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L’école comportant une salle de classe unique est de l’histoire ancienne au Canada. Mais si vous prêtez l’oreille aux propos des privatiseurs de la plupart des gouvernements, vous pourriez croire que la meilleure école est une école sans salle de classe. Pensez-y : les conseils scolaires pourraient fournir le personnel enseignant mais les sociétés privées fourniraient les programmes scolaires, les immeubles, le transport et le personnel de soutien. Imaginez combien ce serait fantastique.

Partout au Canada, les membres du SCFP ressentent les effets de la privatisation et des compressions touchant d’abord l’enseignement. De la garderie à l’éducation des adultes, les membres résistent au projet d’utiliser l’enseignement public pour maximiser le profit d’entreprises privées.

« F » pour faillite



Peu importe le problème, il faut commencer par le commencement. Considérons le financement. Le système d’enseignement public a un criant besoin d’argent tandis que toutes les provinces cherchent des moyens de réduire leurs dépenses.

Mais les gouvernements savent que les gens croient aux vertus de l’enseignement public de sorte qu’ils ont tâché de maquiller les compressions avec des tours de passe-passe, par exemple les « enveloppes de financement ». Ils fixent un montant pour chaque portion du système - tant pour la « salle de classe », tant pour autre chose. Si le financement relatif à la

salle de classe n’est pas réduit, en principe les enfants ne sont pas affectés.


  • À Burnaby, C.-B., 27 brigadiers scolaires membres de la section locale 379 ont perdu leur emploi cet automne de sorte que les enfants devront traverser seuls les principales routes qui vont à Vancouver. Une route à six voies et pas de brigadier.

  • Dans les écoles de Calgary sous-traitées à l’entreprise privée, les tuiles du plafond tombent sur la tête des enfants à cause d’énormes coupures dans les services d’entretien.

  • À London, Ontario, les membres de la section locale 1156 nettoient aux trois jours seulement les pupitres sur lesquels les enfants du primaire mangent malgré tous les virus qui pullulent dans les écoles. Le conseil finance un nettoyage quotidien seulement s’il y a des cas d’allergies fatales.

  • À Edmonton, 94 des 103 autobus scolaires du secteur privé ont échoué le test de sécurité et ont été retirés de la route par la police en raison de freins défectueux ou d’états de service insuf-fisants.

  • Et à Kawartha, Ontario, une secrétaire bénévole dans une école a obtenu l’accès à des dossiers confidentiels. Contrairement aux membres de la section locale 5555, les bénévoles ne doivent pas obligatoirement se soumettre à un examen de leur casier judiciaire pour travailler dans une école.
Ainsi, les enfants sont entre bonnes mains tant et aussi longtemps que les filles et garçons ne se rendent pas à l’école à pied ou en autobus, ne mangent pas à l’école, ne se préoccupent pas de la violence ou n’ont pas besoin d’un toit sur la tête.
En Ontario, le partage dévastateur entre les dépenses relatives aux services d’enseignement proprement dits et les dépenses se rapportant aux autres services a débuté avec la fusion des conseils scolaires et la création de la Commission d’amélioration de l’enseignement dont l’objectif était d’instaurer la sous-traitance. Des pressions exercées par les sections locales du SCFP ont permis de modifier cet objectif afin de n’avoir recours à la sous-traitance que « si nécessaire ». Et comme si ce n’était pas suffisant, la nouvelle formule de financement des provinces réduit de façon radicale le financement des services autres que l’enseignement proprement dit de sorte que les conseils scolaires doivent de plus en plus souvent avoir recours à la sous-traitance de ces services.
Bien sûr, dans l’importante décision du tribunal contre la loi 160 de l’Ontario qui privait les conseils scolaires de leur capacité d’imposer une taxe et concentrait le pouvoir dans les mains du gouvernement, le juge a dit que la loi avait pour effet de « cannibaliser » les services autres que l’enseignement proprement dit. Il aurait difficilement pu en venir à une conclusion différente après la réduction par les conservateurs de 53 millions $ dans les services d’entretien uniquement.

