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Des gains pour les travailleuses d’Amérique centrale

En mars, les cris de joie ont retenti au forum annuel organisé par le Mouvement Maria Elena Cuadra des travailleuses et des chômeuses (MEC), tenu à Managua au Nicaragua. Le MEC est un partenaire du SCFP. Un millier de femmes - des centaines de travailleuses des maquilas du Nicaragua et un plus petit nombre de leurs consœurs travaillant dans des ateliers de misère au Guatemala, au Salvador et au Honduras - ont participé à l’événement. Elles ont adopté le Plan d’action pour les droits syndicaux des travailleuses des maquilas. Ce plan d’action a nécessité deux années de préparation. Plus de 4000 travailleuses des maquilas d’Amérique centrale ont participé à son élaboration, en débattant des priorités et des stratégies à adopter.

Le résultat est un document concis, d’une qualité remarquable, qui expose les thèmes prioritaires identifiés par les travailleuses des maquilas : le droit à la santé et à la sécurité au travail, le droit à la santé sexuelle et reproductive, la protection contre la violence physique, le harcèlement sexuel et l’intimidation au travail. Le rapport, dont les recommandations ont été lues à haute voix pendant le forum, a été chaudement accueilli par les participantes. Le plan d’action a été remis aux leaders politiques et syndicaux invités et on leur a demandé de s’engager à travailler à la mise en œuvre des recommandations. Ce forum a été l’occasion de souligner les réalisations des femmes, d’obtenir un appui politique au plan d’action et de célébrer la force nouvelle de ces travailleuses d’Amérique centrale.

Une délégation de membres de syndicats canadiens réunie par CoDevelopment Canada (CoDev) a eu la chance de participer au forum du MEC. Cette délégation incluait trois représentantes du SCFP : Susan Blair, vice-présidente générale du SCFP-Colombie-Britannique, Dianne Frittenburg, présidente de la section locale 1933 et secrétaire-trésorière du SCFP-Nouvelle-Écosse, et Joëlle Ravary, présidente intérimaire de la section locale 1500, région Saint-Laurent, et membre du Comité national des femmes du SCFP. L’événement marquait les 20 années de collaboration solidaire entre le SCFP et le MEC.

En 1994, un petit groupe de travailleuses et de militantes du Nicaragua ont fait l’objet d’ostracisme, de menaces et d’agressions physiques uniquement parce qu’elles avaient décidé qu’il était temps de syndiquer les femmes des maquilas. Elles ont alors communiqué avec CoDev, qui a reconnu l’urgence de soutenir ces travailleuses des zones franches, systématiquement victimes de violations de leurs droits au travail. Le SCFP-Colombie-Britannique s’est entendu avec CoDev pour appuyer le MEC. Ce partenariat existe toujours. Le SCFP national y participe depuis 1999.

La délégation canadienne s’est aussi rendue au Honduras pour rencontrer un autre partenaire du SCFP, le Collectif des femmes honduriennes (CODEMUH), qui se consacre surtout aux droits en matière de santé et de sécurité des travailleuses de maquilas. 

Philippines

COURAGE

La Confederation for Unity, Recognition and Advancement of Government Employees (COURAGE), qui compte plus de 200 000 membres, est la plus grande centrale syndicale des Philippines. Ses membres font présentement campagne pour dénoncer la corruption et s’opposer à la privatisation. COURAGE exige des services publics de qualité et la libération de plusieurs prisonniers politiques.

En 2013, des membres du SCFP ont participé à une mission de solidarité pour enquêter sur les violations des droits de la personne aux Philippines. La délégation, qui comprenait aussi des représentants de l’Alliance de la fonction publique du Canada et du Comité ontarien pour les droits de la personne aux Philippines, a travaillé en étroite collaboration avec les dirigeants de COURAGE, un partenaire du SCFP. Elle a rencontré des travailleurs du secteur public afin d’enquêter sur les attaques croissantes contre des employés gouvernementaux syndiqués, des organisateurs et des défenseurs des droits de la personne.

