Lisa Djevahirjian | Service des communications

Le 23 mars dernier, lors de sa conférence de presse quotidienne, le premier ministre du Québec, François Legault, a déclaré ce que plusieurs savent depuis toujours : le journalisme est un service essentiel.

Jamais la pratique de ce métier n’a été aussi difficile, mais jamais elle n’a été aussi importante. Malgré la crise sanitaire sans précédent causée par la COVID-19, des membres du SCFP doivent poursuivre leur travail précieux, parfois au bureau, parfois de la maison.

Raquel Fletcher, normalement correspondante à l’Assemblée nationale du Québec pour Global Television, travaille dorénavant de la maison. Elle a transformé une chambre en bureau, et son salon en studio.

« Les premiers jours ont été assez difficiles, car il fallait résoudre plusieurs problèmes d’ordre technique. Comment travailler avec mon caméraman/monteur à distance? Comment avoir une bonne qualité de son pour l’enregistrement de ma voix? Comment faire toutes les entrevues nécessaires par téléphone? Mais contre vents et marées, on y arrive », explique la journaliste.

Selon cette dernière, la clé du succès durant ces moments chaotiques est l’incroyable collaboration qui existe entre collègues, politiciens, commentateurs et même des journalistes d’autres organismes de presse.

« Il n’y a pas si longtemps, nous travaillions tous côte à côte à la Tribune de la presse de l’Assemblée nationale. On essaie de reproduire cette camaraderie tout en ayant l’esprit critique qui s’impose dans notre métier. »

Bryan Chauveau est quant à lui rédacteur/monteur et parfois chef de pupitre à LCN, un réseau de nouvelles en continu au Québec. Quoique son édifice soit presque vide, ce ne sont pas tous les salariés qui peuvent travailler de chez eux. Ils sont quelques-uns, comme lui, à devoir aller en studio.

« C’est presque impossible de faire le travail de studio à la maison, alors on a modifié notre façon de réaliser des nouvelles pour réduire les probabilités de contamination. »

Historiquement, des salles de nouvelles ressemblent à des ruches de salariés qui recherchent, cueillent, montent et relatent des nouvelles. Aujourd’hui, elles sont complétement métamorphosées et la promiscuité physique est proscrite.

« Les reporteurs qui vont sur le terrain ne sont plus en contact direct avec nous. Leurs bureaux ont été déplacés sur un autre étage. Ils ont des perches pour s’éloigner de leur sujet d’entrevue. Nos espaces de bureau sont nettoyés plusieurs fois par quart de travail et nous sommes physiquement distancés. Bref, nous faisons ce qu’il faut pour nous protéger, mais nous sommes convaincus que l’information est essentielle en ces temps de crise. »