À la fin de la semaine dernière, le personnel de soutien à domicile des Victoria County Home Support Services (VCHSS) a voté à l’unanimité en faveur d’un mandat de grève, en dénonçant notamment l’absence d’heures garanties, des salaires inéquitables, des enjeux liés à la sécurité au travail, ainsi que l’usure de leurs véhicules personnels.

« Après quatre années sans contrat de travail et sept mois de négociations, on est à bout de patience. Le gouvernement de la Nouvelle-Écosse et notre employeur doivent prendre nos préoccupations au sérieux », a déclaré Trish Lewis-Pierrard, présidente du SCFP 4354, qui représente les travailleuses et travailleurs des VCHSS.

Comme plusieurs autres préposé(e)s en soins continus, le personnel de soutien à domicile des VCHSS ne bénéficie pas d’heures de travail garanties. Par conséquent, son horaire varie d’une semaine à l’autre, selon les besoins des patient(e)s. Toutefois, malgré cette instabilité, on s’attend à ce que les aides de maintien à domicile disposent d’un bon véhicule, assuré et immatriculé en Nouvelle-Écosse.

« On a embauché une seule personne en 2024. La dernière fois qu’une personne embauchée est restée avant ça, c’était en 2018 », a ajouté Mme Lewis-Pierrard. « Quand j’ai commencé en 2007, l’équipe comptait 26 préposé(e)s en soins continus. Aujourd’hui, on a 16 préposé(e)s. Ce n’est pas viable. Les nouvelles cohortes de diplômé(e)s doivent avoir envie de faire carrière aux VCHSS et d’y rester. Malheureusement, en raison des horaires instables et des salaires bas, c’est peu probable. »

« Les préposé(e)s en soins continus ne peuvent pas planifier leur avenir à long terme », a déploré Kathy MacLeod, coordonnatrice de l’aide à domicile pour le SCFP. « Chaque semaine, leur nombre d’heures de travail et leur rémunération peuvent varier selon les patient(e)s. Cette situation est très particulière. Dans aucun autre cas, la rémunération des préposé(e)s en soins continus, notamment dans les établissements de soins de longue durée ou dans les hôpitaux, ne varie en fonction du nombre de résident(e)s ou de patient(e)s traités au cours d’une journée.

Un autre aspect dont il est toujours question autour de la table de négociation est le renforcement des mesures de sécurité au travail. Le personnel de soutien à domicile doit souvent se rendre seul dans des résidences de patient(e)s pour prodiguer des soins, notamment dans des régions éloignées où il n’y a pas de service cellulaire ni de couverture réseau. Le SCFP 4354 réclame la mise en place d’un processus plus clair et efficace en cas d’incident, ainsi qu’un renforcement des mesures de sécurité pour les préposé(e)s en soins continus qui travaillent à domicile.

« Personne ne souhaite vraiment déclencher une grève, mais on est prêts à passer à l’action si c’est la seule façon de faire valoir nos préoccupations. On comprend l’importance du soutien à domicile dans le réseau de la santé et l’on sait à quel point il est important d’aider les personnes à demeurer chez elles le plus longtemps possible. On mérite une rémunération équitable, un environnement de travail sécuritaire et un horaire stable », a déclaré Mme Lewis-Pierrard.

Le SCFP 4354 est la troisième section locale du secteur du soutien à domicile à obtenir un mandat de grève.