COURAGE a organisé cette mission d’enquête parce que six de ses dirigeants ont été victimes d’assassinats politiques au cours des cinq dernières années.

Karapatan, une organisation respectée de défense des droits de la personne, signale 169 victimes de meurtres extrajudiciaires, 19 cas de disparitions forcées et 570 cas d’arrestations illégales sous l’actuel gouvernement Aquino. Deux organisateurs nationaux de COURAGE, Randy Vegas et Raul Camposano, sont notamment détenus depuis le 3 décembre 2012.

Les mesures de contre-insurrection mises en place pour justifier les meurtres extrajudiciaires, les disparitions, les arrestations arbitraires et la détention de militants partout au pays ont augmenté. Ce programme d’oppression mené par les militaires vise à supprimer toute résistance légitime, y compris le droit de former des syndicats et de s’organiser collectivement.

La campagne pour la libération des deux organisateurs de COURAGE, MM. Vegas et Camposano, s’inscrit dans un effort national pour faire libérer des centaines d’autres prisonniers.

La délégation s’est engagée à attirer l’attention du Canada sur les violations des droits de la personne des travailleurs du secteur public commises par le gouvernement des Philippines.

Alliance of Concerned Teachers

Le partenaire du SCFP dans le secteur de l’éducation, Alliance of Concerned Teachers (ACT), vient d’être reconnu comme seul et unique agent de négociation des 60 000 enseignants de la région de la capitale nationale des Philippines. Le syndicat se prépare maintenant à négocier une première convention collective. Il mène une campagne active contre les PPP, les systèmes de bons des écoles privées et le manque aigu de ressources. L’ACT participe à plusieurs causes politiques, dont la contestation de la présence militaire américaine aux Philippines et la proposition du gouvernement visant à permettre le contrôle complet d’actifs et de terres par des étrangers.

Myanmar (Birmanie)

Après les réformes démocratiques mises en œuvre au Myanmar (ex-Birmanie) en 2010, de nombreux militants et organismes de défense des droits ont pu entrer au pays plus facilement.

Le SCFP, de concert avec CUSO International et VSO, appuie le mouvement en faveur de la démocratie à la frontière thaïlando-birmane depuis plusieurs années. Grâce à l’élargissement de la liberté de mouvement, plus d’activités s’organisent au Myanmar et de nombreux groupes ont déjà déménagé leurs installations à l’intérieur du pays. D’autres maintiennent leur présence en Thaïlande.

Bien que la situation au Myanmar s’améliore de manière générale dans la métropole de Yangon (autrefois Rangoon), certains de ces changements positifs ne se font pas encore sentir dans les régions ethniques, comme les États du Kachin et de l’Arakan. Les conflits militaires et ethniques ainsi que les violations des droits de la personne se poursuivent dans les régions.

Les donateurs internationaux ont modifié leurs priorités et réduit ou annulé le financement accordé à des organisations situées à la frontière entre la Thaïlande et le Myanmar parce qu’ils croient, à tort, que ces groupes peuvent désormais fonctionner à l’intérieur du pays, sans crainte de répression.

Depuis que notre partenaire VSO a décidé de s’installer à l’intérieur du Myanmar, le projet de justice mondiale du SCFP visant à augmenter la capacité des défenseurs des droits de la personne en Birmanie est appuyé par l’Union des femmes birmanes (Burmese Women’s Union ou BWU), qui opère à partir de la Thaïlande. La BWU travaille à promouvoir le rôle des femmes au Myanmar et à accroître leur contribution à la lutte pour la démocratie et les droits de la personne. L’organisme veut aussi créer une association fédérale véritablement démocratique. Nous sommes reconnaissants pour l’appui du BWU, qui a permis à notre projet de se poursuivre en 2013-2014 et, ainsi, d’aider les organisations qui se penchent sur les droits fonciers, le rôle des femmes dans la société et les droits fondamentaux comme l’accès à l’éducation et aux soins de santé.