Pressions grandissantes en faveur de la privatisation


Au Québec également les commissions scolaires ont été restructurées : 160 commissions ont fusionné en 71 au mois de juin dernier. Le bouleversement qui en a résulté a été aggravé par des compressions de 200 millions de dollars aux niveaux primaire et secondaire.
Nous allons devoir être particulièrement vigilants pour empêcher les privatiseurs de tirer partie de la confusion entourant les fusions et de pousser l’option de la sous-traitance comme une solution aux compressions budgétaires.Micheline Bourassa, coordonnatrice à la Commission scolaire de Québec
La C.-B. imite les expériences de l’Alberta et de l’Ontario concernant la budgétisation par école, la nouvelle mode, faisant de chaque directrice ou directeur d’école un gestionnaire de franchise. Il en résulte que les directrices et directeurs doivent négliger leurs fonctions éducatives pour se concentrer sur les compressions de coûts chaque fois que la chose est possible, tandis que les écoles offrent des services disparates sans personne pour assumer le désastre en résultant.
Avec des compressions si importantes que les mises à pied et la sous-traitance deviennent inévitables, les conseils scolaires veulent épargner de l’argent en ciblant le travail des membres du SCFP. Mais le SCFP n’entend pas les laisser faire.

L’action à l’échelle locale porte fruit



La section locale 1560 de St-Jean, T.-N., a organisé un débrayage d’une journée en février de sorte que le gouvernement a dû désigner le travail de ses membres comme service essentiel. Si essentiel qu’en quelques mois, le personnel d’entretien était mis à pied en dépit des 180 années d’ancienneté accumulées au total pour les neuf membres. La réaction immédiate de la section locale couplée à l’indignation de la population a forcé le conseil scolaire à renverser sa décision.
« Nous avons obtenu un mandat de grève à 97 % qui a même grimpé à 98,5 % à la suite de l’action

gouvernementale. En l’espace de quelques jours, nous

obtenions une nouvelle convention collective. »
Wayne Lucas, section locale 1560, St-Jean

La section locale 520 à Calgary a organisé une grève de neuf semaines l’hiver dernier contre le conseil scolaire catholique sur la question de la sous-traitance. La section locale a gagné la grève, forte du soutien populaire et d’une lettre de l’évêque de Calgary affirmant que la sous-traitance allait à l’encontre de l’enseignement social de l’Église. Le nombre de vols a atteint des proportions effarantes alors que les briseurs de grève occupaient les écoles. Bien des cadenas ont dû être changés.
« À la fin, il est apparu clairement que la

sous-traitance coûtait plus cher. Le Conseil a retiré sa proposition et a négocié une clause éliminant la sous-traitance pour cinq ans. Et il a ensuite ajouté une autre année. »
Doug Luellman, section locale 474, Edmonton

À Edmonton, la section 474 s’est opposée à un projet visant à sous-traiter les services de nettoyage dans le tiers des écoles. Elle a participé à un test visant à comparer cinq écoles nettoyées par les membres de la section locale et cinq écoles données à la sous-traitance. Pour une période de 17 mois, les résultats ont été compilés par une source indépendante. L’entreprise privée coûtait plus cher, avait un roulement de personnel excessif en plus d’échouer à la vérification sécuritaire. La sous-traitance est maintenant exclue jusqu’en 2003.
À Winnipeg, la section locale 1112 a réussi à obliger sa division scolaire à renverser une décision sur la sous-traitance du transport par autobus parce que la section locale a démontré que le fait de préserver le service interne coûtait moins cher.
À London, Ontario, la compagnie privée ServiceMaster a été maintenue à l’écart du Conseil scolaire parce que le SCFP avait mis au jour des erreurs totalisant 151 000 $ dans la proposition et ce, de la part de gens qui se présentent comme des spécialistes du rendement efficace.
Et à Calgary, les membres de la section locale 40 ont été utilisés dans près de 34 écoles données dont les services de nettoyage des couloirs avaient été sous-traités parce que le travail fait par l’entreprise privée était si mauvais que les parents se sont plaints. [D’ordinaire, les sociétés privées tâchent de maintenir le couloir principal impeccable et une allure soignée pour les bordures afin de donner l’illusion que l’école est propre, tout en négligeant les endroits moins visibles.]
Un rapport indépendant dévoilé en juin contredisait lui aussi le discours de la droite à l’effet que la sous-traitance coûte moins cher. Les 34 écoles livrées à la sous-traitance à Calgary coûtent plus cher que les écoles dont le travail est fait à l’interne.
Les travailleuses et travailleurs du Nouveau-Brunswick se sont opposés à la sous-traitance par la négociation à l’échelle provinciale, quelque chose qui existe depuis 1970. Les sections locales de la Saskatchewan, de l’Ontario et du Québec examinent des stratégies semblables pour protéger l’enseignement public dans leur province.


