Au lendemain du lock-out de ses travailleurs, le Conseil interconfessionnel de l’immigration du Manitoba (MIIC)/Welcome Place prétend que les services se poursuivent et que son déficit financier s’explique par les revendications financières de ses employés. Or, l’employeur avait fait accepter une diminution des salaires de l’ordre de 12,5 à 27,5 pour cent pour la dernière année. Et il continue d’exiger des concessions sur des points qui n’affecteront pas son bilan, explique Lee McLeod, directeur régional du SCFP au Manitoba.

Depuis que le MIIC a menacé de placer ses travailleurs en lock-out, il y a quelques semaines, le SCFP a travaillé d’arrache-pied pour régler les questions en suspens, mais l’employeur a refusé d’ajuster ses revendications de manière significative. En conséquence, les travailleurs auprès des réfugiés ont été forcés de quitter leur poste pour une poignée de points litigieux, dont des réductions à leurs droits et à leurs avantages sociaux.

« Les travailleurs du MIIC n’ont rien demandé à leur employeur, souligne Lee McLeod. C’est le MIIC qui revendique. L’employeur a fait fi de nos tentatives pour résoudre les questions concernant les droits et les avantages sociaux des employés. Il a préféré mettre des gens au chômage pour seulement quelques points qu’il n’est pas disposé à abandonner. »

« Ces travailleurs sont fiers du service qu’ils fournissent; ils se sentent blessés et frustrés par la décision de les mettre en lock-out », raconte Scott Clark, conseiller national au SCFP. « Ils ne font pas ce boulot pour l’argent, mais ils ne veulent pas renoncer aux avantages sociaux qu’ils ont déjà. Nous sommes conscients des difficultés financières du MIIC. D’ailleurs, nous n’avons jamais fait de demandes déraisonnables. En prétendant devoir agir ainsi pour la survie de l’organisme, l’employeur ment éhontément. »

Les employés du MIIC sont des travailleurs qualifiés qui possèdent plusieurs années d’expérience dans l’aide aux Néo-Canadiens à trouver un logement, de l’aide juridique et des possibilités d’emploi. Pendant le lock-out, ils ne pourront pas fournir ces services.

« Le MIIC prétend qu’il continuera à fournir des services à notre clientèle. Or, nous doutons fortement que ce soit possible sans retards majeurs ni problèmes de qualité », ajoute Nasra Hassan, employée du MIIC. « Il n’y a aucun moyen pour la direction de répondre à ces besoins, et les autres organismes n’ont pas la capacité ou l’expérience du personnel du MIIC. Nous avons vu des clients s’éloigner de l’immeuble après avoir appris le lock-out, sans que le MIIC les ait avertis ou orientés vers d’autres ressources. Nos membres ont le cœur brisé. »

Le MIIC réclame toujours des réductions aux vacances, aux avantages sociaux similaires et aux jours fériés, un raccourcissement du préavis de mise à pied, la suppression du complément pour prestations de congé de maternité de l’assurance-emploi et une hausse des primes d’assurances collectives. Tout cela dans le contexte d’une reclassification des emplois avec baisse de salaire et alourdissement de la charge de travail.