Man in wheel chair with woman standing behind him both wearing masks and winter clothesLes services de développement sont importants et essentiels – mais ils peuvent aussi s’avérer dangereux. Des lignes directrices visant à assurer des ratios de personnel adéquats et des plans de sécurité appropriés visent à atténuer ce risque, mais les travailleuses et travailleurs de première ligne des services de développement de l’organisme d’intégration communautaire de la vallée supérieure de l’Outaouais, Community Living Upper Ottawa Valley (CLUOV), dans l’Est de l’Ontario, affirment que ces protections sont régulièrement ignorées.

Face à ces défis, et après plus de 21 mois du début des négociations, le SCFP 5088 a présenté une pétition signée par environ 70 % de ses membres demandant une offre équitable qui assure la sécurité du personnel et améliore les services.

« Notre travail comporte un certain niveau de risque. Tout le monde le savait en entrant dans le domaine. Mais on s’attend à ce que l’employeur prenne notre santé et notre sécurité au sérieux et qu’il fasse tout en son pouvoir pour assurer notre protection lorsqu’on aide des adultes atteints de déficience développementale », explique un membre qui a souhaité garder l’anonymat pour protéger ses conditions de travail. « Mais ce n’est pas ce qui se passe à l’agence. Notre sécurité est régulièrement compromise, parce que la direction veut faire des économies. »

CLUOV a connu un exode de personnel au cours des dernières années. Les travailleuses et travailleurs ont accepté des emplois mieux rémunérés dans des agences ou ont carrément quitté le domaine en raison de l’épuisement professionnel, du stress et des bas salaires. Les membres du personnel qui restent sont contraints de travailler en situation de pénurie de personnel, souvent seuls dans des situations qui exigeraient habituellement deux ou trois employé(e)s pour gérer adéquatement et de manière sécuritaire une personne aux prises avec des problèmes de comportement.

Les décisions de la direction ont fait baisser les salaires et ont miné la sécurité des travailleuses et travailleurs, mais elles nuisent aussi à la qualité des soins donnés à la clientèle. En raison de la rotation du personnel, la clientèle qui s’adapte mal au changement est forcée de s’adapter constamment à du nouveau personnel, au moment même où des programmes et des sorties sont annulés par manque de main-d’œuvre. Il en résulte que les adultes souffrant de troubles du développement qui devraient se retrouver dans la communauté et socialiser avec des personnes connues et de confiance passent plus de temps seuls, à l’intérieur, coupés du monde.

Les quelque 140 membres du SCFP 5088 travaillent sans convention collective depuis près de deux ans. Les représentant(e)s de négociation ont entamé les pourparlers avec des propositions visant à améliorer le recrutement et la rétention de personnel, à élever la qualité des soins prodigués à la clientèle et à assurer la sécurité des travailleuses et travailleurs. Cependant, au lieu de faire une offre équitable à une époque où le coût de la vie monte en flèche, la direction propose une allocation qui mettrait les travailleuses et travailleurs encore plus en retard sur l’inflation et tente d’ajouter des échelons à la grille salariale qui les maintiendraient plus longtemps au bas de la grille des revenus.

Les membres du SCFP 5088 espèrent conclure une entente équitable lorsque leurs représentant(e)s retourneront à la table de négociation au cours des prochaines semaines.