Le gouvernement fédéral vient d’annoncer l’interdiction de la production, de l’importation, de l’exportation et de l’utilisation de l’amiante au Canada. Il s’agit est une victoire historique pour le mouvement syndical et les militants en santé et sécurité du travail du SCFP qui mènent cette bataille depuis des dizaines d’années.

Depuis longtemps, le SCFP fait valoir que l’amiante présent dans les édifices publics représente un risque pour les travailleurs de la construction, les employés de maintenance et tous les gens qui travaillent dans ces édifices. Malheureusement, les gouvernements et l’industrie cherchaient à sauver les mines d’amiante, au lieu d’agir.

L’annonce effectuée le 15 décembre a été faite dans la foulée du dépôt d’un projet de loi privé déposé en novembre par la députée néo-démocrate Sheri Benson. Son projet de loi visait à modifier la Loi canadienne sur la protection de l’environnement afin d’interdire complètement l’amiante et les produits qui en contiennent.

Le président national du SCFP, Mark Hancock, se réjouit de l’annonce fédérale.

« Cette interdiction est un pas dans la bonne direction. Le gouvernement fédéral doit maintenant travailler avec les provinces pour harmoniser les réglementations et mettre en place des stratégies pour traiter les maladies causées par l’exposition à l’amiante », a-t-il déclaré.

« Nous demandons également aux libéraux d’agir pour protéger les travailleurs susceptibles d’être exposés à l’amiante présent dans de nombreux lieux de travail, partout au Canada », a ajouté le président national.

Le secrétaire-trésorier national du SCFP, Charles Fleury, a pour sa part encouragé le gouvernement fédéral à travailler de concert avec les municipalités pour protéger les milliers de membres du SCFP qui travaillent à la collecte des déchets et dans les dépotoirs où on enfouit l’amiante.

Amiante dans les bâtiments existants : le fédéral doit poser cinq gestes

  • Créer un registre national des édifices publics qui contiennent de l’amiante et le rendre accessible.
  • Créer un registre fédéral pour que les travailleurs qui ont été exposés à l’amiante puissent s’y inscrire.
  • Élaborer, de concert avec les gouvernements provinciaux, un programme médical complet pour les maladies causées par l’exposition à l’amiante, incluant la détection précoce et des traitements efficaces.
  • Modifier, de concert avec les gouvernements provinciaux, les lois sur l’indemnisation des travailleurs afin que les travailleurs atteints d’une maladie causée par l’exposition à l’amiante puissent obtenir plus facilement les indemnisations auxquelles ils ont droit.
  • Ajouter l’amiante chrysotile à la liste des matières dangereuses de la Convention de Rotterdam, un traité multilatéral qui fait la promotion des responsabilités partagées en matière d’importation de produits dangereux. Il faut en effet interdire l’amiante partout, pas seulement chez nous.