Wes Payne et Troy Winters | Communications et Santé et sécurité du SCFP

Le SCFP a appris que certains employeurs disent aux travailleurs que la loi leur interdit désormais de refuser un travail dangereux. Cette affirmation est à la fois fausse et risquée. Tous les travailleurs, peu importe la juridiction, ont le droit de refuser de faire un travail dangereux.

Parmi les changements prévus à C-4, notons l’ajout à la définition de danger des mots « menace imminente ou sérieuse », ce qui, en plus de rendre la notion plus confuse, implique que les travailleurs n’ont pas droit à une protection contre des dangers qui pourraient les rendre malades plus tard.

On ne sait toujours pas avec certitude si la nouvelle définition du danger mènera à une interprétation modifiée du droit de refus par les inspecteurs de la santé et de la sécurité ou par le ministère du Travail.  Le gouvernement soutient que cette nouvelle définition ne réduit pas les droits des travailleurs, mais, de toute évidence, certains employeurs interprètent différemment ces changements à la loi.

Quelle que soit la portée légale de ces changements, une chose est sûre : la loi permet toujours aux travailleurs de refuser d’effectuer un travail dangereux. C’est simple, si vous estimez qu’une tâche particulière menace votre sécurité, vous ne devez pas l’effectuer avant que vos préoccupations aient été prises en compte.

« Nous sommes consternés que le gouvernement Harper juge acceptablede semer la confusion au sujet d’un élément aussi fondamental que la santé et la sécurité au travail. Absolument rien ne justifie ces changements. C’est carrément insultant, d’autant plus que des abus commis par des employeurs nous sont rapportés au moment même du 30e anniversaire du Jour de deuil »,a déploré le président national du SCFP, Paul Moist.

En 1984, le Comité national de santé et de sécurité du SCFP proposait la création d’un jour de deuil. Depuis, chaque 28 avril, les membres du SCFP et les travailleurs du monde entier prennent un moment pour se recueillir à la mémoire de celles et ceux qui ont été blessés, qui sont tombés malades ou qui ont perdu la vie parce qu’ils sont allés travailler.

Chaque année, partout au pays, les sections locales et les divisions du SCFP organisent des activités à la mémoire des travailleurs tués ou blessés au travail. Les participants y renouvellent aussi leur engagement à lutter pour les vivants.

Selon les données les plus récentes compilées en 2012, 977 décès liés au travail ont été signalés au Canada. Ce nombre ne représente que les cas de décès reconnus par les différentes commissions des accidents du travail du pays et ne tient pas compte des nombreuses maladies contractées après une exposition à des matières dangereuses. Le nombre réel est certainement beaucoup plus élevé.