Le personnel hospitalier représenté par le SCFP 79 exhorte l’employeur à régler le manque de main-d’œuvre et à améliorer les conditions de travail
En pleine crise du personnel qui secoue le secteur hospitalier ontarien et se répercute sur la qualité des soins, les travailleuses et travailleurs de l’hôpital Hennick Bridgepoint de Toronto implorent leur employeur d’écouter leurs préoccupations et d’adopter de véritables solutions.
« Les conditions de travail empirent à cause de la pénurie de personnel », explique Casey Barnett, président du SCFP 79. « On doit se passer de pauses, on est constamment sous pression pour prodiguer les meilleurs soins possibles dans des circonstances difficiles. » Le SCFP 79 représente un millier d’employé(e)s de l’hôpital : IA et IAA, physiothérapeutes, ergothérapeutes, nutritionnistes, orthophonistes, personnel de bureau et personnel des services de soutien.
« On ne peut pas demander aux gens de sacrifier leur bien-être, poursuit-il. Nous voulons simplement de meilleures conditions de travail. Ça profiterait aussi à la clientèle, puisque, idéalement, nous voulons tisser des liens plus étroits avec nos patientes et patients. Avoir le temps de comprendre les antécédents médicaux de chacun, de préparer des plans de soins appropriés, c’est inestimable. »
Mardi matin, le syndicat organisait une manifestation devant l’hôpital. Les membres du SCFP 79 offrent une gamme de services dans cet établissement de soins complexes, notamment des soins de réadaptation, des soins palliatifs et des traitements de dialyse.
Le syndicat affirme avoir proposé à l’employeur des solutions à la crise du personnel, comme une augmentation salariale équitable et de meilleures conditions de travail, dans le cadre du cycle de négociations en cours.
Le SCFP 79 représente deux unités de négociation : le personnel des soins infirmiers et paramédicaux, et le personnel des services. Le premier groupe n’a plus de contrat depuis mars 2020; le second, depuis septembre 2021.
Le syndicat demande à l’employeur de conclure rapidement des règlements équitables pour permettre aux deux groupes d’obtenir une première augmentation de salaire depuis des années. Selon le SCFP 79, l’hôpital retarde le processus de négociation par son attitude cavalière et ses propositions irrespectueuses. L’employeur a proposé, entre autres concessions, de réduire les avantages sociaux du personnel à temps partiel. De plus, il refuse d’adopter des protections contre la violence au travail qui sont pourtant devenues monnaie courante dans le secteur de la santé.
« Nos membres ont besoin d’une augmentation de salaire tout de suite », souligne Lily Chang, secrétaire-trésorière du Congrès du travail du Canada et membre du SCFP 79. « C’est l’un des facteurs de la crise actuelle. On travaille dans un milieu épuisant physiquement, mentalement et émotionnellement, et la paye ne suffit pas pour joindre les deux bouts. La direction d’Henrick Bridgepoint va devoir se forcer un peu et négocier des contrats équitables. »
Selon Fred Hahn, président du SCFP-Ontario, le système de santé ontarien se trouve à un tournant critique, après des années de manque de respect envers le personnel de la part du gouvernement provincial. Il souligne que le nombre de postes vacants a triplé depuis 2015 pour atteindre 37 000, soit un sixième des postes dans le système.
Même si certains employeurs hospitaliers font des efforts sincères pour répondre aux préoccupations du personnel, dit-il, Henrick Bridgepoint déçoit.
« Les employeurs doivent faire tout en leur pouvoir pour pousser nos hôpitaux publics à travers cette crise, admoneste-t-il. Le SCFP continuera de demander des comptes aux employeurs irresponsables. Nous ne ménagerons aucun effort pour défendre notre système de santé public, un système fondé sur les droits et la dignité du personnel et de la clientèle. »