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Dans la logique c006fnomique de la privatisation, efficacit 006ee signifie pas efficience. Les entreprises veulent faire de plus en plus de profits, et cest souvent aux dTpens de la qualitT, de laccessibilitT et de la sTcuritT quelles rognent sur les covts quand les services passent du secteur public au secteur privT. Les consTquences sociales, humaines et environnementales sont importantes. Mais, avec un esprit de gestion qui quantifie tout, les covts non mesurables ne sont pas toujours inclus dans lTquation.

Les entreprises privTes paient de faibles salaires pour amTliorer leur bilan. Mais les taux de roulement sont souvent TlevTs et la motivation faible chez les travailleuses et travailleurs, ce qui menace la qualitT des soins dispensTs aux patients. Par exemple, les travailleuses et travailleurs non syndiquTs employTs par les organismes de soins a domicile privTs a but lucratif ont des taux de roulement qui peuvent aller jusqua 50 pour cent, selon une Ttude menTe auprFs de travailleuses et travailleurs de la Colombie-Britannique, ce qui brise la continuitT et mine la qualitT. Un roulement rapide ouvre la porte aux mauvais traitements des personnes GgTes, malades et handicapTes.

Les Ttablissements et les foyers de soins privTs a but lucratif menacent sTrieusement les rTsidentes et rTsidents ontariens dont les collectivitTs pourraient se retrouver avec des soins fournis par le gTant amTricain Res-Care, qui sapprOte a devenir le premier prestataire a but lucratif pour les jeunes en difficultT et les personnes atteintes de troubles du comportement. Le dossier amTricain de Res-Care inclut une main-doeuvre complFtement non syndiquTe et des plaintes relatives au relGchement de la sTcuritT, a une mauvaise supervision et a des conditions dangereuses dans certains Ttablissements. DerniFrement, un foyer de Houston dirigT par une filiale de Res-Care a dv fermer ses portes temporairement aprFs le dTcFs dune rTsidente handicapTe mentale qui a baignT dans une mare de javellisant pendant plusieurs heures parce quelle na pas rTpondu au personnel qui lui criait de se lever. La femme, qui a subi des brvlures sur 40 pour cent de son corps, na apparemment pas TtT lavTe pendant trois jours, et na pas retu les soins mTdicaux quexigeait sa condition. Des services sociaux sans but lucratif fondTs sur des dTcennies dengagement communautaire pourraient trFs bient(t Otre avalTs par Res-Care, qui veut faire son entrTe dans le marchT canadien.

La sTcuritT publique est menacTe lorsque des services de transport privTs rognent sur les covts pour faire des profits. Ce type de sous-traitance prend de lampleur dans tout le pays, y compris a Edmonton. Des 239 autobus scolaires que la police dEdmonton a inspectTs pendant une pTriode de 8 mois, seuls 13 ont TtT approuvTs. Parmi les 226 qui ont TchouT, la police a trouvT 211 risques immTdiats pour la sTcuritT dus a des troubles de systFmes majeurs, comme les freins, la direction, la suspension, lTchappement et le chGssis. Cinquante Ttaient si dangereux quils ont dv Otre remorquTs.

Le retrait du gouvernement en matiFre de rTglementation et dinspection environnementale rend dautant plus dangereux le transfert des services publics aux sociTtTs privTes. Si lon compte sur les industries pour quelles sauto-rTglementent, on pourrait bien se retrouver avec une absence totale de rTglementation. Le ministFre de lEnvironnement de lOntario enquOte sur des allTgations voulant que le gTant Philip Services dTverse des boues toxiques destinTes au recyclage directement dans un site denfouissement contu pour des matiFres non dangereuses. La sociTtT assiTgTe, qui est aussi accusTe de fraude et de mauvaise gestion de ses finances, a TtT trouvTe coupable en Ontario, au QuTbec et en Alberta de divers chefs dentreposage, de transport et de dTversement illTgal de matiFres dangereuses. En 1996, la Philip, qui exploite les installations de distribution deau et de traitement des eaux usTes de Hamilton-Wentworth, a tentT dTviter toute responsabilitT a la suite dun dTversement accidentel deaux dTgovt brutes de 180 millions de litres dans le port de Hamilton. Depuis quelle a pris en charge lexploitation de lusine de traitement, la sociTtT Philip a rTduit le personnel de plus de 35 pour cent, aprFs avoir promis de crTer 100 nouveaux emplois au moment de la privatisation des installations. Confier la distribution de leau potable, le traitement des eaux usTes et la gestion des matiFres dangereuses a des entreprises privTes qui nont aucun compte a rendre et qui sont souvent instables est extrOmement risquT pour la santT et la sTcuritT dune communautT.

