de taxation à un groupe non élu choisi par la communauté des affaires.
« C’est à cela que ressemble la transition de la démocratie vers la dictature, avertit M. O’Neill. Dans ce cas-ci, il s’agit d’une prise de contrôle législative orchestrée par les libéraux de la C.-B. et leurs alliés du monde des affaires pour prendre toutes les décisions en matière de transport dans la région. Et ils sont bien décidés à étouffer la dissension démocratique. »
Barry O’Neill considère ce « putsch » comme une réaction des libéraux à « l’ingérence de la démocratie » dans les plans du gouvernement, qui veut privatiser le réseau de transport de la région. Cette réaction a été suscitée par la difficulté qu’a eue le gouvernement à faire accepter le Canada Line (qui s’appelait RAV à l’époque) par le conseil de TransLink. Le projet de PPP a été rejeté à deux reprises, pour être finalement adopté par une mince majorité au troisième vote. Kevin Falcon, alors ministre des Transports, avait qualifié le conseil de « cirque ».
Le projet de loi 36 remplace le conseil de TransLink par une toute nouvelle agence appelée South Coast British Columbia Transportation Authority – un organisme non élu choisi par un comité de sélection formé, outre le ministre lui-même, d’amis des libéraux, dont des représentants de la Greater Vancouver Gateway Society et de la Chambre de commerce de Vancouver. Un seul élu municipal siège à ce comité.
Un conseil du maire nouvellement formé ne se réunit que deux fois l’an pour assurer ce que Barry O’Neill qualifie d’« approbation automatique » des recommandations de la nouvelle régie.