HonduranWomenLa plus grande part du travail du SCFP en matière de solidarité internationale est réalisée en collaboration avec des partenaires de partout sur la planète. Grâce à notre fonds pour la justice mondiale, nous appuyons plusieurs groupes et soutenons leurs projets.

AIDS-FREE WORLD

AIDS-Free World est une organisation internationale de défense, dotée d’un personnel limité, qui travaille à distance à partir d’une douzaine de villes aux États-Unis, au Canada, en Afrique, dans les Caraïbes et en Europe. Dans le but de faire avancer l’égalité des sexes, AIDS-Free World a continué de s’investir dans des causes et des dossiers controversés en 2014.

L’organisme a lancé une campagne pour mettre fin à l’immunité dont bénéficient les Casques bleus de Nations Unies coupables de violences sexuelles. C’est peu connu, mais une convention de l’ONU sur les privilèges et l’immunité datant de 1946 accorde effectivement l’immunité en matière d’exploitation et de sévices sexuels à bon nombre de Casques bleus qui relèvent du secrétaire général. AIDS-Free World milite pour le retrait de cette immunité du texte de la convention.

AIDS-Free World a aussi contesté la manière dont l’Organisation internationale du travail (OIT) compile ses statistiques sur le travail des enfants. Selon l’OIT, 81 pour cent des enfants de 15 à 18 ans qui travaillent sont des garçons, contre seulement 19 pour cent de filles. Or, elle ne tient pas compte des jeunes filles mariées, soit 15 millions de filles de moins de dix-huit ans par année. AIDS-Free World estime que les conditions de vie d’une jeune fille prisonnière d’un mariage d’enfant illégal sont équivalentes aux pires conditions de travail des enfants. L’organisme tente donc de persuader l’OIT d’inclure ces jeunes filles mariées dans ses calculs.

Columbia Leader​COLOMBIE : NOMADESC

NOMADESC, le partenaire colombien du SCFP, se consacre à la défense des droits de la personne et à la mise en œuvre de politiques favorisant la participation populaire, le changement et, par conséquent, la paix dans le sud-ouest de la Colombie où perdure un conflit armé.

Même si le gouvernement colombien et les Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) mènent des négociations de paix, les abus graves commis par des groupes armés clandestins, comme les guérillas et les groupes qui ont pris le relais des paramilitaires, se poursuivent. Les défenseurs des droits de la personne, les syndicalistes, les journalistes et les chefs autochtones et afro-colombiens continuent de recevoir des menaces de mort et sont violentés. Les attaques, le vol de renseignements sensibles, voire le dépôt d’accusations bidon contre des militants, compliquent le travail des organismes humanitaires.

Ces dernières années, le problème de violence contre les communautés d’origine africaine de Buenaventura est particulièrement préoccupant. Située dans le département de Valle de Cauca, cette ville portuaire du Pacifique est la plus dangereuse de Colombie.

NOMADESC continue de répondre aux besoins urgents des communautés qu’elle dessert. Cette association défend les droits des communautés colombiennes et des syndicalistes par l’entremise de l’éducation, de l’accompagnement des militants et de la mobilisation. Elle est très impliquée en matière de défense des droits de la personne dans le sud-ouest du pays. Elle œuvre directement auprès des syndicats, des femmes et des communautés autochtones, afro-colombiennes et paysannes.

ColumbiaCommunity​COLOMBIE : SINTRACUAVALLE

SINTRACUAVALLE est le syndicat des travailleurs d’ACUAVALLE, un fournisseur de service d’eaux et d’eaux usées. Ce partenaire du SCFP célébrait son 50e  anniversaire en février. Il s’oppose depuis longtemps à la privatisation et défend ardemment la propriété et l’exploitation publiques des services d’eau.

À l’échelle nationale, 30 pour cent des Colombiens n’ont pas accès à l’eau potable. En guise de solution, le gouvernement colombien a mis en place le programme de partenariats public-privé L’eau pour la prospérité qui garantit des profits et des incitatifs aux sociétés privées qui se lancent dans le marché lucratif de l’eau.

