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Moist, Barlow et les citoyens réclament qu’on protège et qu’on bonifie l’assurance maladie

CAMPBELL RIVER—Plus de 200 personnes se sont entassées dans le Maritime Heritage Centre, lundi soir, 20 octobre, pour écouter le président national du SCFP, Paul Moist, et la présidente nationale du Conseil des Canadiens, Maude Barlow. L’assemblée publique qu’ils animaient a réclamé du gouvernement conservateur de Stephen Harper qu’il cesse de saccager le système public de santé.

Présentée par le Conseil des Canadiens et le Syndicat des employés d’hôpitaux (SEH), l’assemblée avait lieu le jour même où le père de l’assurance maladie, Tommy Douglas, aurait eu 110 ans.

Alors que, dans les dix prochaines années, le budget de la santé sera privé de 36 milliards de dollars (5 milliards uniquement en C.-B.), partout au pays et parmi les sympathisants de tous les partis, des voix s’élèvent pour défendre les soins de santé publics, a dit M. Moist à la foule.

« L’assurance maladie demeure le programme social numéro un au Canada, dans toutes les catégories de revenu, a-t-il dit. Or, sans leadership fédéral, on n’aurait pas pu l’instaurer d’un océan à l’autre. À la création de l’assurance maladie, le fédéral en couvrait 50 pour cent des coûts. D’ici 2024, il en couvrira moins de 13 pour cent. »

Selon M. Moist, le désengagement du gouvernement Harper envers ses responsabilités en santé va bien plus loin que ces compressions de 36 milliards de dollars. Il a fait référence à la longue liste de programmes et de services que les Conservateurs ont abandonné pour des raisons idéologiques : « Les Conservateurs ont tourné le dos aux efforts des provinces en vue de contrôler le coût des médicaments et de mettre sur pied un programme national d’assurance médicaments. Ils ont fermé le Conseil canadien de la santé. Ils ont refusé de faire respecter les dispositions de la Loi canadienne sur la santé interdisant les frais modérateurs et la surfacturation des patients. Enfin, ils ont tourné le dos aux soins à domicile et aux soins prolongés. »

Mme Barlow a repris l’appel lancé par M. Moist à maintenir la défense des soins de santé publics au cœur de l’actualité.

« Pour le vrai monde, ce ne sont pas que des mots, a-t-elle dit. On parle de la vie des gens. On parle de questions de vie ou de mort. »

Mme Barlow, s’en prenant à la promotion, par la droite, des partenariats public-privé, a soutenu qu’on pouvait financer adéquatement un système de santé public, à condition que l’entreprise canadienne fasse sa part.

« Selon l’organisme Canadiens pour une fiscalité équitable, a-t-elle rappelé, en bouchant les échappatoires vers les paradis fiscaux, on récupérerait annuellement 185 milliards de dollars. » Ce chiffre a fait sursauter son auditoire.

Lois Jarvis de l’organisme Citizens for Quality Health Care a raconté des cas américains déchirants (dont celui d’une famille qui a fait banqueroute deux fois en raison de ses factures de soins de santé, ainsi que celui d’un hôpital sans service d’urgence), en affirmant que c’est ce qui nous attend si nous laissons le gouvernement Harper continuer à démanteler notre système de santé.

« Parce que l’entreprise privée choisit ses patients, a-t-elle prévenu. Et les cliniques privées affichent un taux de complications postopératoires plus élevé parce qu’elles essaient de passer le plus de patients possible. Les patients souffrant d’une maladie chronique sont souvent incapables de s’assurer et doivent se priver de soins, parce que les assureurs privés les jugent non rentables. »

Pendant la période de débat avec l’auditoire, le président du SEH, Victor Elkins, a expliqué comment la privatisation et les compressions budgétaires ont transformé les soins de santé en projet immobilier, l’espace dans les hôpitaux se vendant maintenant à prix d’or : « Ils sont en train de transformer les soins de santé, les soins aux aînés, en services immobiliers ».

Dave Coles, ex-président national du Syndicat canadien des communications, de l’énergie et du papier, a pris la parole pour dire que les compressions dans la santé forcent les travailleurs de première ligne à mettre leur sécurité en danger : « Les compressions n’affectent pas uniquement les soins aux patients, a-t-il soutenu. Après leur journée, les travailleurs veulent aussi revenir à la maison sains et saufs. Et le gouvernement actuel est entièrement responsable de la souffrance qu’on constate en ce moment. » M. Coles se présente à l’investiture du NPD dans la nouvelle circonscription de Vancouver North Island-Powell River.