Mark Hancock 2016Malheureusement, beaucoup trop de Canadiens s’attendent à bien peu de choses de la part des employeurs. Ces derniers exigent que les travailleurs en fassent de plus en plus, tout en étant payés de moins en moins.

L’aspect le plus troublant de cette attitude apparaît lorsque les travailleurs osent revendiquer. On les traite de « gâtés », on leur dit qu’ils ont déjà bien de la chance d’avoir un emploi.

Or, les travailleurs font face à de nombreux défis qui rendent leur travail de plus en plus précaire : sécurité d’emploi presque inexistante, avantages sociaux réduits et de moindre qualité et moins de contrôle sur les conditions de travail, notamment. Les employeurs exigent aussi plus de « flexibilité », une autre façon de dire que les employés doivent accepter des emplois occasionnels, à temps partiel et temporaires. Voilà tous des indices d’une attaque directe contre les travailleurs.

Nos recherches montrent d’ailleurs que jusqu’à un tiers des emplois au Canada ont au moins une de ces caractéristiques associées aux emplois précaires.

Et si vous êtes une femme, ou que vous avez moins de 35 ans, ou que vous êtes membre d’un groupe en quête d’égalité, vous courez encore plus de risques d’occuper un emploi précaire.

Les femmes sont plus susceptibles de travailler moins de 30 heures par semaine, sans avantages sociaux.

Les travailleurs âgés de moins de 35 ans ont moins accès à des régimes de retraite ou à des congés de maladie.

Plus de travailleurs racisés, de travailleurs étrangers et de personnes dont la langue maternelle n’est ni le français, ni l’anglais occupent un emploi précaire.

Ce n’est pas ainsi que nous bâtirons un Canada meilleur.

Plus le travail précaire augmente, plus l’écart entre les Canadiens les plus riches et tous les autres s’élargit.

Comme nous avons pu le constater, cet écart n’a cessé d’augmenter au cours des 40 dernières années. En raison des attaques des entreprises et des employeurs, les salaires stagnent depuis des décennies. Les gouvernements, au Canada et ailleurs dans le monde, qui adoptent des politiques d’austérité, contribuent aussi au phénomène.

En tant que plus grand syndicat au Canada, nous devons combattre l’augmentation du travail précaire, pour nos membres, pour nos communautés et pour tous les Canadiens.

Nos campagnes et notre travail d’action politique sont des éléments clés de cette lutte. La syndicalisation demeure toutefois notre outil le plus puissant pour améliorer le sort des travailleurs. Il faut recruter pour procurer aux travailleurs le meilleur véhicule pour lutter contre la précarité et les inégalités au travail : un syndicat.