Le président national du SCFP, Mark Hancock, a écrit une lettre au premier ministre Justin Trudeau pour lui demander de défendre plus vigoureusement les droits des Canadiens. Le pays a frôlé la catastrophe cette semaine lorsque le premier ministre de l’Ontario, Doug Ford, a menacé d’utiliser l’article 33 de la constitution canadienne, la clause dérogatoire, pour s’en prendre au droit de vote des Torontois.

Les élus municipaux et provinciaux de tous les horizons politiques ont dénoncé la violation de la Charte des droits et libertés par Doug Ford, mais, malheureusement, le gouvernement fédéral a choisi de se taire.

« Le Pacte international relatif aux droits civils et politiques auquel le Canada souscrit, oblige votre gouvernement à user de son autorité pour empêcher des tentatives comme celle du premier ministre Ford visant à priver les citoyens de leur droit à la libre expression démocratique », a écrit Mark Hancock.

« Nous vous demandons de vous engager publiquement à utiliser tous les moyens à votre disposition pour défendre les droits des Canadiens en faisant appliquer la Charte des droits et libertés et les protections qui y sont énoncées », a-t-il poursuivi.

Doug Ford a indiqué qu’il n’hésiterait pas à invoquer à nouveau la clause dérogatoire, ouvrant la porte à de futurs abus en Ontario et partout au pays.

La menace de Ford ou d’un autre premier ministre de recourir à l’article 33 pour piétiner les droits des Canadiens, y compris le droit à l’égalité durement acquis et les droits du travail que la Cour suprême a maintes fois confirmés, est bien réelle. Mark Hancock a aussi noté que des droits comme le droit au mariage entre personnes de même sexe, le droit de choisir des femmes et le droit des travailleurs de négocier collectivement et de faire la grève, tous confirmés par des décisions judiciaires récentes, pourraient disparaître si une province invoquait l’article 33.

Dans tout le pays, alors que les gouvernements autoritaires, la haine et l’intolérance sont en hausse, nous ne pouvons pas compter uniquement sur le gouvernement fédéral pour défendre nos droits. Nous devons être prêts à les défendre nous-mêmes.

Lisez la lettre de Mark Hancock au premier ministre en cliquant ici.