« Nous sommes décidés à faire échec à la formule de financement par le biais de la négociation. Ainsi, nous coordonnons notre stratégie à l’échelle de la province, nous mettons sur place des Comités pour la sauvegarde de nos écoles en même temps que nous nous préparons à la grève. »Charlotte Monardo, section locale 5555, Kawartha, Ont.

De fausses économies


Les compressions budgétaires imprévoyantes sont devenues la règle : épargnons aujourd’hui mais payons cher plus tard. L’entretien régulier est remis à plus tard, de trois ans à cinq ans, puis six puis sept… De sorte qu’entre-temps le bois pourrit, les tapis s’effilochent et que s’accumulent des travaux d’entretien coûteux qui auraient pu être évités par un entretien normal et préventif.
« Le tapis n’est pas nettoyé tous les jours mais une fois par semaine. Pourtant, 700 paires de pieds passent là tous les jours. Ce n’est pas très hygiénique et le tapis s’use plus vite. »Jim Squires, section locale 1156, London, Ontario
Les secrétaires sont remplacées par des boîtes vocales de sorte que les parents sont incapables de joindre leurs enfants si nécessaire et personne ne téléphone à la maison pour savoir si l’enfant qui ne s’est pas présenté à l’école est bien chez lui, en sécurité.
À l’Île-du-Prince-Édouard, le gouvernement a promis d’accroître le nombre d’auxiliaires à l’enseignement pour satisfaire à la demande et il a tenu sa promesse en embauchant de nouvelles personnes, avant de réduire les heures de travail de tout le monde. Une campagne menée par le SCFP a forcé le gouvernement à faire marche arrière.

Hé !, ça vous tente d’acheter une école de 35 ans ?


Toute personne qui a déjà été propriétaire d’une voiture sait que lorsque ces gros trucs commencent à vieillir, ils flanchent. C’est la raison pour laquelle très peu de personnes accepteraient qu’on achète une voiture à leur place, une voiture qu’elles doivent payer pour conduire et obligatoirement acheter quand elle tombe en morceaux.
Croyez-le ou non, c’est exactement ce qui se produit avec les écoles publiques : les grosses sociétés offrent de construire des écoles, de les louer aux conseils scolaires qui devront les acheter au bout de 35 ans. C’est ce qu’on appelle un partenariat public-privé (PPP) mais c’est en réalité une façon de piller les poches des contribuables.
« En y regardant de plus près, tout le processus s’avère douteux. Les écoles sont en mauvais état à la fin de la période et nous héritons d’un tas de problèmes. » Michael Hernessy, section locale 1280, Toronto
En Nouvelle-Écosse, les écoles résultant d’un partenariat public-privé constituent un gros problème. Il en existe déjà trois dans la province et 30 autres devraient voir le jour d’ici la fin de l’année. Mais malgré de bonnes relations entre le gouvernement et les entrepreneurs privés, ils ont rencontré certaines difficultés dans la négociation de modalités de cession-bail. Les entrepreneurs veulent garantir les profits. Le gouvernement veut éviter d’avoir à rembourser une dette. Tandis que les avocats et comptables finissent, en gros, par s’entendre, les besoins des élèves et du personnel sont relégués au second plan.
Selon le nouveau système ayant pour nom « bail à loyer brut », l’entrepreneur possède et gère l’école, menaçant la sécurité d’emploi des membres du SCFP ainsi que la qualité, l’accessibilité et la responsa-bilisation pour les collectivités régionales.
En juillet, le vérificateur général de la Nouvelle-Écosse, qui analyse le gaspillage gouvernemental, émettait un rapport jugeant sévèrement les ruses comptables utilisées pour que les coûts des écoles en partenariat public-privé n’apparaissent pas dans les livres du gouvernement. Le même jour, le Nouveau-Brunswick annonçait à son tour avoir donné son accord à une école en partenariat public-privé à Fredericton.
Conrad Black ne vous le dira pas mais il existe bien entendu des solutions de rechange à la sous-traitance des écoles au secteur privé. En premier lieu, il est possible d’utiliser le surplus budgétaire annoncé par pratiquement tous les gouverments pour réparer une partie des dommages dont a souffert l’enseignement public au cours de la dernière décennie.
Mais les victoires contre les écoles en partenariat public-privé existent bel et bien et ces exemples sont porteurs d’espoir pour la Nouvelle-Écosse ou ailleurs.
« Aujourd’hui, les parents voient des écoles délabrées qui ont des problèmes avec la qualité de l’air. Nous ne connaissons pas encore toutes les ramifications des problèmes liés à ces écoles. » Terry Goulding, coordonnateur des conseils scolaires de la Nouvelle-Écosse
Une proposition relative à une école à Athena, à l’Île-du-Prince-Édouard, a été écartée parce que les militantes et militants du SCFP ont durement travaillé de concert avec le Conseil de l’éducation de l’Ouest à exposer clairement la duperie de transactions semblables en Nouvelle-Écosse.
À Toronto, la vigilance de la section locale 1280 lui a permis de prévenir une escroquerie du même genre. Johnson Controls avait le projet d’acheter 38 écoles au Conseil scolaire catholique, d’en construire quatre autres et de les louer toutes au Conseil scolaire. La section locale a pris conscience du projet parce qu’elle est présente à tous les conseils d’administration. En agissant rapidement, elle a été en mesure de rendre la chose publique, d’exposer la proposition et de susciter la colère de la population, forçant le Conseil scolaire et l’entreprise à reculer.
Faire pression sur les commissaires d’écoles, exposer les faits et mobiliser les membres constituent la clef du succès. Il n’est jamais trop tôt pour commencer à éduquer votre collectivité sur l’existence de risques possibles.