Les autoroutes que des sociTtTs privTes possFdent et exploitent peuvent aussi constituer une menace significative pour la sTcuritT. Pour rTduire les covts de construction, les entrepreneurs de lautoroute a pTage privTe dOntario ont entrepris un processus danalyse de la valeur+. Mais ces soi-disant Tconomies ont retardT la construction de trois Tchangeurs et lannulation de trois autres. LOrdre des ingTnieurs de lOntario a aussi trouvT que lautoroute Ttait dTpourvue de certains dispositifs de sTcuritT comme des glissiFres de sTcuritT, des zones routiFres de ralentissement, une signalisation appropriTe et des terre-plein centraux sTcuritaires. Lautoroute a pTage du Nouveau-Brunswick, un tronton privatisT de lautoroute transcanadienne, fait aussi lobjet dattaques de la part de la communautT de New Maryland. Pour Tviter les covts dun Tchangeur en trFfle, les automobilistes devront faire un virage a gauche, devant le trafic arrivant en sens inverse, a lintersection de lautoroute de New Maryland et du tronton a quatre voies nouvellement construit de la transcanadienne.

Beaucoup voient la restructuration de laide sociale en Ontario comme une prTparation a la privatisation Tventuelle de ce service. Contue par la multinationale Andersen Consulting, la restructuration implique la limitation ou lTlimination du contact humain avec les assistTs sociaux. Le nombre dendroits o les gens peuvent avoir accFs a laide sociale a dTja diminuT radicalement de 167 a 47, isolant ainsi les rTsidentes et rTsidents des communautTs rurales. Le gouvernement prTvoit effectuer les Tvaluations financiFres prTliminaires le premier point de contact avec le systFme daide sociale par tTlTphone. La restructuration de laide sociale guidTe par Andersen au Nouveau-Brunswick a menT a lTlimination dun quart des effectifs de ladministration de laide sociale, et les fonctionnaires qui restaient ne devaient pas parler a chaque client plus de 4,5 minutes par mois. Les assistTs sociaux se butent maintenant a un systFme tTlTphonique informatisT et a une boete vocale au lieu de parler a lagente ou agent chargT de leur cas.

Cette tendance vers des services daide sociale virtuels+ Tliminera de nombreux emplois de qualitT et isolera des membres dTja vulnTrables de la sociTtT, les abandonnant souvent a la rue. La rTforme du systFme daide sociale espagnol rTalisTe par Andersen utilisait des kiosques multimTdia comme points daccFs aux services de santT et daide sociale ; consTquemment, celles et ceux qui connaissaient mal la technologie Ttaient privTs de services. Tant au Nouveau-Brunswick quen Ontario, la rTmunTration dAndersen est basTe en partie sur les Tconomies censTes dTcouler de la rTduction des frais dadministration et du nombre de cas. La rTduction du nombre de cas sans plan densemble incluant des logements a covt abordable, de la formation, des possibilitTs demploi et des garderies, acculera un nombre croissant de personnes a des conditions encore plus difficiles et a une escalade des covts sociaux et Tconomiques.

La restructuration de laide sociale ontarienne comprend lintroduction du travail obligatoire comme condition pour obtenir de laide. Obliger les assistTs sociaux a travailler crTera une augmentation de la demande de services de garde denfants. Mais les participantes et participants au programme de travail obligatoire nauront accFs qua des garderies sans permis, ce qui favorisera le recours aux garderies privTes non rTglementTes une mauvaise solution de rechange aux garderies sans but lucratif rTglementTes.

La poussTe vers la privatisation dresse des obstacles importants a la crTation et a lexpansion des services de garde denfants sans but lucratif. Avec la privatisation, non seulement les garderies non rTglementTes sont-elles fortement favorisTes, mais encore les fonds publics peuvent-ils aboutir entre les mains des individus par le biais de crTdits, au lieu dOtre investis dans lensemble du systFme. Et la privatisation favorise aussi la commercialisation croissante du secteur, des exploitants commerciaux individuels au gTant des garderies Kindercare, inscrit a la bourse de New-York.

