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Coût total doublé, péage au coût exagéré, perte d’expertise et de contrôle publics, risque de dérapage

Montréal – Coût total doublé, péage au coût exagéré, perte d’expertise et de contrôle publics, risque de dérapage… Le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP) sonne l’alarme sur les risques potentiels de la formule PPP imposée par le gouvernement Harper pour le nouveau pont Champlain. Le plus grand syndicat au Canada lance à cet effet une campagne publicitaire à la radio et dans les journaux de la région de Montréal.

« Le gouvernement Harper démontre une fois de plus à quel point il est déconnecté du Québec. Il fait fi de la série de PPP douteux des dernières années : pensons aux haltes routières, au CHUM et au CUSM, entre autres. Le choix du mode PPP pour le pont Champlain s’est fait sur la base du rapport d’un consortium composé de firmes de génie-conseil, dont Cima +, Dessau et BPR. Les dés étaient pipés et on peut craindre le pire », a lancé Denis Bolduc, secrétaire général du SCFP-Québec.

Du 27 mai au 16 juin, le SCFP diffusera une série de publicités imprimées dans La Presse, Le Devoir et Le Courrier du Sud. Durant la même période, une publicité radio au 98,5 FM scandera sur un ton grinçant que le PPP « va nous permettre de perdre le contrôle de notre pont et notre expertise publique en gestion de pont. […] Ça va tout être arrangé avec le privé… »

La publicité radio
 
La publicité imprimée

Le SCFP représente environ une cinquantaine d’employés, surtout des ingénieurs et des techniciens, à la société Les Ponts Jacques-Cartier et Champlain inc. Ces employés aident à la gestion, l’exploitation et l’entretien du pont Champlain et d’autres infrastructures fédérales. Leur expertise publique sert notamment à contrôler les coûts des travaux confiés au privé. Un pont Champlain en PPP les évacuerait complètement du tableau.

« Aucun des arguments économiques en faveur des PPP ne tient la route. Le financement par le gouvernement fédéral se ferait à bien meilleur taux que par n’importe quel consortium privé, et sur une période de l’ordre de 30 ans, ça fait une différence importante. Quant au prétendu partage de risque, tant l’expérience québécoise que les recherches de Pamela Stapleton et John Loxley le démontrent : quand les choses tournent mal, tout retombe sur le partenaire public. Les PPP se comparent donc à des monopoles permettant de soutirer une rente garantie par les contribuables », selon Pierre-Guy Sylvestre, économiste et conseiller syndical au SCFP.

Le SCFP déplore enfin qu’au lieu d’assumer sa responsabilité de payer un nouveau pont, le gouvernement Harper s’en déleste sur un consortium privé qui refilera la facture – gonflée – aux usagers québécois. « Le pont Champlain est particulièrement coûteux à construire parce qu’il doit enjamber la voie maritime du Saint-Laurent, qui est une autre infrastructure fédérale à vocation pancanadienne. Logiquement, la facture doit revenir au gouvernement fédéral lui-même », souligne Denis Bolduc.