Les écoles à charte limitent le choix


Une autre forme d’enseignement privé, les écoles à charte, ont pris racine en Alberta depuis 1994, la seule province qui permet leur existence. Proposées soi-disant dans le but d’offrir un choix, elles drainent des sommes précieuses dont pourrait profiter le secteur privé, sommes qui sont injectées dans un système géré par un petit groupe de gens anormalement riches pour le bénéfice de leurs propres enfants.
Deux écoles à charte en Alberta ont récemment déclaré forfait à Calgary et Mundare. À Calgary, la trésorerie de l’école fait présentement l’objet d’une enquête par le service des crimes commerciaux de la police; à Mundare, l’école a trop dépensé.

L’incapacité de payer des étudiantes et étudiants entraînera des compressions et des privatisations


Si l’éducation est la clef, c’en est une que de moins en moins de Canadiennes et Canadiens ont les moyens de se payer. Les coupures du gouvernement fédéral dans les paiements de transfert, l’influence de l’entreprise privée sur les conseils d’administration et les hausses énormes de frais d’utilisation ont provoqué une crise dans le système d’éducation post-secondaire. Les compressions effectuées au nom de la réduction de la dette ont fait peser sur les étudiantes et les étudiants une dette plus importante que leur part de la dette nationale per capita.
En Ontario, les frais de scolarité pour les études de deuxième et troisième cycles et certains frais professionnels ont été totalement déréglementés, ce qui s’inscrit dans la veine globale de déréglementation et de privatisation. Pour certains programmes, cela s’est traduit par une hausse de 144 % en une année.
Comme beaucoup de personnes membres du SCFP dans le secteur post-secondaire sont elles-mêmes des étudiantes et des étudiants, la hausse vertigineuse des frais de scolarité signifie désormais que le personnel doit de l’argent à l’employeur à la fin de l’année. Pour d’autres membres du SCFP, un système de financement imprévisible, basé sur la capacité de payer des étudiantes et étudiants, a engendré de la sous-traitance, des licenciements et un personnel réduit ayant une charge de travail plus lourde fournissant moins de services aux étudiantes et étudiants qui paient davantage pour recevoir moins.
Partout au Canada, les services auxiliaires (services alimentaires et services d’entretien, résidences, impression, librairies, etc.) sont offerts au secteur privé au moment où les universités s’empressent de réduire leurs coûts.
À l’Université de la Colombie-Britannique, une société séparée a été créée pour tenir le rôle de l’employeur du personnel des services auxiliaires avec pour objectif de miner leurs victoires au plan de la négociation. Ce projet a été contrarié lorsque le gouvernement est intervenu pour s’assurer que le personnel de l’UCB continuerait d’être employé par l’Université en tant que telle.
L’assemblée des gouverneurs de l’Université, souvent avec peu de personnes représentant les étudiantes et étudiants ou le personnel mais avec de nombreux membres représentant l’entreprise privée, tient un rôle important quant aux décisions académiques. À l’Université Carleton d’Ottawa, neuf programmes ont été fermés sans faire la preuve que cette décision entraînait des économies. Le président de l’Université a finalement admis que le programme de langue et littérature ne correspondait pas à la nouvelle image de l’établissement.
Les étudiantes et étudiants se tournent de plus en plus vers le SCFP pour s’assu-rer que les salaires suivent la progression vertigineuse des coûts. De Halifax à Victoria, les étudiantes et étudiants membres du personnel ont adhéré au SCFP pour se donner un autre outil de lutte.
En C.-B. et en Ontario, les personnes employées des universités ont formé des fronts communs et mis sur pied des comités à l’échelle de la province pour confronter conjointement leur ennemi commun.
À l’Université Carleton, les tactiques utilisées pour nuire à la cohésion des travailleuses et travailleurs, du personnel enseignant et des étudiantes et étudiants ont été contrecarrées quand sept sections locales du SCFP ont joint le personnel enseignant et les associations d’étudiantes et étudiants dans un référendum portant sur quatre questions les touchant également. Le résultat du référendum a été clairement à l’effet que les niveaux de dotation en personnel, les programmes académiques et les hausses de frais de scolarité ne sont pas des questions séparées.
« L’infrastructure en Colombie-Britannique est en passe de devenir insupportable. Les niveaux de dotation en personnel ne suivent pas la croissance du nombre d’étudiantes et d’étudiants et nous sommes surchargés de travail. », Doug Sprenger, section locale 951, Victoria
Même en Colombie-Britannique où le financement et les frais de scolarité sont bloqués, les sections locales du SCFP doivent travailler fort pour faire en sorte que les budgets ne subissent pas de compressions et pour que l’équité salariale soit appliquée.
L’arrivée de nombreux étudiants et étudiantes a engendré une hausse de la charge de travail et pourtant, la hausse du financement pour la prestation des services nécessaires fait défaut.

