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Sarah Ryan | Service de recherche

Les travailleurs des services d’aide aux personnes ayant une déficience intellectuelle du Manitoba et de l’Ontario auront enfin droit à une augmentation de salaire. Dans son budget 2014, le gouvernement ontarien a alloué 200 millions de dollars sur trois ans pour les travailleurs de première ligne. Quant au gouvernement manitobain, il a annoncé récemment qu’il versera six millions sur trois ans aux travailleurs de ce secteur. Ces augmentations auront un énorme impact sur la négociation collective dans un secteur sous-financé depuis longtemps.

Enjeux sectoriels

Il est très difficile de négocier une augmentation de salaire dans un secteur sous-financé. Plusieurs établissements offrant des services d’aide aux personnes ayant une déficience intellectuelle n’arrivent pas à garder leurs employés, en raison des bas salaires et des piètres avantages sociaux offerts. Cela affecte la stabilité des soins aux personnes qui ont une déficience intellectuelle. La surcharge de travail et le manque de personnel affectent aussi la qualité des services et de l’aide. Un sondage mené par l’OASIS (Ontario Agencies Supporting Individuals with Special Needs) auprès des organismes ontariens du secteur révèle que plusieurs d’entre eux réduisent les heures du personnel et éliminent des postes. Certains ne comblent même pas les départs en congé de maternité.

Mobilisation sur le terrain

Les hausses obtenues au Manitoba et en Ontario sont le résultat de la pression exercée par les membres du SCFP œuvrant auprès des personnes ayant une déficience intellectuelle dans les établissements d’intégration communautaire assistée (ICA). Ces travailleurs savaient qu’une mobilisation politique était nécessaire pour préparer le terrain à la négociation collective.

Au Manitoba, le salaire de ces travailleurs variera entre 13 et 14 dollars l’heure d’ici 2017 en raison des six millions de dollars supplémentaires consentis. C’est encore nettement inférieur à l’objectif minimal de 18 dollars l’heure que vise le SCFP pour tous ses membres d’ici 2018, mais c’est un début. Les travailleurs ontariens devraient toucher une augmentation, mais le ministère n’a pas donné de détails sur l’affectation des nouveaux fonds. Les négociations se poursuivent.

Les membres de la section locale 3085 à l’ICA de Selkirk au Manitoba avaient voté à 94 pour cent en faveur de la grève et un débrayage était prévu le jour suivant l’annonce gouvernementale. Ils avaient déjà tenu un piquet d’information le 15 et le 22 juillet, en plus de manifester devant le bureau de la ministre provinciale des Services à la famille et du Logement, Kerri Irvin-Ross. La volte-face du gouvernement a permis d’éviter la grève. Les efforts des travailleurs qui militaient depuis plusieurs années afin d’améliorer leurs conditions de travail ont donc été récompensés.

Le 29 janvier 2014, l’Ontario célébrait la Journée des travailleurs œuvrant auprès des personnes ayant une déficience intellectuelle. Les sections locales ont invité les députés provinciaux à les accompagner au travail pour constater les effets du sous-financement. De plus, les conseillers du SCFP ont rencontré régulièrement les députés des divers partis. Ils ont aussi collaboré avec les parents de bénéficiaires de soins, en plus d’effectuer des sorties médiatiques avant le dépôt du budget. Ils ont finalement déposé un mémoire devant le Comité spécial se penchant sur les services offerts à cette clientèle.

Ces deux campagnes illustrent le lien existant entre la négociation collective et la prestation des services. En effet, les travailleurs qui se dévouent à améliorer la vie d’autrui ne devraient pas vivre dans la pauvreté. Ce message doit être sans cesse martelé.