Cuba

Syndicat national des travailleurs de l’administration publique

Avec son économie qui s’ouvre à l’entreprise privée, Cuba vit une époque de profonds changements. Les travailleurs ont désormais le droit d’être « autonomes » dans certains secteurs, selon la liste officielle qui permet l’autonomie pour 178 emplois. Beaucoup de ces travailleurs autonomes sont membres du Syndicat national des travailleurs de l’administration publique (SNTAP). Des modifications seront bientôt apportées au code du travail et tous les syndicats, y compris le SNTAP, devront offrir à leurs travailleurs et à leurs dirigeants une formation sur ces changements et leur interprétation. Malgré le contexte changeant, l’appui du SCFP qui procure de l’équipement et du matériel pour les salles de classe demeure donc pertinent.

CoDevelopment Canada coordonne l’expédition du stock destiné aux classes de formation locales du SNTAP. Ce projet a débuté en 2012. Il a connu quelques difficultés au fil des ans, l’économie cubaine et les désastres naturels ayant compliqué les achats. Les articles expédiés devraient arriver à Cuba au cours des prochains mois.

Colombie

SINTRACUAVALLE

Le projet du SCFP intitulé Travail communautaire pour défendre l’eau publique, entrepris avec le syndicat des travailleurs des eaux de la province colombienne de Valle de Cauca (SINTRACUAVALLE) et appuyé par le SCFP-Nouvelle-Écosse et le SCFP-Terre-Neuve-et-Labrador, prend de l’ampleur. La violence, omniprésente au pays à cause de la guerre civile en cours, a des effets sur la région. En outre, le trafic de la drogue a fait augmenter le chômage et la pauvreté. Comme près de 95 pour cent de la population vit sous le seuil de la pauvreté, l’entreprise publique des eaux offre donc un service vital à bon nombre de citoyens qui seraient autrement incapables de payer pour ce service.

Près de 95 pour cent de la population vit sous le seuil de la pauvreté, l’entreprise publique des eaux offre donc un service vital.

SINTRACUAVALLE a décidé de concentrer ses efforts sur deux fronts : sensibiliser sa clientèle de base pour l’inciter à lutter contre la privatisation et créer des alliances avec de petits réseaux communautaires des eaux, des travailleurs de l’agence régionale de l’environnement et d’autres leaders communautaires. Au cours des 12 dernières années, SINTRACUAVALLE s’est efforcé de garder ACUAVALLE publique et a repoussé cinq importantes tentatives de privatisation. Dans le cadre de cette lutte, certains membres ont reçu des menaces de mort et ont été victimes de harcèlement.

NOMADESC

Avec l’appui financier du Fonds pour la justice mondiale du SCFP et du SCFP-Colombie-Britannique, NOMADESC continue de défendre les droits des communautés colombiennes et des syndicalistes par l’éducation, la défense des droits et la mobilisation. En 2014, les délégués au congrès du SCFP-Saskatchewan ont aussi appuyé NOMADESC, le chapeau ayant été passé lors de l’événement. Le SCFP-Saskatchewan et le SCFP national verseront une somme équivalente aux dons recueillis.

NOMADESC joue un rôle de premier plan dans la défense des droits de la personne dans la région sud-ouest du pays. L’organisation œuvre auprès des communautés autochtones, afro-colombiennes et paysannes. Les syndicats, les femmes et les jeunes bénéficient aussi de son travail.

NOMADESC se consacre surtout à la défense des droits de la personne et à l’éducation. L’organisation offre un programme intensif en droits de la personne. Le premier cours permet aux leaders communautaires de se familiariser avec les notions de base. Les diplômés peuvent ensuite suivre des cours de niveau intermédiaire et spécialisé. Ceux qui réussissent le programme deviennent des défenseurs des droits de la personne dans leurs communautés. Ils font aussi partie d’un réseau régional qui s’efforce de créer des liens entre les communautés déchirées par le conflit.

NOMADESC poursuit son important travail auprès des victimes du conflit pour les aider à accéder au système de justice.