SINTRACUAVALLE est basé dans  la Valle de Cauca, une région où  la violence est omniprésente en raison de la guerre civile qui y fait rage depuis 50 ans. Le taux de chômage est très élevé et 95 pour cent de la population est pauvre. L’eau publique y est donc un service essentiel.

Au cours de la dernière année, SINTRACUAVALLE a accentué ses pressions sur les autorités municipales. Le syndicat a tenu plusieurs réunions et forums avec les conseils municipaux pour discuter du travail d’ACUAVALLE et de l’importance du contrôle public de l’eau. Il a aussi organisé des activités publiques, comme ACUAVALLE au parc, pour sensibiliser la population. Le syndicat travaille également à bâtir des partenariats avec les communautés de la Valle de Cauca qui gèrent leurs propres services d’eaux et qui réclament  du soutien technique.

NICARAGUA : MARIA ELENA CUADRA (MEC)

Le partenaire nicaraguayen du SCFP défend les droits syndicaux et le droit à l’égalité des travailleuses œuvrant dans les maquilas. Le Mouvement Maria Elena Cuadra des travailleuses et des chômeuses (MEC) mène une campagne auprès de ces travailleuses. Cette campagne intitulée Un emploi, OUI, mais dans la dignité fait progresser les droits des travailleuses en Amérique centrale.

En 2012, le salaire minimum d’une employée de maquila au Honduras et au Nicaragua était respectivement 233 et 140 dollars américains par mois. C’est l’un des secteurs de ces pays où les salaires sont les plus bas. Les heures supplémentaires obligatoires et les longs quarts de travail passés à faire des gestes répétitifs pour respecter des cibles de production irréalistes, sans oublier les conditions de travail dangereuses et les pauses réduites au strict minimum, laissent plusieurs travailleuses avec des séquelles permanentes. Les propriétaires de ces usines refusent régulièrement à leurs employées l’accès aux soins médicaux. Ils refusent aussi de les dédommager pour leur négligence. Le droit du travail n’encadre pas les risques à la santé et à la sécurité dans  cette industrie. Qui plus est, de nombreuses employées se font congédier sans raison et certaines usines ferment leurs portes du jour au lendemain, sans qu’aucune indemnité de départ ne soit versée.

Les organismes centraméricains de défense des femmes se sont organisés en réseau pour s’attaquer ensemble à quelques-uns de ces problèmes. Depuis les années 1990, leurs actions s’effectuent dans le cadre de la campagne Un emploi, OUI, mais dans la dignité. Elle s’est fait en deux phases, la première sous le thème La santé est un droit et la deuxième intitulée La violence au travail, c’est fini. Ces organismes disent clairement que les femmes souhaitent garder leur emploi. Par conséquent, ils ne prônent pas le boycottage, mais plutôt l’amélioration des conditions de travail dans ces usines.

La campagne est adaptée à la réa- lité de chaque pays. Au Nicaragua, MEC concentre ses efforts sur la défense des droits de la personne et du travail du point de vue de l’égalité des sexes. La campagne lui sert à faire de la sensibilisation au sujet des conditions de travail des employées des maquilas et des mesures entreprises pour améliorer leur situation.

HONDURAS : CODEMUH

Au Honduras, le SCFP collabore avec le Collectif des Honduriennes (CODEMUH) qui se spécialise dans la santé et la sécurité au travail. Également impliqué dans la campagne Un emploi, OUI, mais dans la   dignité, CODEMUH fait de la sensibilisation au sujet des conditions de travail des employées des maquilas et des mesures entre- prises pour améliorer leur situation. Il cherche à faire modifier le code du travail pour que davantage de blessures soient considérées comme des accidents de travail, à sensibiliser le gouvernement aux effets dommageables de la journée de travail de 12 heures, à assurer que les accidents de travail soient bien répertoriés par le système de santé et à faire accepter des normes ergonomiques pour les postes de travail.

PHILIPPINES : ACT

La solidarité entre les travailleurs du SCFP et ceux de l’Alliance des enseignants inquiets (ACT) contribue à la syndicalisation du secteur de l’éducation aux Philippines.