Une sTrie dTtudes ont rTvTlT que les garderies sans but lucratif offrent des soins et des services de qualitT supTrieure. Selon une Ttude sur les services de garde denfants menTe en 1990 a Calgary, la premiFre Ttude canadienne a Tvaluer directement la qualitT des services de garde, les garderies sans but lucratif obtenaient systTmatiquement des rTsultats plus TlevTs en matiFre de qualitT des soins. LTtude a Tgalement trouvT que les parents Ttaient plus susceptibles de participer aux activitTs des garderies sans but lucratif, alors que les garderies a but lucratif Ttaient moins stables, parce quelles fermaient plus souvent ou changeaient rTguliFrement dadministration. Le personnel des garderies sans but lucratif avait des salaires plus TlevTs et de meilleurs avantages sociaux, Ttait plus susceptible de possTder des dipl(mes en Tducation de la petite enfance et avait travaillT dans la mOme garderie pendant au moins cinq ans. Les employTes et employTs participaient aussi davantage aux prises de dTcision. Les garderies commerciales a but lucratif exigeaient des frais plus TlevTs que leurs Tquivalents sans but lucratif. Le rapport conclut que les diffTrences de qualitT pouvaient Otre attribuTes directement aux diffTrences de personnel, de structure et de modes de fonctionnement entre les garderies a but lucratif et sans but lucratif.

Dans les services dalimentation, particuliFrement dans le secteur de la santT, la privatisation et la sous-traitance touchent inTvitablement la qualitT des repas. Par exemple, au QuTbec, la multinationale amTricaine Versabec a pris le contr(le des services dalimentation dun centre pour personnes GgTes de Shawinigan. Non seulement la qualitT de la nourriture a-t-elle chutT radicalement, mais les covts par patient ont grimpT en flFche. Les travailleuses et travailleurs avaient dTmontrT quune cuisine interne permettrait doffrir trois repas nourrissants par jour a prFs dun dollar de moins par jour, par patient. Le principe dune saine alimentation, qui est essentielle au processus de guTrison, est en train dOtre sacrifiT dans les Ttablissements de soins de santT de tout le pays.

La croissance de la privatisation entraene une plus grande dTpendance sur les frais dutilisation, ce qui perpTtue linTgalitT. Une Ttude rTcente du Conseil canadien de dTveloppement social rTvFle que les enfants issus de familles a revenu TlevT ont trois fois plus de chances de participer a des activitTs dapprentissage a lextTrieur de lTcole que les enfants de familles a faible revenu. La mOme Ttude a permis de constater que moins de la moitiT des familles a faible revenu payaient des frais dutilisation pour des activitTs rTcrTatives, comparativement a 72 pour cent des familles a revenu TlevT. Or, des frais dutilisation nouveaux ou accrus sont monnaie courante aprFs la privatisation dun service. Par exemple, lorsque le conseil municipal de Winnipeg a confiT au secteur privT plusieurs patinoires communautaires le printemps dernier, les jeunes joueurs de hockey ont dv absorber presque immTdiatement une hausse des frais. La mOme chose sest produite aprFs la privatisation de piscines et dautres Tquipements collectifs dans le pays. Pour les familles a faible revenu, le message est clair: accFs refusT.

Pour les Canadiennes et Canadiens dont la langue premiFre nest ni le frantais, ni langlais, laccFs aux services peut aussi se dTtTriorer a mesure que les privatiseurs prennent la place des organismes publics. Dans les grandes villes, il arrive souvent que les autoritTs municipales, les commissions scolaires et dautres organismes publics offrent des services dans plusieurs langues, pour rTpondre aux besoins de leurs rTsidentes et rTsidents locaux. Les sociTtTs privTes sont moins susceptibles de fournir des services dans leur langue maternelle aux communautTs linguistiques et aux nTo-Canadiennes et Canadiens. Le bilinguisme officiel est aussi menacT, car le secteur privT nest pas tenu de se conformer a la loi fTdTrale exigeant la prestation de services en frantais et en anglais.

De plus en plus, des aspects importants des services publics sont sous-estimTs dans lTvaluation des avantages de la prestation publique de ces services. Pourtant, leur transfert aux entreprises privTes annule toute Tconomie rTalisTe par la privatisation. La sTcuritT, la qualitT et laccessibilitT, qui sont des caractTristiques distinctives des services publics du Canada, doivent Otre prioritaires dans lTvaluation du covt-efficacitT et de loptimisation des ressources.

Rapport annuel sur la privatisation - Menu