Retour à l’école hors des sentiers battus


En Colombie-Britannique, le système universitaire est un hybride qui offre des cours universitaires d’initiation, une formation professionnelle et l’éducation des adultes. Mais mieux vaut avoir la certitude que vous avez choisi le bon établissement parce que parmi les 1 500 écoles de formation en C.-B., certaines sont un véritable cauchemar.
Les personnes se présentent à une école qui n’existe plus mais qui a engouffré les frais de scolarité. Les établissements publics ne reconnaissent pas certains crédits. Les frais de scolarité sont plus élevés, les normes plus faibles et les services moins bons. Pour ne donner qu’un exemple écoeurant relatif à l’enseignement privé, Ressources humaines et développement Canada a vendu les listes de prestataires d’assurance-emploi pouvant être utilisées directement à des fins promotionnelles.
Le SCFP s’occupe activement à étudier les effets de la baisse des transferts fédéraux sur l’éducation en C.-B., travaillant fort pour siéger à un important conseil qui examine les solutions possibles.
Entre-temps, la hausse du financement du système universitaire ne suit pas le rythme de l’inflation.
Le nombre d’emplois à temps partiel et occasionnels augmente. Des nouvelles tâches administratives extrêmement exigeantes, par exemple de surveiller les taux de placement, doivent être menées avec les ressources existantes. On ignore toujours si le financement de ces programmes dans l’avenir sera lié aux taux de placement.
Dans les communautés de l’Ontario, l’éducation des adultes est menacée parce que les besoins en matière d’éducation des adultes et les besoins des enfants se font concurrence. Dans la mesure où l’impôt foncier ne finance plus certains cours importants tels que l’anglais langue seconde et certains crédits du secondaire pour les adultes, ces programmes sont confrontés à d’énormes compressions. Les formatrices et formateurs de la section locale 4400 doivent dorénavant compter sur l’engagement de Mike Harris d’offrir des services aux néo-Canadiennes et néo-Canadiens et aux adultes vulnérables alors que les réalisations de Harris à cet égard sont plutôt pauvres.
Tandis que les conservateurs s’empressent de mettre au point les détails de leur nouvelle structure de financement, le niveau des compressions n’est toujours pas connu. Il existe toutefois une conséquence positive à tous ces changements. Au Conseil scolaire de Toronto, une énorme nouvelle section locale représente maintenant plus de 13 000 membres travaillant à tous les niveaux dans le domaine de l’enseignement. Cette section locale peut désormais adopter une approche holistique de l’enseignement, ce qui inclut les adultes.
L’année scolaire débute à peine et il est certain que les membres du SCFP qui travaillent avec les élèves, les parents et les alliés communautaires ont tout un défi à relever. Il ne s’agit pas uniquement de nos emplois. C’est également l’avenir du système public d’enseignement qui est en jeu.

Jamey Heath avec certains dossiers de Cathy Remus