Bien que le président Aquino ait célébré son quatrième anniversaire au pouvoir, les enseignants n’ont pas le cœur à la fête. En effet, Benigno Aquino mène un programme anti-enseignants dans le secteur primaire et secondaire. De plus, le budget national ne répond pas aux revendications de la population. Il met l’accent sur le remboursement de la dette extérieure, au lieu de fournir des services sociaux comme l’éducation.

L’ACT a donc redoublé d’efforts. Elle réclame un salaire décent et une éducation de qualité pour tous les Philippins. Elle fait de la mobilisation et mène des campagnes de syndicalisation pour représenter  une plus grande partie du personnel enseignant et non enseignant du secteur de l’éducation.

L’ACT a participé à la campagne Sauvons nos écoles et s’est jointe à un groupe de travail réunissant les ONG de la région pour convaincre le ministère de l’Éducation de révoquer une note de service autorisant l’utilisation des écoles lors d’opérations militaires, chose illégale aux Philippines.

PHILIPPINES : COURAGE

Le SCFP est partenaire de COURAGE dans un projet de solidarité entre travailleurs visant à défendre les droits de la personne et le droit à l’eau publique aux Philippines.

La Réponse des employés des eaux et eaux usées (WATER), une fédération nationale des syndicats de l’eau affiliée à COURAGE, a lancé une campagne nationale en 2014. L’objectif consiste à organiser les travailleurs et consolider leurs syndicats en vue de la bataille contre la privatisation du secteur de l’eau qui se prépare.

L’opposition massive des travail- leurs a permis de bloquer une première tentative de légalisation de la privatisation du secteur de l’eau. Depuis, plusieurs projets de loi ont fait leur apparition afin de jeter les bases d’une privatisation accrue, principalement par l’entre- mise de partenariats public-privé, de contrats de gestion et d’accords de concession.

En plus de manifester, les travailleurs forment de nouveaux syndicats. Les syndicats déjà établis organisent des séminaires de formation pour aider leurs membres à mieux comprendre la privatisation, la libéralisation et la déréglementation. Les conseils municipaux et provinciaux soutiennent les campagnes des travailleurs intitulées L’eau, c’est la vie, Non à la privatisation et L’eau est un droit.

Notre travail auprès de COURAGE et du réseau WATER contribuera à l’opposition aux projets visant   les réserves d’eau douce des Philippines et aux efforts du gouvernement qui souhaite transformer les services publics d’eau en monopole privé.

BIRMANIE : LE SYNDICAT DES FEMMES BIRMANES

« Pour bâtir une société développée durable et pacifique, les femmes doivent participer activement à tous les échelons de la vie politique. » Ce slogan, on l’entend souvent au Syndicat des femmes birmanes. Il souligne en effet la détermination de ce syndicat à atteindre son but.

Le Syndicat des femmes birmanes tenait son septième congrès en janvier 2015 à Chiang Mai en Thaïlande. Ses dirigeantes sont parties des camps de réfugiés frontaliers qui se trouvent en Thaïlande, en Inde et en Chine pour y prendre part. On y a discuté de la situation politique actuelle en Birmanie et des orientations futures du syndicat.

Les congressistes ont décidé que la situation n’était pas encore assez sécuritaire pour permettre aux femmes de s’engager en politique. Plusieurs croient que la Birmanie a réformé ses institutions démocratiques, mais, en réalité, les combats armés font toujours rage dans les régions où les minorités ethniques sont regroupées. Les droits des femmes y sont bafoués. On parle ici de vols, de viols et de meurtres. Il règne en Birmanie une culture d’impunité dont on ne viendra pas à bout tant que les femmes ne pourront pas participer à tous les échelons de la vie politique.

Le Syndicat des femmes birmanes compte concentrer ses efforts sur les problématiques de violence faite aux femmes, la consolidation de la paix, les droits des femmes et le droit à l’égalité des sexes en politique, dans l’espoir de réunir les conditions favorables à la mise en place d’un véritable syndicat démocratique au niveau fédéral. Il compte également mettre sur pied une ligne téléphonique pour les femmes violentées et accompagner les femmes qui s’engagent activement dans le processus de paix. Le syndicat est aussi en train de produire des manuels éducatifs sur les prisonnières politiques, la violence conjugale, le harcèlement sexuel et les droits des femmes.