Au cours des trente dernières années, les gouvernements ont diminué leur soutien financier à l’éducation postsecondaire. Ceci a trop souvent incité les universités à ouvrir grandes leurs portes à l’argent – et à l’influence – de l’entreprise privée et de grands donateurs. Le SCFP a produit un document d’information qui examine cette « corporatisation » croissante du secteur postsecondaire.

Devant la réduction constante du financement de l’État, les collèges et les universités se sont tournés de plus en plus vers d’autres sources de financement, et bon nombre de ces dons sont assortis de conditions. Dans certains cas, les donateurs ont même la possibilité de contrôler les décisions relatives au personnel, aux programmes et à la recherche.

La plupart des gros donateurs consacrent leurs fonds à une cause précise, comme la création d’un programme, d’un fonds de recherche, d’un édifice, d’une chaire de recherche ou de bourses d’études pour un programme donné. De plus, ils privilégient fortement certains domaines : les programmes d’administration des affaires, les écoles de médecine et les institutions « prestigieuses ».

Les dons ne sont pas la seule source d’argent privé. Les établissements d’enseignement postsecondaire signent aussi des contrats de partenariat et des ententes de commandite avec des entreprises. Tout comme les dons, cela finit par orienter les priorités de l’établissement. Dans certains cas, les contrats avec le privé placent l’université en conflit d’intérêts manifeste ou apparent.

Le contribuable, lui, au lieu de financer des recherches dans l’intérêt public, finit par subventionner des recherches dans l’intérêt privé.

Ce n’est donc pas une surprise si nous constatons également que les administrations des universités et des collèges adoptent la mentalité et même certaines pratiques à l’entreprise privée, à commencer par la croissance rapide du nombre de gestionnaires et de leur rémunération.

Cette influence du privé a aussi contribué à l’augmentation croissante de la privatisation et de la sous-traitance. Dans certains cas, les établissements sous-traitent des services entiers (comme les services de restauration), à un employeur qui verse de faibles salaires et offre peu d’avantages sociaux.

L’argent privé et la gestion inspirée de l’entreprise marchande finissent par compromettre l’offre d’éducation financée par l’État. C’est pourquoi nous avons besoin que le gouvernement fédéral réinvestisse dans l’enseignement postsecondaire. Nous réclamons aussi une loi fédérale sur l’éducation postsecondaire qui limite clairement le type de contrôle que les donateurs et les entreprises privées peuvent exercer sur les universités et les collèges.

Pour en savoir plus, visitez le site scfp.ca/ilesttempsdagir